Je ne vais pas vous publier mon bulletin de santé
(mon psy ne veut pas ...) mais simplement mes dernières infos
pour que vous puissiez vivre au plus près de moi cette aventure

 

26 décembre 2008
Aujourd'hui je ne cours pas mais
quand même c'est plus fort que moi,
alors discrètement je sors avec mon
chien pour le promener ... et l'on part
courir 20mn car je suis en tenue de
course ... Toujours aussi lent, mais
toujours aussi bon et là c'est moi
qui le dit ...

25 décembre 2008
Noël c'est le jour des cadeaux ? Et bien
moi j'en ai un superbe : je pars courir avec
mon fils et mon chien. Je m'étais juré que
j'y arriverai plus tôt que prévu alors dans ces
conditions je ne peux que réussir. Et quel
bonheur tout ce que j'aime : courir, faire du
sport avec mon fils et m'amuser avec mon
chien. Alors certes il ne faut pas rêver je ne
suis pas de retour. Je ressemble plus à une
femme enceinte qui voudrait débuter la course
à pied le jour pour la première fois de sa vie
au premier jour de son 9ème mois. En tout
cas je m'en fous, tout comme du regard
de coureurs pourtant pas rapides qui me
doublent en bombant le torse, je cours
comme je l'avais prévu, maintenant objectif
retour au niveau sur les 3 à 4 semaines
à venir avant de reprendre "du dur".

23 décembre 2008
Bon il clairement plus facile de donner des
nouvelles quand ça va et plus agréable de
parler projets et défis que de blessures et
rétablissements, mais bon cela n'empêche
pas un petit effort. Alors en résumé je vais
moins mal, je suis à peu près bien lorsque
je marche et vis normalement, je ne peux
juste pas faire tous les mouvements que
chacun d'entre nous fait sans s'en rendre compte
comme porter à bout de bras ou se retourner
rapidement. J'ai même enfin retrouvé la sensibilité
de mes doigts de pied depuis 3 jours, et toc pour
les médecins qui non contents de m'avoir averti
10 fois que je ne retrouverai peut-être jamais
l'usage intégral de ma jambe, me l'ont même
envoyé par écrit sur un courrier résumant mon
opération. Et je compte bien ne pas m'arrêter
là dans mon rétablissement, je vais leur prouver
que j'avais raison quand je leur ai dit que je serai
capable de courir au bout de 6 semaines seulement.
Ola ola, pas la peine de sauter sur le téléphone ou
la messagerie pour me dire une nouvelle fois d'être
raisonnable et de patienter, je veux juste courir
1h pépère dans les bois, je ne suis pas parti dans
mes séances d'entraînement de plusieurs heures
sur des terrains impraticables. D'ailleurs en parlant
sport depuis 15 jours je nage, difficilement certes,
mais je nage et j'arrive à tenir 1h en pratiquant les
coupures. Et niveau vélo après le VTT pépère,
j'ai réussi à remonter sur mon vélo de course pour
faire un peu de vitesse de rotation. Malheureusement
ma fesse me rappelle à l'ordre dès que j'accélère,
mais bon ça fait du bien quand même de retrouver
ces sensations de l'effort et du plein air, même si
je suis ridicule en terme de performance. Enfin
niveau course à pied, j'ai bien essayé juste pour
voir, mais avec 10m la première fois puis 100m
la deuxième, il est clair que je dois attendre
encore 2 semaines avec des exercices modérés
en vélo et natation avant de retenter ma chance
et réussir. Sinon dans ces 15 jours qu'il me
reste pour revenir en pleine forme il va me falloir
trouver une solution pour me lever plus rapidement,
car même si j'ai clairement progressé en passant
de 1h à 15mn pour sortir du lit, c'est toujours long
et douloureux. 1mn de gagnée chaque jour et il
me faudra moins d'une minute pour me lever.
Drôle de défi je sais, mais il faut s'adapter.

08 décembre 2008
"Ce que l'homme ne veut pas apprendre par
la sagesse, il l'apprendra par la souffrance"
(Melkisedech). C'est vrai, c'est beau et
pourtant ça fait mal quand on se rend compte
que c'est pour soi. Il me faut quasiment 1h
pour réussir à me retourner dans mon lit
puis me lever. Non non je n'exagère pas.
Et c'est long, je le promets. Une jambe
qui ne bouge plus, des doigts de pied qui
me brûlent et une douleur telle dans le dos
que même les bras agrippant tous les
contours de mon lit je ne réussis pas à
bouger sans gémir. Bon j'ai compris,
aujourd'hui ça sera juste 15mn de marche et
1 d'électrosimulateur. Pas salivant du tout.
Pas de nature, pas d'air, pas d'évasion, tant
pis ce doit être l'addition du jour. Demain
sera meilleur de toute façon !

07 décembre 2008
J'ai gagné mais pas avec la manière ! Alors
en selle à nouveau pour faire mieux et plus
long. Direction le plus beau des villages :
La Ville Aux Clercs. Alors certes ça a
duré 55 minutes, certes je n'ai pas faibli,
mais bon toutes les faux plats me semblaient
être des côtes et niveau fréquence de pédalage
ça ressemble à une sortie 3ème âge. Je ne
crache cependant pas dans la soupe, se
retrouver en pleine campagne avec mon chien
au milieu des champs gelés, ça donne du
baume au coeur après 2 semaines enfermé.

06 décembre 2008
Un pari, quel qu'il soit, ça se gagne ou ça
ne s'accepte pas ! Alors j'ai parié à ma
chère et tendre que je serai capable de faire
du vélo au bout de 2 semaines, alors hop
en selle Ludo ! Bon c'est vraiment histoire
de dire parce que nous faisons tout juste
30mn de sortie, Delphine en courant et moi
à vélo la tenant péniblement à distance.

04 décembre 2008
Allo maman bobo, ... Bon clairement cela
ne se passe pas comme prévu et en plus
du poignard que j'ai dans le dos, ma cicatrice
s'est rouverte bien que je n'ai rien fait d'autre
que rester toute la journée assis et je ne
ressens plus du tout mes doigts de pied
. Alors
direction le lit pour rester en position allongée
et attendre.Inutile de dire que ce n'est pas
ma position préférée, mais je me plie à cette
obligation pour 2 jours pour en finir avec
cette cicatrice. Je me vengerai ...

01 décembre 2008
Aujourd'hui ce n'est pas le jour pour jouer
au dur. Oui on m'enlève mes fils (de fer...)
et je crois que j'ai plus peur de ça que de
traverser la Réunion à cloche pied. Bon je
serre les dents (et les fesses) et ça passe.
Malheureusement, ma cicatrice s'est
ré-ouverte. Je n'ai plus le choix il me faut
maintenant moins bouger que pas bouger,
ça va être dur. Autant dire que mentalement
je sais que je vais exploser pas tard. Me
voilà désormais bardé de stréristrils en
lieu et place de mes fils. Niveau douleur,
pas de problème je sens toujours bien le
poignard que j'ai de planté dans le dos,
personne ne me l'a piqué et tous mes
mouvements me le rappellent ... Mais le
moral est bon car je me suis fixé un défi
pour la fin de semaine et je compte bien
faire perdre ma petite femme qui m'a
certifié que ce n'était pas possible.
Aaaaahhhh un défi, enfin !!!

27 novembre 2008
Bon, comment dire ? C'est pas facile de
s'accepter. En tout cas pour moi ça ne le
fait pas du tout. Je ne reconnais plus ce corps
qui me permettait presque n'importe quoi et qui
aujourd'hui ressemble à une vieille carcasse
qui au moindre mouvement me fait penser que
je viens de me faire sauvagement poignarder
dans le dos. Je dois calculer chacun de mes
mouvements et j'ai même l'impression que m'a
tête a déjà fini l'action depuis 1mn que mon
corps fini de l'achever. Il faut que je trouve le
moyen de débrancher le ralenti. Pire je n'ai
toujours pas trouvé ma position. Assis c'est
douloureux, couché c'est douloureux et debout
je suis bien sauf que je fatigue si vite que j'en
arrive à préférer avoir mal assis ou couché.
Bref je tourne en rond et la patience me fait
défaut. J'ai même regardé le prix d'une chaise
roulante sur internet pour voir si je ne pourrais
pas me défouler avec ça ... Bon aller demain
sera meilleur, même si je viens de prendre
conscience que ce n'est pas demain la veille
que je vais recourir ... D'ailleurs même mon
chien n'y comprend plus rien, parfois il se
retourne puis me regarde en tordant la tête
et je lis dans son regard : "qu'est qu'il a mon
maître à nous faire des arrêts sur image partout ?"

24 novembre 2008
A peine réveillé j'ai décidé de leur mettre
la pression. Toutes les infirmières qui passent
ont le droit à une phrase qui se termine par
"puisque je sors aujourd'hui". Certaines me
disent "Ah bon ? Cette après-midi ou ce matin ?",
"Ce matin bien sûr", malheureuse ! Rasé et douché
plus vite que mon ombre, je range toutes mes
affaires pour que tout le monde comprenne bien,
je m'habille en jean avec chaussettes et chaussures
et je demande à peu près toutes les 4 à 5mn aux
infirmières si elles savent où se trouve l'interne qui
doit signer mon bon de sortie. Je tiens même une
super idée pour rendre la monnaie de sa pièce
à l'infirmière en chef qui est encore là : je fais
les 100 pas devant son bureau. Et comme je
vois bien que ça l'agace, je n'arrête pas ...
J'arrête même de faire le tour du couloir pour
me concentrer uniquement à son bureau. Il y a
bien une dizaines d'infirmières qui grouillent
dans le couloir, ça les gêne que je sois là et
donc ça énerve encore plus ma viei... Je
tiens 1h40 comme ça, jusqu'à apercevoir
l'interne qui arrive enfin dans la chambre à côté.
Je retourne dans ma chambre, blouson et sac
sur le lit comme dernier indice s'il en manquait,
que je suis pressé de partir. Porte fermée j'écoute
"Ah c'est celui là qui veut absolument sortir ?",
"Oui, Mr Chorgnon, il n'a été opéré que ...". Le
médecin rentre, encore un nouveau, j'ai l'impression
qu'il y a une éternité que je suis là et que je vais
tous les connaître. "Alors comme ça on veut
sortir ?", "Oui", "Je vais vous ausculter", "Pas la
peine" lui dis-je en m'appliquant à me relever
comme il faut et l'air le plus à l'aise possible.
"Oui mais c'est moi qui décide", houlala il n'a
pas l'air rigolo celui-là, quand ce n'est plus
l'infirmière c'est l'interne. A peine il touche ou
regarde quelque chose que je lui fais "Pas de
souci ça fonctionne nickel", ça l'agace visiblement
mais il doit bien constater que je réussis tout
ce qu'il me demande de faire. "Bon on va se
concerter pour voir ce que l'on fait" me dit-il.
"Ce concerter pour quoi ? C'est tout vu, je sors
avec votre accord ou sans". Ils sortent, discutent
à basse voix devant ma porte et doivent prendre
un malin plaisir à me faire traîner. 2mn plus tard
l'interne rentre pour m'annoncer que je sors. Houah
j'ai l'impression d'en avoir fini avec la Diagonale des
Fous tellement je suis content. Mais je ne relâche
pas la pression sur mon infirmière bien aimée dont
je veux me prémunir d'une dernière vacherie. Alors
je refais le poireau devant son bureau, lui pose des
questions, une par une toutes les 3mn, histoire
de lui faire voir un peu plus que je suis là et qu'il
faut qu'elle accélère le pas. Elle finit par me dire
"mais oui je l'ai appelé votre ambulance et les
papiers sont prêts, mais elle n'arrivent jamais
tout de suite". Effectivement c'est long, mais je
finis par rentrer enfin chez moi. Premier objectif
après les retrouvailles, aller jusqu'à la pharmacie.
Je pars avec mon chien qui se retourne sans cesse,
il semble halluciner de la vitesse à laquelle j'avance.
De retour je m'affale, tout du moins je tente, dans
mon canapé car je suis déçu mais je dois bien le
reconnaître : la bête est très très fatiguée et mon
dos me fait mal. Un sort de mon infirmière peut-être ?
Bon rassurez-vous je vais lever le pied c'est promis.

23 novembre 2008
Je ne sais pas si c'est mon envie de sortir
vite ou mon habitude de dormir entre 2 et 4h,
toujours est-il que je me réveille toutes les
3h, déçu qu'il ne soit pas encore l'heure,
et meurtri par ma cicatrice dans le dos qui
se rappelle à moi au moindre mouvement.
Il finit par être 8h et je n'ai pas 1mn à perdre.
A peine dit bonjour aux infirmières que je
demande des affaires pour ma douche, me
lève comme une pile pour aller me raser
histoire de ne pas perdre de temps, engloutis
2 petit-déjeuners, appelle une infirmière pour
qu'elle m'enlève mon pansement, file à la
douche et m'habille en tenue de course à
pied, histoire que tout le monde comprenne.
Je rassemble mes affaires et dis au revoir à
toutes les infirmières qui passent pour qu'elles
comprennent bien (des fois que ...) que je sors
aujourd'hui. Je suis tellement impatient que je
fais des tours et des tours de couloirs dans
l'hôpital guettant l'arrivée d'un docteur qui ne
vient pas. L'heure tourne, je boue alors je file
marcher dehors puis remonte vite les escaliers
de peur de rater le médecin qui me libèrera.
Au bout de 2h, je n'en peux plus et file voir
les infirmières pour qu'elles me disent à quelle
heure il va passer. Je prends mon mal en patience
continuant d'annoncer à tous les passants que
je sors ce jour. Midi le voilà enfin. Comme chaque
jour c'est un nouveau qui se pointe, dommage
j'avais bien avancé avec celui d'hier. Je me retiens
de lui dire que je l'ai attendu car je ne veux pas
me le mettre à dos. Je me tiens bien droit, lui
montre comme je marche bien et lui demande
de me lâcher sans plus attendre. Effectivement
me dit-il, sacré récupération. "Demandez-lui
quand est-ce qu'il va courir son prochain marathon"
lui sort l'infirmière en chef. Je vais me la faire celle
là si elle continue, mais en attendant je poursuis
mon argumentaire. Il sourit, c'est bon ... et voilà
que la viei... lui lance "Ah non, cela ne fait que J+2
et 1/2,
ça n'est pas autorisé docteur". Hooouuulala
je la fusille du regard, la maudit intérieurement si fort
que ça doit s'entendre même dans les bâtiments
à
côté et reprend mon argumentaire. Mais je vois
dans le regard de ce jeune médecin qu'il se sent
désormais coinçé et me propose de remplir mes
papiers pour demain matin voulant ménager la
chèvre et le choux. Et pour couronner le tout,
voilà que ma viei... lui dit "non non pas la peine
on aura bien le temps demain matin" et les voilà
qui disparaissent avec mon rêve et mon défi du
jour. Je suis anéanti ! Elle m'a énervé, je lui dois un
bon pied de nez à cette infirmière en chef en sortant
me promener dehors en short, maillot de course et
claquettes sous la pluie pour lui prouver qu'elle ne
décidera pas de tout. Pour tout dire il me tente
même de me tirer de l'hôpital, il faut dire qu'en une
heure de marche dehors j'ai eu le temps de passer
devant toutes les barrières de sortie et certaines
à faible passage sont vraiment tentantes. Bon je
me
résonne en pensant à demain et à ma petite
famille qui va bientôt arriver. Heureusement de
revoir les miens m'occupe toute l'après midi sans
que je ne la vois passer et me fait vite oublier ce
pari et ce temps perdus. En tout cas demain je
me ferai un point d'honneur à dégarpir en un temps
record tout prenant le temps de presser cette gentille
infirmière en chef qui n'a aucune confiance en ma
capacité à rester tranquillement en place.

22 novembre 2008
La nuit n'a pas été terrible en raison de la
douleur au niveau de ma cicatrice mais par
séquence de 15mn je réussi quand même
à me reposer. Levé à 8h, je viens de dormir
11h30, si si ce n'est pas une erreur de frappe.
Dans ma tête c'est clair aujourd'hui je mets
un coup de rein pour que tout s'accélère.
Je me lève pour déjeuner à table histoire de
leur faire voir que tout va bien et que je peux
sortir. En plus de mes 2 plateaux, ma petite
femme m'a apporté hier 2 croissants et 1 pain
au chocolat, aahhh c'est bon de manger presque
normalement. Je ne suis pas décidé à perdre
de temps alors je file me laver seul avant que
les infirmières arrivent et bien sûr j'ai enlevé
mes bas de contention que j'ai planqué dans
mes draps. Lorsqu'elles arrivent puis que le
médecin se pointe, ils n'y voient que du feu.
Et hop ça c'est fait. Je négocie avec le médecin
pour sortir dès demain, mais l'infirmière chef
lui fait remarquer que ce n'est pas normal et que
je devrai sortir mardi. "Eh, de quoi je me mêle !"
J'insiste lourdement en expliquant que je
souhaite rentrer plus tôt pour voir ma famille
qui me manque (sniff ...) et travailler. "Oui c'est
ça, vous ne le connaissez pas, il va travailler
toute la journée, voire ne pas être couché
de la journée et risque se ré-ouvrir sa plaie au
dos". "Elle me chauffe la vie..., je vais me la
faire si elle insiste" me dis-je, puis je rattaque
aussitôt auprès du médecin en lui promettant
d'être sage. Bon il est coinçé le pauvre entre
son infirmière en chef et moi, mais il ne semble
pas hostile à un retour vu mon état. Bon à moi
d'être bon demain. En attendant je marche
pour me changer les idées et leur faire voir au
passage que je suis rétabli. Allez plus qu'un
défi à gagner. Demain je sauterai s'il le faut
pour leur faire voir que je vais mieux. A part
ça de façon sérieuse, ma cicatrice reste
douloureuse, mais cela reste supportable,
je ne peux pas marcher vite, mais je marche
sans perte d'équilibre et je n'ai toujours pas
retrouvé la sensibilité de mes doigts de pied
mais je suis confiant, je retaterai le pavé en
le sentant jusqu'au bout des doigts de pied.

21 novembre 2008
Réveil à 8h. Je teste tout de suite ma jambe,
ouaaahhh la vache ça bouge. Excellent.
Maintenant mon objectif est de sortir le
plus tôt possible. Les infirmières m'apportent
mon petit-déjeuner et j'en négocie un 2ème
car je n'ai rien mangé depuis hier midi et
surtout le matin je mange 4 fois comme ce
qu'il y a sur le plateau. Ce va je n'ai pas trop
à insister pour l'obtenir. On m'amène ensuite
une fiche de protocole post-opératoire. Sortie
dans 5 jours, enlèvement des bas au bout
de 3 jours, marche au bout 2 jours, ... Et bien
en voilà une bonne nouvelle, pour moi qui aime
les défis : réduire tous ces délais ! Je me fixe
de gagner 1 voir 2 jours sur tout. Alors entre les
visites coups de fils de ma famille et mes amis
je m'emploie à négocier avec tout le monde.
Et comme je sais être chiant elles finissent
par céder. D'abord je vire mes bas de contention
dès 9h, ce qui met les infirmières et le medecin
en rogne qui me les remettent 1h30 plus tard.
Bon déjà ça de gagner et demain je réessaie.
"Oui oui, peut-être que vous sortirez lundi au lieu
de mardi". Bon presque trop facile, ça veut dire
que je peux peut-être négocier pour dimanche.
Voilà mon prochain objectif. Passons à la
marche "Ah ça non, vous avez beau vouloir
aller toujours plus vite ce n'est pas possible",
et pourtant 17h30, soit moins de 24h après
l'opération j'ai obtenu gain de cause, une
infirmière cède en me faisant remarquer que
je suis chiant et me montre comment faire
tout en surveillant. "Bon et bien maintenant
il va falloir retourner vous coucher", "Oh ça
fait 10mn à peine" lui dis-je, "Euh n'exagez
pas non plus ça fait 1h45". Oui c'est vrai
j'ai eu 2 visites mais j'aurai bien poussé
encore un peu l'expérience. Bon je cède
si je veux atteindre mes autres objectifs.
J'ai refusé les cachets toute la matinée
mais ce midi et ce soir je n'ai pas le choix.
On me fait comprendre que si je veux gagner
sur d'autres points je dois céder sur celui-ci.
Et me voilà reparti à somnoler dès les
cachets pris. Je le savais ...

20 novembre 2008
11h coup de fil de Delphine pour savoir si je
suis opéré. Je lui apprends que je n'ai pas
appelé le médecin. J'ai bien l'intention de
gagner encore une manche contre mon dos
même si mon pied et mon mollet son toujours
insensibles depuis samedi et que je peine de
plus en plus à bouger ma jambe de bois. Mais
bon ma petite femme est insistante alors tant
pis j'appelle le médecin. J'avais un releveur
quasi nul depuis plusieurs jours, mais là il
est totalement nul. J'ai un pied comme un fil.
Du coup la consultation de mon médecin
qui est venu jusqu'à moi est rapide : "euh
là vous n'avez plus le choix c'est l'opération.
J'appelle l'hôpital de Tours et une ambulance
car c'est une urgence il est possible que vous
ne retrouviez pas l'usage de votre pied si c'est
pris trop tard". Tout juste le temps de passer un
coup de fil et faire un sac (excellent entraînnement
pour le MDS que faire un petit sac en urgence avec
le minimum vital ...) que l'ambulance est déjà chez
moi. Ils sont tous pressés ou quoi ?? Je tombe
sur un ambulancier passionné de sport qui me
demande un max d'infos sur mes courses. Ben au
moins je ne vois pas le temps passer. L'ambulancier
qui conduit semble doubler à tout va. Je me demande
bien ce qu'ils ont à tous être pressés de m'emmener
mais je regrette surtout de ne pas être devant pour
profiter de mon autorisation de rouler vite ... Aussitôt
alité, le médecin interne se pointe, pas affolée mais
pas loin, et m'explique l'urgence tout en me faisant
la morale sur le fait que c'est grave, qu'ils ne sont
pas responsables si je ne retrouve pas l'usage de
mon pied et de ma jambe, que je suis fou d'avoir
attendu si longtemps, ... "Oui, vous inquiétez
pas ça va bien se passer" je lui lance. Les
infirmières, un autre médecin, l'anesthésiste,
le médecin qui m'opère, ... tous me font la morale.
"Bon ça va aller j'ai compris, de toute façon je
vais récupérer et recourir dès que possible ne vous
inquiétez pas". Comme ça c'est clair ils le savent
tous, tout comme qu'il est hors de question de me
filer cachetons ou perfusions, je tiens la douleur
depuis plusieurs jours, je ne vais pas lâcher maintenant.
Plus ils insistent plus ils se rendent compte que je peux
être tête de mule si je veux. J'ai même le temps de
"négocier" la reprise de mon entraînement avec le
médecin. OK je pourrais marcher, puis nager et faire
du vélo au bout de 2 semaines. Pour la course à pied
6 semaines. C'est OK vu que je peux faire du vélo et
de la natation. La douche pré-opératoire, le scanner,
et hop me voilà sur la table d'opération. L'anesthésiste
me demande de l'avertir d'ici 3 à 4 secondes quand
j'aurai la tête qui tourne, mais désolé ça ne vient pas.
Il augmente ses doses, toujours rien. Pendant ce temps
je regarde les battements de mon coeur sur un appareil.
Quoi 50 ? C'est trop haut ! Aaahhh, 48, 46, 44, 42 ... pas le
temps de voir si je peux faire mieux que mes 42 habituels
que je suis dans un autre monde. Il doit être 22h. 1h30 plus
tard j'ai l'impression d'avoir pris une baffe. J'ouvre les yeux
dans la salle de réveil, la bouche pateuse. "Je bats à
combien ? Je peux courir ? Quand est-ce qu'on repart ?"
Bordel tout se mélange dans ma tête j'ai l'impression de
me relever pour une étape de nuit au Marathon des Sables.
Je ne sais pas pourquoi mais je fais une fixette sur ma
fréquence cardiaque ??? Je dois vraiment être en course
à regarder mon cardio-fréquencemètre ... J'emmerde le
pauvre gars en lui disant qu'il y a un problème et qu'il doit
regarder, ce n'est pas normal que ma fréquence cardiaque
soit comme ça. Je ne sais même pas la FC que j'ai, mais
je me rappelle juste que je délire la dessus et que le
pauvre gars essaie de me rassurer en me disant qu'elle
est normale. Je me vois juste en train d'insister pour
lui prouver qu'elle n'est pas bonne (oui bizarre hein ...),
puis plus de son plus d'image. Je jète un oeil, je suis
désormais dans ma chambre et voilà que je m'inquiète
de ma FC alors que les infirmières prennent ma tension.

19 novembre 2008
La première manche est pour moi ! Je ne suis
pas hospitalisé et j'ai le droit à un traitement de
cheval avec une dernière chance pour demain
matin où si cela ne s'est pas amélioré ce sera
direction l'hôpital. Bon je suis optimiste et je
crois en ma bonne étoile, demain cela ira
mieux, en tout cas suffisamment pour éviter
l'hospitalisation. J'aime trop passer sur le fil,
l'occasion est trop belle pour ne pas continuer...

18 novembre 2008
Ca sent le roussi ! J'ai voulu ignorer la douleur
et continuer à travailler comme si de rien n'était
malgré la sciatique qui me fait me tordre dans
tous les sens et me paralyse la jambe gauche,
mais ce soir lorsque je suis allé voir mon kiné
il a refusé de s'occuper de moi, estimant que
ce que j'avais était trop grave et que je devais
consulter en urgence car j'aurai déjà dû le
faire bien avant. D'après lui c'est scanner et
opération à suivre. Mouais ... mais moi ça ne
rentre pas dans mes plans bien sûr, car je
n'ai pas de temps à consacrer à l'hôpital,
donc je crois fort en ma bonne étoile pour
que demain mon médecin m'annonce ce
qu'il veut mais autre chose et s'il faut je
serrerai encore un peu plus les dents pour
que ça passe comme c'est venu, c'est à
dire par hasard et à l'improviste.

16 novembre 2008
Mes amis sont les meilleurs et sont trop
bien pour moi ! Non je n'ai pas fumé, pas pété
un boulon, pas fait de dépression, ... Tout va
bien, si ce n'est mon dos bien sûr. Et bien cela
fait longtemps que j'avais envie de l'écrire, alors
voilà je le fais car il faut toujours aller au bout de
ses idées. Vous m'aidez à me dépasser, pour vous
j'ai envie d'aller toujours plus haut, plus loin, plus
vite, de partager toutes mes expériences avec le
plus de détails possible pour que chacun puisse
ressentir ce que je vis, ... pour être à la hauteur
de votre amitié et pourtant c'est ridicule en regard
de tout ce que vous m'apportez. Je ne sais pas
ce qu'il m'a valu d'avoir tant de chance de la vie
pour mériter (d'ailleurs je ne pense pas le mériter)
une telle amitié, mais au moins je suis parfaitement
conscient de ma chance. Alors plutôt qu'avoir des
regrets un jour de n'avoir pas su le dire, je vous
le dis du fond du coeur : MERCI !!!

14 novembre 2008
Je suis énervé ! Je suis de nouveau bloqué
du dos depuis 3 jours et là je suis complètement
immobilisé, lié à ma famille pour m'habiller, me
déplacer, ... Et comment ? En trimbalant une
valise à roulettes qui à chaque trottoir ou escalier
se met à godiller et à force de vouloir la retenir
je finis par me faire un lumbago. Je le sens tout
de suite et c'est trop tard, me revoici parti en
galère, d'où ma colère car j'ai pu traverser la
Réunion sans me blesser et là en faisant rien
ou presque me revoici bloqué. Pire au fil des
jours cela a empiré et j'ai désormais une sciatique.
Mon kiné tente ce qu'il peut mais lui même se
demande ce qu'il peut faire tellement je suis
bloqué et tendu. Bon même si je suis en colère
je ne vais pas me laisser abattre et je compte
bien me rétablir dans les plus brefs délais.

11 novembre 2008
Bienvenue chez les vieux ! Ce matin j'emmène
ma fille faire un cross, l'occasion pour une fois
d'inverser les rôles, c'est moi qui crie pour soutenir.
Je suis cassé du dos et obligé de porter ma ceinture
lombaire pour marcher. Malgré tout j'ai pris mes
chaussures à pointes des fois que ... Ma petite
femme ne veut pas que je cours bien sûr, mais
à peine arrivé sur site, je sais que je ne vais pas
pouvoir résister. Echauffement avec ma fille et
sa copine, étirements pour soulager le dos,
encouragements pour les filles et me voilà en
lice pour le cross. J'ai finalement été raisonnable
puisque je me suis inscrit au 3km plutôt qu'au
12km. Pas forcément plus facile car je suis habitué
à l'effort long mais surtout parce que sur 3km on
part à fond et il faut ensuite tenir en surrégime
jusqu'à l'arrivée, pas mon fort évidemment pour
moi l'endurant. Je sais que je vais me faire laminer
par les spécialistes, mais ce n'est pas grave.
Je pars raisonnable jusqu'à 300m où tant pis
je me lance. Me voici remonté en 4ème position.
Devant moi 2 jeunes qui n'ont pas la moitié dem
mon age. Bon je les laisse ils vont craquer me
dis-je. Mais au fil des centaines de mètres, je
révise mon jugement : ils sont bons ces gamins.
Alors je m'accroche et me voici rendu à 185 puls/mn
en train de me demander ce qui m'arrive, des fois
qu'ils craquent sur la fin. Et comme un idiot j'ai mal
attaché mes chaussures qui se sont détachées, il me
faut recroqueviller mes doigts de pieds pour retenir
ma chaussure droite. 2 km, je les tiens à distance
mais il va m'être difficile de les doubler. Pire je vois
débouler une jeune fille, double championne de France,
qui me colle aux baskets depuis un certain temps.
Elle me double et je ne cherche pas à la reprendre
non pas parce que c'est une fille et que je suis
bien élevé, non parce qu'elle m'a mis une mine
dont je ne peux me remettre. C'est ensuite un
autre coureur qui me double alors que je n'ai
pourtant pas baissé l'allure. Il me faut finalement
me déchirer pour qu'une autre gamine ne vienne
pas me poser à quelques mètres de la ligne.
Les poumons asphyxiés, j'ai vraiment tout mis,
la preuve 9mn40s pour 3km sans entraînement.
La vache, ils courent vite ces gamins, et tant
mieux d'ailleurs. Je crois que je vais me programmer
quelques cross dans les mois à venir, histoire que
ces jeunes me vexent un peu et m'obligent à me
dépasser pour de bon. D'autant plus que retrouver
de la vitesse m'aidera dans mon plan d'entraînement
pour 2009 avant de reprendre les longs chemins.

06 novembre 2008
Petit rendez-vous entre amis ce soir, mais
paradoxalement un rendez-vous si important.
Ce soir je cours le FunRun, une course organisée
par mon ami Yves avec sa société Diagast pour
collecter des fonds pour l'AFSE. Cette course
est en plus extrêmement amusante, puisqu'elle
se déroule autour de l'Arche de la Défense avec
pour objectif, en faire un maximum de tours en
30 mn, puce au pied pour compter les tours.
Dès le 2ème tour on se met à doubler les
derniers, les tours suivants sont donc rigolos
car on ne sait pas où l'on en est vis à vis des
autres et cela constitue un bon entraînement
car c'est rapide. Je pars avec un collègue
durant 15mn, persuadé de m'écrouler très
vite avec la fatigue qui me tient depuis mon
retour de la Réunion. On discute tout en courant
puis cela devient plus fort que moi : et si j'essayais ?
Me voilà parti à mon rythme habituel, il reste 15mn.
Je double, je double, je double, je m'enflamme,
ça tient alors je pousse encore un peu, puis je
m'accroche à chaque coureur vu au loin qui a l'air
de courir assez vite. Finalement je tiens jusqu'au
bout à ma grande surprise. J'apprends même,
alors que le rendez-vous avec les amis a repris
cours verre à la main, que j'ai fini ... 1er, 2ème
ou 3ème, je n'en sais rien, je me retrouve juste
avec une coupe et ue médaille dans les bras.
Allez le plus important : ne jamais s'arrêter de se
battre. Faire un don c'est déjà une façon de le faire.

04 novembre 2008
Le voici comme promis ce fameux résumé
de ma Diagonale des Fous 2008. Quelques
nouvelles ? Je suis fatigué comme jamais
et chaque soir est un calvaire où je me
bats avec ma tête qui veut absolument
tomber à la moindre occasion. Je pense
que mon corps me présente l'addition
d'une course où j'ai probablement pioché
plus que prévu dans mes réserves. Et
comme je ne l'ai probablement pas assez
dit : MERCI à Fred qui a comme toujours
été parfait et qui m'a assuré une logistique
sans faille me permettant de totalement
oublier cette partie pourtant stratégique
Désormais c'est promis : je me repose !

Ma Diagonale 2008

 

22 octobre 2008
Aujourd'hui nous partons pour un tour de l'île
en voiture. Cela peut paraître tranquille mais c'est
bien assez fatiguant car on y passe la journée
complète. L'objectif est triple : aller repérer le lieu
de départ pour Fred qui m'amènera pendant que je
dormirai mes dernières heures, rencontrer Patrick et
Agnès des amis qui vont me suivre durant la course et
qui ont besoin que l'on se cale, et enfin et surtout
aller retirer mon dossard. Pas de souci pour les 2
premiers points, en revanche le 3ème est beaucoup
plus long que prévu. Si long qu'au bout d'1h d'attente
sans bouger je décide que nous allions nous balader
dans St Denis pour revenir plus tard. La nuit est
tombée depuis bien longtemps lorsque nous revenons
au stade de la Redoute. Il n'y a plus personne dans
les files d'attente ... sauf dans celle qui me concerne
où une cinquantaine de concurrents attendent. Je patiente
jusqu'à demander ce qu'il se passe car au bout de 30mn
je n'ai pas avancé d'un centimètre. En fait il y a rupture de
stock des t-shirts officiels, dont je me moque éperduement,
mais qui sont obligatoires au départ et à l'arrivée. Cela
commence à grogner fort dans la file d'attente et c'est au
bout d'une heure seulement que nous passons enfin.
Bon je me dis qu'il vaut mieux avoir les pépins aujourd'hui
que le jour de la course. Non en fait ce qui m'inquiète
plus ce n'est pas tant la boucle de 3km rajoutée cette
année, que tous les locaux décrivent comme épouventable,
mais la météo. Ils annoncent une tempête qui devrait
balayer l'île et tellement intense que l'organisation est
en réunion de crise depuis 2 jours car de nombreux
passages à la limite du praticable par temps sec
deviendraient inenvisageables avec des pluies diluviennes.
Dans les journaux, toutes les pages parlent de ce facteur
alors autant dire que je le prends au sérieux et que si
je suis prêt à me battre contre tout, je rêve quand même
de le faire dans des conditions les moins dantesques
possibles. C'est à tel point que selon les journaux
l'organisation a déjà envisagé plusieurs modifications
de parcours de dernière minute, voire même dans le
pire des cas la neutralisation de la course. Bon je
croise les doigts pour cela ne soit que du "sensationnel"
mais j'attends quand même avec impatience le bulletin
météorologique de demain.

21 octobre 2008
Levés avec le jour une nouvelle fois, nous partons
un peu mieux organisés pour Dos d'Âne, notre
2ème repérage des coins que je n'aime pas
(physiquement s'entend). Petit tour du village
pour repérer le stade, lieu de notre dernier point
de rencontre à Fred et moi, puis nous descendons
jusqu'au départ du GR, pas très loin plus bas, mais
beaucoup beaucoup plus bas en terme de dénivelée.
C'est parti pour une nouvelle séance de bienvenue
au paradis. Des paysages et une flore à couper le
souffle, mais surtout une dénivelée et un danger
qui n'autorisent pas une seconde d'étourderie sous
peine de descendre de quelques centaines de
mètres. Un repère sur la situation : le parcours
Dos d'Âne - Deux Bras ne fait que 3,4km et
pourtant ils annoncent 2h10 pour le réaliser.
1000m de dénivelée mais surtout des passages
avec câble en acier dans la roche, échelle et
des amas de pierres Nous arrivons à Deux-Bras
où nous nous autorisons une petite pause casse
croûte les pieds dans l'eau. Je regarde les roches
glissantes sur lesquelles je devrai sauter pour
traverser la rivière, seul problème à ce moment là
après 120km, on est généralement moins souple et
moins alerte. De toute manière pas possible de
passer ailleurs donc autant bien regarder et passer
à fond. Avant de remonter cette terrible côte, je
planque une bâton que m'a préparé Fred et que je
prendrai le jour de la course. Et nous voilà repartis.
Elle est dure comme toujours, alors je m'attache
à mémoriser chaque portion et surtout à compter
les lacets pour m'aider mentalement à savoir où
j'en suis. 71ème lacet câble en acier, 80ème
échelle, ... et 168ème c'en est terminé avec cette
côte !!! Bon ça y est je l'ai bien en tête j'ai repéré les
dangers et les coins où je pouvais tenter de relancer
si jamais j'ai encore des jambes. Il nous aura quand
même fallu presque 5h pour cet aller-retour. Et comme
nous sommes là pour tout préparer dans les moindres
détails, nous remontons en voiture jusqu'au stade
où m'attendra Fred en repérant mon parcours qui lui
n'emprunte pas la route. Je me rappele juste que c'est
dur à grimper. Alors on cherche et on fini par trouver
ce satané chemin qui ressemble encore à une pénitence.
Bon là ça yest tout est bien en tête, je me sens encore
plus confiant car cela aide toujours de bien connaître la
difficulté avant de l'aborder. Retour à St Gilles où je mange
comme un ogre avant de m'endormir en quelques secondes.
C'est d'ailleurs Patrick un ami local qui me réveille en
m'appelant pour passer me voir et me donner ses derniers
conseils. Heureusement, sans quoi je partais pour une
nuit complète. D'ailleurs ce soir Fred insiste lourdement
pour
que je fasse une grosse nuit alors que je voulais
partir marcher de nuit. Bon je vais tâcher d'être
raisonnable et je vais commencer mon stock de
sommeil pour dans 2 jours, il a raison.

20 octobre 2008
Et bien on a bien fait de tester ! Levés à 5h du
mat comme prévu, nous partons à 6h20 au lieu
de 6h, on va dire par inexpérience des tâches
logistiques, puis après à peine 5mn de route
nous faisons demi-tour parce que l'on a oublié
le coupe-vent de Fred. N'ayant dormi que 5h
alors que je devrais faire de grosses nuits,
je donne les instructions à Fred qui conduit
et m'endors aussitôt après. Tout à coup
"argh c'est quoi ce bordel ?". J'ouvre un oeil
pour comprendre assez rapidement que nous
ne
sommes pas sur la bonne route. La bonne
nouvelle c'est qu'il vaut mieux se planter en
repérage que le jour J. Nous arrivons enfin à
Cilaos avec 50mn de retard et nous voici en
route pour le col du Taïbit par le parcours de
la Diagonale. J'exulte de bonheur de retrouver
ces paysages à couper le souffle qu'il faut vivre
de l'intérieur pour comprendre, alors que dire de
Fred qui toutes les 10m n'en revient pas du paradis
dans lequel nous évoluons. Paradis peut-être, mais
difficile c'est sûr ! Je suis d'ailleurs très content de
refaire en marchant et l'esprit "frais" ce tronçon car
j'avais totalement occulté de ma mémoire des
secteurs dangereux ou qui descendent alors que
nous devons grimper. Ce sommet fait partie des points
difficiles de cette course et je repense à Eric qui
m'avait accompagné tout au long de cette ascension
alors que j'étais dans le dur. Après 4h de marche
nous atteignons le sommet et nous partageons notre
bonheur avec une multitude de randonneurs tous
plus ébahis les uns que les autres par les paysages,
d'où qu'ils viennent. Un bon casse-coûte au sommet,
enfin bon ... là encore petit manque d'expérience :
j'ai préparé une salade de riz sans sauce, c'est
forcément un peu dur à faire passer, mais bon
on se colmate et on repart. J'ai beau ne pas devoir
courir, il m'est trop difficile de résister. Hop je me
lance dans une descente pour tester gentillement
mes réflexes dans les racines et les pierres. D'un
coup on m'appelle, personne derrière moi ??? Je
remonte et retrouve mon Fred assis par terre la
cheville gauche entre les mains. "Ben qu'est-ce que
tu as fait ?", "comme tu courrais j'ai voulu essayer ..."
Ah, là on est mal à 3h30 de marche d'un village si
je dois le porter. Heureusement je lui avais fait un
strapping quelques minutes plus tôt et cela lui
permet de repartir. On assure tranquillement dans
la descente et arrivons à Cilaos presque 8h après
l'avoir quittée. Je n'en peux plus de mes brûlures
derrière les genoux, et avec la chaleur qu'il a
fait j'ai trouvé le moyen de prendre de nouveaux
coups de soleil dans le coup et dans le dos à
travers mon maillot malgré la crème solaire indice
40 ! Il a vraiment fait très très chaud, d'ailleurs en
cherchant nous découvrons qu'il a fait 32°. Nous
continuons notre travail de préparation en repérant
tout le village de Cilaos pour savoir où me retrouver
et où me fournir l'équipement dont j'aurai besoin.
Vraiment une très belle journée de préparation et
de mise en condition. Demain, même programme
(juste de la sauce dans le riz en plus ...) avec
l'ascension de Deux Bras (dans la rivière des
Galets) à Dos d'Âne par l'inhumaine

19 octobre 2008
Nous arrivons en même temps que le lever du
jour sur l'île intense comme ils la nomme là bas.
6h du mat il fait déjà 24°, c'est bon, c'est bon ...
On récupère bagages et voiture et direction ...
une bonne boulangerie pour un goinfrage en
règle sous la chaleur qui monte dans une ville
qui dort encore. Oh zut, enivré par la joie j'ai oublié
d'ouvrir la première de mes enveloppes surprises.
Une photo délirante de mes enfants, ma femme et
mon chien qui ont dû bien rigoler avec notre ami
Alain, le photographe. Je découvre que j'en ai plein
d'autres pour mes coups durs et pour mes ravitaillements
principaux. Je regarde ces enveloppes comme un
trésor, je sais déjà que j'au de la dynamite entre
les mains pour me sortir de n'importe quel coup
dur, en plus de la quinzaine de messages surprises
que j'ai sur mon iPod. Je dirai presque, vivement que
je sois dans le dur pour les découvrir.Nous prenons
finalement la route pour St Gilles 2h30 plus tard. Au fil
des kms c'est l'émerveillement pour Fred et la joie
intense pour moi de retrouver ce décor paradisiaque
selon moi. Quelques courses, alors que nous gouttons
dans nos pantalons, et direction la plage pour récupérer
(si si nous sommes très fatigués ...). Plus de 32° et
une eau à 29°, il ne nous en fallait pas tant pour
prendre tous les 2 de bons coups de soleil. Enfin
on a nagé avec les poissons de toutes les couleurs
ça méritait ce "désagrément". Bon on ne peut pas
passer à côté d'instants aussi fabuleux, mais en
même temps nous sommes là pour la Diagonale
alors après avoir bien dîné, local comme à midi, nous
nous mettons au travail comme deux bons écoliers,
plans sur la table, roadbook anoté, temps de passage
des éditions précédentes et temps estimés pour
atteindre mon objectif, ... Le but : ne négliger aucun
détail pour faire des assistances type formule 1, ne
pas perdre, voire gagner du temps à cette occasion
vis à vis de la concurrence et surtout me mettre dans
les meilleures conditions pour attaquer les sections
suivantes. En tout cas c'est décidé, demain debout
5h pour un départ 6h en direction du col du Taïbit,
l'une des difficultés où j'ai toujours du mal et où
je veux être plus fort cette année.

18 octobre 2008
Bon dès le lever c'est branlebas de combat
avec ma valise, il va falloir lui faire faire une
cure. Et entre mes choix, les coups de fil
à Fred et les conseils de ma petite femme
nous arrivons à la dégrossir sérieusement
pour arriver logiquement au kilo près autorisé.
Et en voiture avec nos petites femmes qui
nous accompagnent jusqu'à l'aéroport. Un
gros bisous, on monte dans l'avion et là avec
Fred on sait que l'aventure vient de réellement
débuter. 11h de vol (et de bouffe) à tenir. Tout
va bien on réussi les 2 sans problème.

17 octobre 2008
Ca y est on y est ! C'est le dernier jour,
c'est donc le moment de faire ma valise.
Et là je deviens une vraie nana : je me bats
avec ma valise car j'ai dû tout prendre en
double de peur de manquer ou de casser.
Non je vous rassure ce n'est pas ma valise
de vêtements qui est sommaire, de toute
façon ça va être du léger, mais bien de ma
valise spécifique course. J'ai du prévoir tous
les temps, toutes la maladies, toutes les
blessures, tous ... bref j'ai voulu emmener
ma maison pour être sûr de partir en course
serein. Mais bon il m'a fallu revenir à la raison
car je dépassais de 15kg le poids autorisé.
Bon à part ça physiquement il me démange
de tater du terrain et de savoir si j'ai le niveau
qu'il me faut pour atteindre mon objectif.
Comme promis je ne sais rien mais Delphine
n'a cessé d'enrégistrer vos messages sur
mon MP3 ce soir, alors merci d'avance je suis
sûr que ça va encore me mettre en overboost.

16 octobre 2008
Ca commence mal, je rate pour cause
de réunion ma dernière séance de piscine
avec les potes. Non seulement mon corps
réclame, mais en plus mentalement je suis
sur pile car je n'en peux plus d'attendre.
Heureusement ce soir je vais à ma séance
hebdomadaire de Stretching. Elle est devenue
indispensable à mon rythme de vie et en plus
je progresse. Bon OK je tiens désormais
debout, la jambe tendue et le pied au mur,
mais je suis toujours un hyppopotame au
milieu de ces nanas qui écartent les jambes
comme j'écarte les bras et qui, assisent,
mettent le nez par terre quand mon nombril
peine à descendre de 5 cm dans la même
position. En tout cas quel bénéfice et quel
bien être, chaque semaine je me surprends
un peu plus dans le plaisir que j'éprouve.
Puis c'est le moment de faire les valises,
enfin pour mon pote Fred car pour moi c'est
plus fort que moi, j'adore arriver juste à temps
donc je reporte à demain histoire de les faire
au dernier moment avec la pression que cela
suppose. Je me suis mis un gros objectif pour
la Diagonale, alors autant commencer tout de
suite à gérer la pression ... Enfin n'oubliez pas
si vous souhaitez me transmettre un message
que je n'écouterai qu'au milieu de la 2ème nuit
de la Diagonale, vous n'avez plus que jusqu'à
demain soir (Cf. Fou Rhum)

15 octobre 2008
2ème jour sans sport, mais pas sans
entraînement. Ah bon comment c'est
possible ?? Je n'ai pas pu m'empêcher de
faire 1h de travail abdominal explosif, mais
on va dire que ça compte pour du beurre pour
mon corps et beaucoup pour ma tête car
j'ai l'impression de continuer à m'entraîner.
Sinon je poursuis mes fichiers de préparation
pour mettre au point chaque détail qui s'il ne
me fait pas gagner du temps devrait a minima
me permettre de ne pas en perdre. Enfin ce
soir, comme un gamin j'ouvre mon paquet
et je découvre mes tenues que je viens de
faire floquer avec les logos de mes sponsors.
Ouahhh elles sont top ! A moi d'être à la
hauteur des tenues maintenant et ça c'est
forcément plus compliqué. Je suis juste
surmotivé comme jamais. Espérons que
mon corps soit au niveau de mon mental
car je vais partir pour tout péter !

14 octobre 2008
J'ai réussi ! Si si je n'ai absolument pas
fait de sport aujourd'hui. Bon d'accord ça
n'a pas été facile, mais j'ai tenu. Et pour
m'occuper j'analyse, je note, je projète, je
calcule ... bref je cours la Diagonale, dans
ma tête bien sûr. J-4 avant le départ, ça
c'est bon à écrire :-))

13 octobre 2008
Voilà j'y suis dans la phase la plus difficile :
ne plus rien faire jusqu'à la Diagonale pour
faire du jus, laisser les muscles et articulations
se refaire des micro-traumatismes et arriver
ainsi le plus reposé possible. Bon on va dire
que c'était la première parce que je me lève
à la bourre tellement je suis en manque de
sommeil et surtout ce midi je me fais une
petite séance piscine. Ben oui, j'ai emmené
3 collègues qui ne connaissaient pas la
piscine, ni le bien être que l'on ressent après
une bonne séance de natation. Du coup je
nage un peu, mais bon j'arrive quand même
à me contrôler et sur 50mn je n'arrête pas
de m'arrêter pour regarder comment ils
nagent et leur donner au besoin quelques
conseils. Tant que je suis dans l'eau je
m'étire entre 2 séances de crawl. Ouais
c'est bon, c'est bon, c'est bon. Heureusement
qu'ils étaient là d'ailleurs sans quoi je pense
que j'aurai craqué et me serai fait 2km minimum.
Et ce soir un petit tour chez mon pote Fred pour
parler de la Réunion avant de me visionner 2
DVD de suite sur cette magnifique île. J-4,
ça y est ça sent bon. En attendant je travaille
sur mon planning d'avant course pour le repérage
ainsi que sur mes transitions pour lesquelles je
suis en train de tout écrire à Fred ce dont j'aurai
besoin à chaque point de rencontre.

12 octobre 2008
Réveil à 5h30, j'éteins vite mon réveil pour
ne pas réveiller ma petite femme et je me
lève à ... 8h45 ! Bon ben visiblement je me
suis rendormi. C'est sûrement que j'en avais
besoin et que ma journée d'hier a certainement
pesé. Du coup je bouscule mon programme
du jour, surtout que je me sens tout mou après
une nuit aussi longue, je n'ai pas l'habitude ...
Question bouffe en revanche pas de souci, j'ai
la fourchette qui fonctionne toujours très bien.
Bon et bien puisqu'il faut y aller, je vais quand
même aller courir pour ma dernière sortie avant
la course. Au programme essai de mon lecteur
MP3 en course, validation de mon nouveau
Camelback et travail de côte. 1h ? Bah allez
faut que tu fasses au moins 1h30 sinon tu
auras des regrets. Ouais on verra. Et me voilà
parti à faire uniquement des montées et des
descentes, toutes plus pourries les unes que
les autres, d'ailleurs je grimpe des passages
qui ne sont même plus des chemins ni même
des passages. Pour la première fois depuis que
je cours j'arrive à lâcher mon chien qui part à
la renverse dans la descente tellement elle
est raide. Certainement de l'ordre de 40%,
je suis obligé de monter en me tenant aux
arbres. Ah c'est bon, je suis dans l'euphorie,
alors aussitôt mon chien enfin rendu je dévale
tout droit comme une dératé mon chien sur
les talons qui tente de me faire la nique mais
je m'arrache sans cesse en ne lui laissant pas
une demie occasion de passer. Je vole littéralement
sur les racines, pierres et rondins de bois mouillés
en travers. Ca y est je suis chaud et sur un nuage,
plus question de rentrer, je file à l'autre bout de la
ville pour m'attaquer à d'autres montées et descentes
toutes aussi impraticables. 1h30 je vais rentrer, non
allez 15mn de plus. 1h45 bon ben maintenant ? Non
c'est trop bon, je me sens déjà à la Réunion. Cilaos,
Mafate, Dos D'âne, ... dans ma tête tout y passe.
2h allez il faut ... continuer. Bon au bout de 2h30
contraint par la bonne vie familiale, je me décide
à rentrer mais bien parce que je dois prendre une
grosse dose de mes enfants avant de partir. Ah
vraiment je voudrai déjà y être tellement je me suis
senti bien aujourd'hui. Maintenant le plus dur est
à venir : ne plus rien faire jusqu'à la Diagonale.
J'ai toujours horreur de cette phase même si je
la sais indispensable. En attendant je passe sur
la bascule pour jeter un oeil car il y a au moins
1 mois que je ne me suis pas pesé. 66kg, quand
je disais que tout était nickel, je me suis retrouvé
avec mon poids de forme, confirmé par mon aisance
du moment. Durant les 2 semaines je vais quand
même faire en sorte de manger encore plus que
plus pour reprendre 2kg d'ici au départ car partir
sans réserve serait dangereux.

11 octobre 2008
Lever 5h30 pour une belle et longue sortie
en nature qui s'annonce. Je déjeune comme
un ogre bien que j'ai mangé comme 2 hier soir
avec Fred en réunion de préparation à notre
prochaine course, et je saute sur mon VTT.
Il fait nuit noire mais surtout il y a un brouillard
comme il y a bien longtemps que je n'en ai pas
vu un. Dès que j'ai quitté la ville et ses lumières
je me retrouve totalement handicapé, obligé
de freiner en ligne droite, ne sachant plus où
je me trouve. C'est un truc de dingue, je suis
à 2 doigts de finir dans les fossés tous les
200m. On va dire que ça met une certaine
pression pour commencer. D'ailleurs même
mon chien est perdu et il reste bien à côté
de moi pour tenter d'y voir quelque chose avec
la lumière de ma frontale. Nous sommes même
à 2 doigts de foncer tous 2 dans le mur d'un
pont sous lequel nous passons, parce que les
pierres sont marrons et c'est à 2m que l'on l'a
aperçu. Bref je finis par arriver dans mon beau
village de La Ville Aux Clercs où je retrouve
Fabrice qui m'attend pour que je lui fasse
découvrir le parcours du prochain Raidnight.
Sans surprise c'est un immense bonheur
que nous vivons tous 3, Fabrice, le chien et
moi dans cette forêt toujours aussi merveilleuse
et sauvage. Au bout de 23km je rends Fabrice
à sa famille tandis que Cookie et moi repartons
pour les 18km de la première partie que nous
n'avons pas faite. Je me sens tellement bien
que je décide d'envoyer un peu pour me tester
après 18km de vélo et 23 km de course à pied.
Surprise j'ai les jambes qui tiennent alors je
continue sur ce rythme. Et cela m'emmènera
jusqu'au bout. Mon chien malgré l'eau et les
gâteaux commence à en avoir plein les pattes.
Mais pour lui comme pour moi ce n'est pas
fini, il nous reste 18km à refaire pour rentrer
à la maison. Je finis pas prendre peine de mon
chien à peine sorti du village et profite de ma
grande forme du jour pour le porter sur un bras
et donc faire tout le parcours avec un seul bras
sur le vélo. Voilà un exercice improvisé de
musculation du haut du corps qui m'arrange
car à la Réunion c'est tout le corps qui trinque
alors autant s'y préparer. Hormis le bras engourdi
par un chien devenu trop lourd au fil des km, je
suis dans une forme olympique, sans la moindre
courbature. Pourvu que demain ce soit pareil
parce que face à ma facilité du jour j'ai décidé
de me refaire exactement le même programme.

10 octobre 2008
Je suis un vieux con moderne ! Moi qui n'aime
pas être poussé par la modernité et surtout les
ravages qu'ils génèrent entre les hommes et sur
la nature, et bien là je me laisse prendre au jeu.
Certes, ce n'est pas pour me dédouaner, mais je
ne ferai pas ça tous les jours car j'ai besoin de
sentir l'air, de voir les animaux, de me surprendre
par le terrain et de me ravir les yeux dès que je
me trouve dans un lieu que l'homme n'a pas
sacagé par sa soif d'existence. Bon mais alors
qu'est ce que j'ai fait de si moderne ? J'ai écouté
de la musique sur mon iPod fraîchement acheté
dans l'optique d'emmener un peu de ma famille
avec moi à la Réunion puisque j'aurai droit à des
messages surprises dessus. Et inévitablement
je me suis isolé du monde comme tous les abrutis
que je déteste tous les jours dans le métro dont
les yeux vous regarde surtout sans vous regarder
histoire d'avoir une vraie barrière entre les hommes.
Puis j'ai voulu travailler les côtes, du coup je me
suis servi de mon tapis de course pour courir 1h à
14%, avant de finir par une petite séance à 20km/h.
Mais il est où le plaisir, le besoin d'avoir du mental
pour s'arracher ? Là c'est simple c'est soit tu fais
l'exercice que tu as programmé soit la machine
t'éjecte. Inutile d'avoir du mental pour s'arracher,
il suffit d'avoir l'envie de ne pas tomber. J'ai beau
mettre le ventilateur à fond, je sue comme un
dingue mais surtout je n'ai pas cette délicieuse
sensation de l'air te caresse la peau en même
temps qu'il te rafraîchit. Bon j'ai quand même
réussi ma séance. Et pour finir je me colle une
séance d'1h30 d'électro-simulation pour travailler
en force les abdominaux. Ouais ça marche, comme
un robot, mais ça marche. Toujours pas besoin de
mental, mais c'est vrai un exercice réussi. Bon
j'y ai goûté, j'en suis ravi car j'ai pu faire mon
entraînement, mais demain c'est juré je retourne
aux bonnes choses de la vie : 40km de vélo et un
bon marathon dans les bois, voilà vive la nature !!!

09 octobre 2008
Le jeudi c'est séance de Streching bien sûr. Je
ne la raterai pour rien au monde, quand je pense
qu'ils y a quelques mois je pensais que c'était
un peu naze et surtout léger comme entraînement.
Cela fait désormais partie intégrante de mon équilibre.
Bon c'est bien tout ça, mais les gênes j'en fait quoi ?
J'ai toujours au fond de moi mon mauvais esprit qui
me dit "oui d'accord c'est bien le Stretching, mais
quand même si tu faisais une bonne séance où tu
te dépenses ça serait quand même mieux non ?".
Alors OK je n'ai pas envie qu'il me casse les pieds
toute la journée, je file à la piscine. En plus j'y vais
avec un pote du boulot qui veut se mettre à la
natation. C'est génial parce que cela m'évite de
faire une séance trop bourrin puisque je m'arrête
régulièrement pour lui donner des conseils. Entre
temps je fais une sorte de fractionné en natation.
Faire du sport et partager ces bons moments comme
son expérience, ça c'est ma philosophie. D'ailleurs
je crois que je
n'ai pas fait qu'un adepte car à nous
voir revenir si épanouis, j'ai déjà 2 collègues de plus
qui vont se joindre à nous lundi prochain. Le pied,
euh pardon, la zénitude ... Allez je file le soir à
ma séance de Streching avec les nanas. Je suis
mort de rire et j'en fait même se plier de rire la prof
qui me regarde, j'ai l'impression de tourner un épisode
de "Eléphantman chez les Barbies", mais le ridicule
ne tue pas alors je mets tout mon coeur à faire les
exercices d'autant plus que je suis persuadé que
cela me sera bénéfique durant la Diagonale. D'ailleurs
pour supporter l'effort que certains exercices me
demandent je m'imagine faire ces étirements pendant
la course quand mon corps se rigidifiera de fatigue,
en rêvant que cela me permette de repartir plus fort
et de remonter pour atteindre mon but.

08 octobre 2008
Mondial de l'automobile oblige, je fais sauter ma
séance du jour. Bien sûr j'aurai pu me lever à 5h,
d'ailleurs j'ai essayé, mais ne dormir qu'une paire
d'heure ou à peine plus je sais que je prends un
gros risque si près du but, car pour aborder la
Diagonale des fous avec un minimum de chances
il faut au moins prendre le départ reposé ou en
tout cas pas lessivé. Mais finalement bonne
surprise je fais un entraînement inattendu en
marchant et piétinant dans les allées 4h durant
avec mon sac à dos lourd comme un âne mort
avec tout mon bazard du boulot plus les docs
et objets publicitaires. Ca me va bien comme
séance, quand est-ce qu'on refait ???

07 octobre 2008
Il fait nuit noire et il pleut comme vache qui pisse.
Bon l'entraînement du club ce soir, je n'ai pas
plus envie que ça de le mener, mais bon j'y
vais quand même. Avec un tel temps nous ne
sommes finalement que 2 avec mon pote Fabrice
à braver les caprices du temps. Mais on a bien
fait d'y aller quand même car j'ai prévu une
séance exclusivement sur le 30-30. Entre le
froid et le fait que nous soyons que tous les 2
on envoi grave et rapidement nous n'avons plus
froid du tout. On se colle 3 séances d'affilée de
30-30 avec un excellent engagement. La preuve ?
Je suis à la limite des contractures aux mollets,
c'est bon signe pour ma tête d'avoir su pousser
malgré ces conditions et malgré mes quadriceps
qui ne cessent de se rappeler à moi en journée.

06 octobre 2008
Aujourd'hui c'est récup, si si. Et ça tombe bien
car plus la journée avance plus je ressens la
fatigue. Sans parler de mes quadriceps qui me
disent qu'il est temps de se calmer. En attendant
je me fais tout de même une séance d'électro-
simulation pour travailler la musculature des
cuisses, tout en regardant avec précision la
carte de la Réunion croisée avec le Road-Book
pour repérer les lieux sur lesquels j'irai faire
un dernier entraînement de mémorisation du
parcours et des difficultés. Enfin, Dominic
passe à la maison pour le flocage de mes
diverses tenues. Là oui ça sent vraiment bon !

05 octobre 2008
6h je suis débout pour un long petit-déjeuner qui
doit me permettre de tenir les 4h de ma sortie
du jour. 7h me voici parti, il fait encore nuit et
je ressens une sérénité et un bonheur intenses
à l'idée de savoir que je vais vivre un lever du jour
au milieu de la montagne. Il fait très froid et je
suis particulièrement content de l'équipement
que m'a fourni New Balance qui correspond
parfaitement à ce que j'en attendais. Le jour se
lève, le moment est toujours à la hauteur. Quel
bonheur d'être là tout seul à vivre cet instant.
J'observe le soleil qui joue avec moi au gré des
falaises et des arbres. Au bout de 15mn je retombe
sur mes traces que Dame Nature a eu l'amabilité
de conserver. Mes pas sont immortalisés dans la
glace. Je vérifie ce sont bien mes empreintes. Je
m'amuse à jouer à sauter dedans. C'est d'autant
plus facile que la visibilité est aujourd'hui absolument
parfaite. Cela m'oblige à lever de plus en plus les
pieds car plus j'avance plus les traces sont profondes.
Tout à coup j'ai l'impression d'être dans un dessin
animé : il y a des traces de pas autour de mes propres
pas, et ce ne sont pas celles d'un autre coureur ou
randonneur, mais celles d'un bouquetin qui a suivi
mes traces. C'est sûr elles n'étaient pas là hier et
sont bien fraîches, mais surtout elles suivent parfaitement
les miennes. C'est l'histoire de l'arroseur arrosé ça non ?
Je poursuis durant 40mn dans mes traces et toujours
celles de ce petit rigolo. Tout à coup j'aperçois d'autres
traces, celles-ci sont bien humaines. Aarrrghhhh, je
croyais être seul. Fini de suivre mes traces, j'accélère
et taille tout droit. Je suis en équilibre sur la roche couverte
de neige. A droite le vide, à gauche aussi et je ne vois pas
ce que j'ai sous les pieds. Jamais je n'ai été aussi alerte
et attentif. J'ai bien un oeil sur le vide. 200, 300m ? Je n'en
sais rien, mais je ne veux pas me perdre à réfléchir à ça,
je n'ai pas prévu de descendre. Ah voilà je sais d'où elles
viennent ces traces, là bas il y a un alpiniste. Je comprends
mieux pourquoi elles étaient si grosses. Visiblement lui aussi
m'a vu et accélère. Je crois que nous avons le même objectif,
à savoir la croix qui se trouve au sommet. Chacun de notre
côté nous avançons pour arriver ... en même temps chacun
de notre côté. Il me dévisage, se demandant ce que je peux
bien faire ici en tenue de course à pied, mais ce n'est pas
grave. On se salue et on échange rapidement sur la beauté
exceptionnelle du paysage que nous avons à nos pieds.
Bon je ne peux pas m'éterniser car dès que je ne cours plus
là je gèle grave. Je me lance alors dans une descente de
dingue pour descendre non stop 1500m de dénivelée. Je
saute dans la neige et les pierres comme dans un rêve.
Moi qui voulais travailler mes quadriceps je suis servi !
Ca tire mais je force et ça passe. Dans la descente je
croise une multitude de traces de bouquetins, mais je
n'ai pas la chance d'en voir un. Pas plus qu'une marmotte.
Et c'est au bas de la station que je finis pas me réjouir du
monde animal avec un renard que visiblement je dérange
et qui file sous mon nez pour se planquer dans les bois.
Une dernière ascension et voilà 4h tout rond de passées à
courir. Il me faut repartir mais comme j'ai soif de progresser
je me colle 3h non stop d'électro-simulation. A mon arrivée
j'ai le droit à un petit massage décontracturant de la part
de ma petite femme en regardant St-Etienne remporter son
match du jour. Quand je disais que c'était une belle journée ...

Allez quelques photos au vol de ce week-end

04 octobre 2008
La nuit a été courte mais bonne. Il faut dire qu'avec
la fatigue je n'ai pas eu le temps de réfléchir à la
façon dont j'allais me coucher ... Un petit-déjeuner
pantagruesque et me voici à l'attaque de la montagne
mais de jour. Je me rends mieux compte de ce que
j'ai fait cette nuit maintenant que je vois le décor.
C'est dingue il y a puls de neige qu'en plein hiver.
C'est reparti avec la neige qui monte le long de mes
jambes au fil des minutes. Plus je monte plus je suis
dans le brouillard, à tel point que je me plante encore
et ne cesse d'avancer puis faire demi-tour dès que
j'arrive au pied d'une falaise ou au bord d'un gouffre.
Heureusement que je retrouve de temps en temps
télésièges pour réussir à me repérer. Tout à coup
horreur, je trouve des traces de pas. Un dingue serait
passé avant moi ? Cela me motive pour allez plus vite
et surtout plus haut. Ah enfin elles s'arrêtent, moi je
continue jusqu'au sommet.
Lorsque j'arrive au sommet
j'ai les tendons d'achille qui me brûlent avec la neige
qui est devenue glace dessus. Encore une fois j'aperçois
des traces, "Ah non pas encore", ouf il s'agit de traces
d'un animal. Ca me démange alors je change d'idée sur
mon parcours et les suis. Je finis par voir qui les a créé :
un bouquetin. Superbe. Le bonheur est intense, je suis
là seul à communier avec la nature et je me trouve avec
un des résidents de cette montagne. J'essaie de
m'approcher, mais il file dès qu'il me voit. Tant pis je
tente le coup je vais essayer de le suivre, pas en vitesse
bien entendu, mais sur ces traces. Sauf que cet idiot
connaît bien mieux que moi les lieux et a d'autres qualités
que les miennes. Lorsque j'en prends conscience je suis
au mileu de crevasses. Je suis obligé de marcher, puis
je me trouve bloqué. J'avance à tous petits pas, l'air
bête d'être dans cette situation. Puis je finis par me
gauffrer dans un trou, de la neige jusque sous les bras.
Plus que les coups, la peur me calme. J'ai vraiment
l'air d'un idiot car j'avance désormais à 4 pattes pour
éviter de chuter à nouveau. Je finis au bout de 30 longues
minutes à sortir de cette zone. "Bon ça va t'as gagné".
Je finis par retrouver une piste de ski. Avec la neige
les descentes sont périlleuses et même si je ne
m'attendais pas à ça en venant ici cela m'entraîne
à rester alerte car je ne vois rien des pierres sous la
neige. Après 4h de montées et descentes je rentre
à l'appartement pour déjeuner. Gavage de pâtes tout
continuant l'entraînement avec une séance d'électro-
simulation, puis je repars pour une séance de 3h de
rando-course en montagne. Je marche en côte et sur
le plat et je cours dans les descentes pour entraîner
mes quadriceps. Nickel, pas un poil de fatigue. Peut-
être le bonheur d'être en communion avec cette superbe
nature. En attendant autant en profiter alors je me
rajouter 2h d'électro-simulation pour pousser jusqu'au
bout. Avant de me coucher je me plonge dans le parcours
de la Diagonale pour repérer les zones qu'il me faudra
allez repérer dès mon arrivée histoire de me donner un
peu plus de chances. Allez une bonne nuit et demain à
nouveau une longue séance de course en montagne.

03 octobre 2008
Non mais !! Bon et bien voilà la journée
commence mal, j'ai des problèmes gastriques,
j'espère que ça ira mieux ce soir. Je pars après
une journée de boulot pour les Alpes. La nuit,
la pluie, c'est pas gai, alors je roule. Une énorme
gamelle de pâtes, une banane, du chocolat et
mon café sur une aire d'autoroute pour être prêt
pour cette nuit et je repars. Ce n'est plus de la
pluie c'est un déluge, j'espère juste que quand
j'arriverai elle se sera calmée sinon ça ne va pas
être rigolo. Bon OK j'ai roulé un peu vite, du coup
j'ai gagné une heure et je vais arriver vers minuit,
c'est nickel. Mais c'est sans compté sur une
journée de M... qui va toujours jusqu'au bout.
La température a chuté et la pluie est devenue
neige. Ca va être quoi là haut car je suis au pied
de la montagne. Et comme ça continue à 18km
de Villard de Lans, la route est coupée suite à
un éboulement. Je suis obligé de faire demi-tour
et un petit détour dans les Alpes c'est tout de
suite un long moment. Vu qu'en plus je suis sur
la réserve, ça va être chaud, enfin ... Bon allez
je l'avoue, ça me plaît quand même juste pour
avoir le frisson d'être planté au milieu de nulle
part et de finir par y arriver de justesse. La route
est terriblement pourrie, mais ça n'est rien en regard
de la météo : il neige tellement que je ne vois pas
à 10m. Avec les zigzags, ma voiture non équipée,
et les 10cm de neige sur la route cela devient
chaud pour rester sur la route entre les blocages de
roues et la route que je ne différencie plus du décor
qu'aux arbres qui la bordent. Tiens un panneau officiel
"Route jamais déneigée", je crois rêver ça doit être
pour Vidéo Gag. Je suis rendu à 20km/h et c'est
avec 1h de retard que j'arrive, enfin je suis arrivé.
Du coup ma sortie nocture est annulée car je suis
fatigué et cela va me faire rentrer trop tard alors que
demain j'ai prévu une très très longue séance. Je
décharge ma voiture, me déshabille pour aller me
coucher ... et j'ai une voix au fond de moi qui me
dit "Petit joueur, t'as les jetons de la nuit ou les
jetons du froid ? T'es même pas cap de sauter
dans tes baskets et te taper un sommet". Ah
bordel je n'ai jamais perdu un "t'es pas cap" depuis
tout petit, je ne vais pas me laisser chambrer par
mon mauvais esprit. Allez hop je me réhabille et
saute dans mes baskets, enfile mon camelback et
c'est parti. J'avais oublié à quel point ça monte la
montagne mais avec la neige forcément c'est plus
dur. 10cm, puis 20, puis 30 ... un truc de dingue je
ne vois même pas à 10m et sans ma connaissance
de la station je passerai probablement la nuit dans
la montagne car je ne me retrouve qu'après m'être
égaré et avoir rencontré un pilone. J'ai beau connaître
je ne cesse de me perdre et passé le dernier pilone
des derniers télésièges, je poursuis en zigzagant
car je n'arrive plus à me repérer. Tiens une énorme
marmotte me passe sous le nez, bon et bien voilà
j'ai bien fait de sortir rien que pour ça. Toujours est-il
qu'il me faut continuer. J'ai de la neige jusqu'au genoux
mais pas question de faire demi-tour, sinon je sais déjà
que je vais me chambrer tout seul toute la nuit. Neige,
brouillard, froid ça commence fort mais je finis par arriver.
Il neige tellement que je peine à retrouver mes traces et
descendre s'avère aussi compliqué d'autant plus que
je n'arrête pas de glisser. Bon ben voilà, je suis arrivé
je vais pouvoir m'écrouler dans mon lit pour les
quelques petites heures qu'il me reste à dormir.

02 octobre 2008
Levé 5h pour mon entraînement du jour car
ce soir c'est Stretching. Mais à 5h10 après
à peine plus de 2h de sommeil, je me rends
compte que ça va faire juste et que si j'ai la
volonté de me lever, ça ne sera de toute façon
pas efficace tellement je suis fatigué. Du coup
je me recouche pour 1h30 de sommeil en plus.
Mais au lever j'ai des remords même si je sais
que c'était le plus raisonnable alors il faut que
je retombe sur mes pattes et il ne faut pas 2h
pour trouver, ça sera une séance de natation
ce midi. Lorsque j'arrive dans le bassin, j'ai
bizarrement une inquiétude : est-ce que je
vais être aussi à l'aise qu'au mois d'août
sachant que je n'ai quasiment pas nagé
depuis ? Heureusement il ne me faut pas
longtemps pour être rassuré. Le souffle,
le geste, la vitesse, l'endurance, c'est trop
cool j'ai tout retrouvé. Même mon côté idiot
quand un barbaut me double en faisant comme
s'il était seul dans le bassin alors que je nage
qu'à la force des bras. Je lui laisse prendre 3 à 4m
d'avance avant de mettre tout ce que j'ai dans le
sac pour le rattraper dès la moitié du bassin
et de toucher ses pieds avec mes mains pour
lui faire comprendre qu'il me ralentit. Je vois que
ça l'agace alors tant mieux, à la poussée du
demi-tour il repart de plus belle et moi aussi
pour en anaérobie totale finir par le doubler
en le touchant à chaque mouvement avant
les 25m. Bon je me suis crâmé sur ce coup
là mais au moins il a compris et désormais
il ne nage plus comme s'il était Alain Bernard
et qu'on devait lui laisser la ligne d'eau. Bref
2,5km à la force des bras plus quelques petits
sprints qui me font un bien fou au mental comme
au physique. Et ce soir comme prévu je file pour
1h de Streching. Plus ça va plus c'est dur je trouve,
mais plus c'est bon pour moi car il me manque
tellement de souplesse que j'ai l'impression d'être
handicapé quand je me compare aux nanas qui
se plient et s'étirent comme des pantins. En tout
cas pour mon dos je sens que ça fait du bien.

1er octobre 2008
Après m'être gavé de crêpes en famille, il est
l'heure d'aller courir. Il fait nuit noire, ça n'est
pas un problème, en revanche le temps que
je me change il tombe un orage démentiel.
Bien entendu que le temps ne m'empêche
pas d'aller courir toute l'année, mais là euh
je crois que j'ai pour une fois une excuse.
Bon allez faut être honnête je n'ai aucune
envie de me détremper pour une simple
sortie de récup en endurance, alors je sors
mon vélo d'appart et c'est parti pour 1h
d'entraînement avec changements d'allures.
Et bien voilà une bonne suée ... au sec !

30 septembre 2008
Le mardi, pas de changement, même 3 jours
après un marathon, alors je colle mon chien
dans mon sac à dos, j'enfourche ma moto et
direction La Ville Aux Clercs pour l'entraînement
du club. J'ai prévu un fractionné long suivi de
quelques exercices de musculation par le jeu.
J'attaque la première fraction comme d'habitude
mais avant même la fin je sens que la fatigue
musculaire est là. Pour autant pas question
de lâcher alors je force des abdos, je tire sur
les bras, j'allonge la foulée et ça finit par passer.
Finalement je ne suis pas mécontent de mon
4x2000m, maintenant c'est endurance douce
jusqu'à la fin de semaine pour bien récupérer
avant mon week-end longue distance dans
les Alpes.

29 septembre 2008
Aujourd'hui c'est repos et pour une fois cela
ne me chagrine pas. Je dois certainement avoir
un petit retour de flamme de mon week-end bien
chargé. Espérons que demain le jus soit de
retour car je rattaque le fractionné.

28 septembre 2008
Après un marathon c'est connu on se repose
pour régénérer les fibres, alors un après un
marathon en montagne encore un peu plus
et après un marathon en moins de 3h encore
plus. Ceci posé, je n'ai pas pour autant l'intention
de baisser le rythme de mon entraînement d'ici
à la Diagonale des Fous, au contraire je compte
donner le maximum de moi même jusqu'à la fin
de ma préparation pour partir sans regret. Et
comme en plus tout ce qui n'est pas raisonnable
m'attire irrésistiblement je ne vais pas me reposer.
C'est pourquoi je me lève à 5h30 pour une sortie de
2h30 de récup. Au menu de la récup : le début de
la 2ème partie du 100km, la plus dure. J'ai un peu
de mal à prendre le rythme, mais bonne nouvelle
la mécanique tourne comme si je n'avais rien fait
de spécial hier. Il fait nuit noire et une quiétude
formidable m'envahit. Quand tout à coup j'aperçois
une lampe frontale face à moi : incroyable, c'est
un coureur qui en termine avec le 100km. Cela
fera pour lui pas loin de 21h pour boucler. Je
l'encourage de toutes mes forces et le félicite
car chapeau bas pour tenir aussi longtemps
seul, sans public quand tout le monde à terminé
depuis longtemps et roupille depuis des heures.
Puis un autre ici, un autre là, ... J'en croise une
dizaine que je ne peux m'empêcher d'encourager
et féliciter. Le sourire arraché à leur fatigue est
d'ailleurs là pour me prouver qu'il fallait le faire.
Pour ma part sans m'en rendre compte je retrouve
mon rythme au fur et à mesure que la côte s'intensifie.
Après une longue descente et un peu plus, je décide
de faire demi tour comme prévu pour retourner à
l'hôtel. C'est alors une succession de voitures qui
me klaxonnent en me faisant signe, voire même des
gens qui se penchent par la fenêtre pour m'encourager
à tenir jusqu'au bout. Je suis hilare de voir ces gens
et ravi de voir que ce défi ne laisse personne indifférent
alors je ne leur dis pas que c'est un décrassage. Je boucle
mes 25km comme prévu en 2h30, presque mieux qu'à
mon réveil, comme quoi il fallait faire cette sortie ...

27 septembre 2008
Après une longue nuit (pour moi) de 7h, nous
voici tous ensemble au petit déjeuner. Autour
de nous que des centbordards ou futurs. J'en
ai la boule au ventre avec mon ridicule marathon
même si je sais que c'est pour mon bien et que
c'est ce qui me permettra de prendre le moins de
risque pour la Diagonale des Fous. Nous partons
pour le départ et alors que nous chambrons toujours
pour nous décontracter, Jacky me lance "t'es même
pas cap de finir dans les 10 premiers", aussitôt la
réponse fuse "pas de problème, mais si je le fais
tu es obligé de finir en 10h30 maxi". "Ok" me dit-il,
bon ben voilà mon objectif de mettre 3h30 passe
à 3h15 maxi. J'ai mal au dos depuis hier, mais
finalement même si c'est stupide et risqué, ce
pari me convient bien, il va me permettre de
digérer ma déception de ne courir que 42km.
. Je
pars tout de même prudemment en oubliant
totalement ce pari car je sens la douleur de plus
en plus vive au niveau de mes hernies discales.
Je suis tout de même dans les 30 à 40 premiers à
la louche. Mais au bout de 4km à peine, je repense
à ce pari en me disant que j'aime bien remporter
des défis et que celui là me plairait bien. Du coup
je remonte doucement mais sûrement sans pour
autant me mettre la pression. Lorsque Fred, mon
accompagnateur, me récupère au 6ème km j'ai
presque réussi à trouver ma position pour contenir la
douleur. Aussitôt on blablatte et on blablatte, comme
d'habitude et c'est bien ça le plus plaisant. Nous

continuons notre remontée sans nous soucier
du classement. J'en profite même pour protéger
du vent Samuel Bonaudo, futur vainqueur du 100km,
en lui expliquant que c'est à lui de me dire à quel
rythme il souhaite que je l'emmène car moi je ne
suis pas là pour faire la course mais un entraînement.

Lorsque nous arrivons au 21ème km, la première
grosse côte est en vue comme prévue et l'on nous
apprend que nous sommes 9ème. Un regard à Fred
et c'est joué. Dans ma tête c'est clair je peux finir
dans les 10 premiers si mon mollet, qui m'avait
allerté voici 5 jours, me laisse tranquille. L'occasion
est de toute manière trop belle pour que je ne la
saisisse pas ! En plus comme j'ai des coureurs en
vue devant moi, inutile d'en rajouter j'ai ma carotte
et je ne saurai contredire ma nature. Dans ma tête la
tactique est claire : conserver mon rythme malgré
les nombreux changements de dénivelée et ne pas
perdre un mètre, voire en gagner sur ceux qui sont
devant d'ici au 35ème km où, si tout va bien, c'est à
dire si je n'ai pas pioché, je pourrai attaquer. Finalement
avec les côtes je reprends des coureurs plus vite que
prévu car je n'ai pas bougé d'un poil ma vitesse quand les
autres concurrents ne pouvaient tenir le rythme. J'ai
toujours du mal dans les descentes car mon mollet me
tient en alerte et surtout mes quadriceps, blessés à
l'UTMB, se rappellent à moi, ce qui finalement m'aide à
digérer de ne faire que le marathon. Nous voici au 35ème
km, il est l'heure de jouer, d'autant plus que j'en ai 2
qui tentent de s'accrocher à mes baskets. Mon mollet
m'inquiète mais en même temps je suis super confiant
sur mon potentiel car je cours comme si j'avais fait une
sortie en endurance de 20km, le coeur bas, les abdos
près en envoyer. D'ailleurs première côte j'allume pour

larguer mes poursuivants de manière claire. Pour eux
c'est cuit car en plus de la distance, mentalement c'est
difficile de prendre une mine comme ça. De mon côté
cela me regonfle bien sûr, même si j'en ai marre de ces
descentes qui me tirent les quadriceps. Et je continue
mon travail de sape pour finir par remonter à la 5ème
place. Coup d'oeil sur le chrono que j'avais complètement
occulté jusqu'alors : si j'en mets un coup je peux finir en
moins de 3h, ce qui est toujours agréable pour un
marathonien car c'est un mur pour beaucoup. Alors
en plus sur un marathon en montagne et géré comme
une sortie longue cela prendrait encore plus de valeur
sur mon potentiel après 2 semaines seulement
d'entraînement intensif. Fred est là pour me relancer
et me pousser à tenir le rythme. Il fait de plus en plus
chaud, mais je sais au fond de moi que je le tiens, je
n'ai même pas besoin de regarder mon chrono. Les
2 derniers km sont au taquet dans le faux plat montant
qui nous amène à l'arrivée. Je franchis finalement la
ligne en 2h56mn, 5ème à 1mn et quelques secondes
du 4ème. J'aurai probablement pu aller le chercher si
j'avais commencé ma course avant le 21ème km
mais c'est vraiment sans regret car je n'oublie pas
que c'est un entraînement et surtout j'ai remporté
mon défi, maintenant au tour de Jacky. En attendant
je mange comme si cela faisait 1 semaine que je
n'avais pas vu de nourriture avant d'aller me faire
masser par une très jolie petite kiné. Je profite
d'avoir fini dans les premiers pour prendre mon temps
et la séance dure 40mn. Je remange, ben oui on sait
jamais, de toute manière moi j'ai toujours de la place...
Jacky semble à la peine sur cette première partie, aussi
je profite du temps qui reste pour aller prendre une douche.
Quand Jacky arrive, nous voici partis pour une 2ème
aventure avec 3 objectifs pour moi : transmettre mon
expérience à Jacky pour sa première, vivre pour la
première fois la tâche du suiveur qui a un rôle primordial
dans le succès d'une course d'ultra, et faire 60km de vélo
pour augmenter mon endurance et ma séance du jour.

Je découvre les coups de mou de l'extérieur, mais aussi
une partie du peloton que je ne cotoie jamais. Quel
courage ils ont ! Ils sont fatigués, amochés et n'ont
visiblement pas le potentiel pour aller vite et pourtant
ils s'accrochent pour décrocher leur rêve. Nous arrivons
dans la nuit noire après 12h03 de course pour notre
Jacky. Quelle joie de le voir intégrer notre monde de
l'ultra. A lui de savourer désormais. Pour ma part
avec un vélo de 20km tout chargé, cela m'a fait un
bon entraînement d'autant plus que je me suis arrangé
pour peiner le plus possible en ne mettant jamais le petit
plateau. Belle journée donc avec tous les objectifs atteints.

26 septembre 2008
Nous partons pour Millau. C'est à la fois la joie,
de partir avec des amis à 6 et la peine, car je
sais que je n'y vais "que" pour courir le marathon.
Heureusement je sais que je vais ensuite faire
le reste du 100km à vélo et pouvoir partager
mon expérience avec Jacky qui tentera son
premier 100km. Gavage de pâtes en règle
comme si j'allais courir le 100km et surtout
franche rigolade où chacun chambre à tour
de rôle. Vivement demain soir quand même
me dis-je pour que j'oublie au plus vite que
je ne suis pas inscrit sur la mythique distance.
Je tente d'ailleurs jusqu'au bout de convaincre
ma petite femme que je pourrai les faire et les
finir, mais rien à faire, le Go de sa part ne vient pas.

25 septembre 2008
Quand j'y repense ... Moi qui croyais que le
strechning c'était un truc pépère pour les nanas.
Ce soir je pars avec joie et certitude du bien
être qui va suivre. Encore une fois je suis d'une
raideur inimaginable et je me surpends déjà
à aller plus loin avec mon corps, une fois bien
échauffé. Mais surtout je constate qu'il ne
s'agit pas d'un hasard mais bien d'une constante :
je transpire encore comme un malade à faire les
efforts que l'on nous demande. J'espère ainsi
préserver mon dos pour l'avenir et profiter même
s'il est faible d'une souplesse plus grande pour
mieux encaisser les traumatismes que va créer
sur mon corps de la Grand Raid prochainement.
Ensuite c'est gavage de riz et préparation de
mon sac. Et oui, demain je serai à Millau avec
femme et amis, forcément un bon moment à venir.

24 septembre 2008
Aujourd'hui est un jour spécial. Cela fait 2 ans
que je ressens une douleur qui ne s'efface pas,
que j'ai un souvenir qui ne s'efface pas, que j'ai
un trou dans ma vie qui ne se comble pas, et que
j'ai un sourire et une joie de vivre toujours bien
ancrée en moi. Oui ça fait 2 ans qu'Eric nous
a quitté, physiquement dirons-nous. Pour ce qui
est du sport, ce soir c'est l'assemblée générale
du club, alors pas possible de m'entraîner. Euh
pas possible de m'entraîner ce soir car je n'ai pas
prévu de sauter mon entraînement quotidien. C'est
pourquoi je pars à 5h30 dans la ville qui dort encore
pour une heure de course à jeun. Finalement je m'y
fais moi qui n'y arrivait pas auparavant. L'avantage
n'est pas que ça assèche le corps, mais bien que
cela entraîne le corps à courir en puisant dans les
graisses quand les glucides ne sont plus là et ça
c'est typiquement ce qui se produit dans les courses
extrêmes au bout de 10, 20 ou 30 heures.

23 septembre 2008
Après une soirée où tout va mal, il y a des jours
comme ça, je finis par arriver à La Ville Aux Clercs
pour l'entraînement hebdomadaire du club. Comme
je suis en retard tant pis pour moi et pour mon dos,
je pars pour à peine 10mn d'échauffement et je lance
le fractionné court que j'ai prévu ce soir. Les autres
sont chauds, moi je me dis que je ferai attention.
Sauf qu'à peine parti, j'ai déjà oublié et me sens
porté par l'envie de tout casser. Au fil des tours
je me surprends à être bien, même si je suis
conscient de ne pas être à 100%. D'ailleurs la
preuve que ça va c'est que je me fixe comme
objectif de faire 16x400m quand les autres auront
fini le 14x400m que j'ai programmé et surtout dans
les 2 derniers tours je sens poindre une douleur
au mollet. Bien entendu je ne l'attendais pas mais
je me retrouve à me dire qu'elle ne me fera pas céder,
alors je maintiens l'effort en jouant sur le fil pour que
la douleur ne me bloque pas subitement. Pari réussi,
ah vraiment j'adore ça jouer avec le feu sans me brûler.

22 septembre 2008
C'était prévu aujourd'hui c'est repos. Mais si
ça arrive. Oui pour aller de plus en plus fort il faut
laisser souffler son corps sans quoi on arrive cuit.
Et sincèrement si je me sens bien, voire limite
euphorique de commencer à retrouver un petit
début de forme, je me rends compte en ne courant
pas que cela me fait finalement du bien. Malgré
tout je vais dans les bois avec les copains, mais
ce n'est que pour tester des talkie-walkies et
coup de chance, je vois pas loin d'un vingtaine
de chevreuils, des sangliers et des lapins. Non
vraiment elle est belle ma forêt ... Maintenant je
me prépare cette semaine à mettre les bouchées
doubles pour augmenter mon volume et mon
intensité avec comme point d'orgue et premier
test, tant pour l'endurance que pour l'intensité, le
marathon de Millau suivi de 60km de vélo à suivre
ce samedi. Et si ça passe, dimanche ça sera
sortie longue avec les belles côtes de Millau,
mais je n'en suis pas là, pour l'heure il me faut
travailler fort et retrouver mes capacités à résister.

21 septembre 2008
Les week-ends, c'est 2 jours ? Alors le
dimanche c'est comme le samedi ! Je pars à
6h20 à vélo jusqu'à La Ville Aux Clercs en VTT
avec Fred, puis 18km plus tard nous voici chauds
malgré le vent froid qui nous cingle. Et me voici
parti pour un petit 20km avec les copains à travers
les bois de la Gaudinière pour faire découvrir une
partie du prochain parcours du Raidnight41 que je
viens de tracer. Alternance de terrains défoncés,
de grandes allées, de petits chemins, de rivières
à traverser ... Et par ci, par là des animaux sauvages
que l'on chasse du regard. Le bonheur ! 2h10 de bonne
endurance et nous revoilà partis avec Fred pour un
peu plus de 20km de VTT cherchant cette fois ci
des routes et chemins amusants. Bon et bien voilà
4h de sport 2 jours de suite sans la moindre défaillance
ou fatigue, je suis vraiment heureux de revenir sur la
bonne voie. Maintenant le programme est de combiner
intensité et endurance pour arriver au top à la Diagonale.

20 septembre 2008
Driiiiing. Hein que se passe t-il ? Il est 5h30
et ce n'est pas une erreur, je dois me lever
pour entraînement long du jour. J'ai prévu une
grande sortie dans la forêt de la Gaudinière
mais surtout pour augmenter mon volume
de m'y rendre à vélo. Quel vélo ? Le plus lourd
histoire que cela augmente la difficulté et me
voici parti avec mon chien, en pleine nuit, frontale
sur le front, gilet fluo, bandeau fluo pour moi et
mon chien, mais surtout vêtements chauds,
bonnet et gants parce qu'à cette heure ci il fait
plus que froid. Les 18km avalés à bonne allure
me voici chaud et je pars aussitôt pour mes bois
favoris, carte à la main pour rechercher en parcours
pour le prochain Raidnight en même temps que je
m'entraîne. A peine sorti du village, mon chien part
en trombe et j'aperçois (après lui) un superbe renard
qui passe à quelques mètres de moi. Génial, la journée
commence bien, elle sera forcément bonne. Et ça se
confirme car j'explore que nouveaux chemins que je
me demande encore comment j'ai pu les rater jusqu'alors
et me voici maintenant face à 5 biches. Je le savais
que la journée serait belle ... Retour sur mes multiples
sentiers habituels et comble du bonheur, je retrouve
mes jambes et ma vivacité dans les parties difficiles
et techniques. Après 2h30 de course, je file vite fait
chez mon dentiste car outre mon entretien habituel,
je vérifie toujours mes dents 1 mois avant une grande
course pour m'éviter tout problème dentaire qui pourrait
générer des tendinites. Voilà c'est fait je détartré et
surtout sans mauvaise nouvelle, pas la moindre carie.
Je saute sur mon vélo et retour à la maison avec de
nouveau 18km. Mon chien est clamsé, je le chambre,
il repart (tel maître, tel chien) en tentant de m'en mettre
une, mais à force de tirer je vois bien qu'il est plus qu'à
la peine, alors j'en prends peine et je décide à 12km
de chez moi de le porter. C'est rigolo certes, mais
physique car du vélo d'une main ça devient dur à la
longue mais avec un sac à dos et un chien dans
les bras ça se complique, surtout dans les côtes.
Enfin, ça s'appelle un défi, alors hors de question de
fléchir malgré les douleurs dans les bras. En tout
cas voilà clairement une bien belle sortie d'endurance.
Demain même programme !

19 septembre 2008
Non mais ! 1mn40s, 1mn35s, 1m32s, 1mn25,
1mn23, ... 1mn19 puis 1mn15s. De quoi je
cause ? De mon fractionné pardi ! J'avais dit
que je le ferai ce soir car je repousser ne veut
pas dire oublier. En arrivant du boulot je mange
du sucre, je bois, je me repose (si si) et je pars
en pleine possession de mes moyens. 20mn
d'échauffement bien sûr et c'est parti sur la piste.
Je n'aime pas faire mes fractionné sur piste, mais
rien de plus précis alors je m'y colle. J'ai prévu
20x400 au menu du soir. Premier tour en 1mn40,
je m'énerve on dirait un éléphant. 2ème tour 5s de
gagnées, c'est bien mais toujours si loin de mes
références. Je me vexe à chaque tour pour ne
jamais me contenter de l'amélioration du temps
au tour. Au bout de 10 tours j'en suis rendu à
1mn19, ça commence à dur pour gagner des
secondes d'autant que la fatigue monte. Je me
demande si je vais tenir 20 fractions. En fait si
bien sûr que je sais, c'est une manière de me
vexer par avance si des fois j'avais envie de me
laisser aller et d'abandonner avant les 20 fractions.
Et je les gagne ces secondes autant grâce à ma
tête qu'à mon chien qui court 10cm devant moi
la tête en arrière à me regarder. J'ai l'impression
qu'il me nargue alors je trouve une super idée :
allonger ma foulée en essayant de lui toucher
le derrière, même si je n'y arrive pas. Et Cookie
t'apprendra quand même qu'une tête de mule
comme moi ça fini toujours par arriver à ses fins.
Je me déchire littéralement sur mon 20ème tour
et lui touche le derrière au bout de 200m, ce qui
je vois bien l'agace, et arrive même à le griller de
20cm sur la ligne d'arrivée. Non vraiment c'est bon.
Même si je n'ai pas atteint mes 1mn13s habituelles
je suis vraiment satisfait d'avori retrouvé mes jambes.
Sinon promesse tenue (dans la douleur) je suis inscrit
sur le marathon de Millau, maintenant je me prépare
à penser à autre chose le jour J. Ca va être dur ...

18 septembre 2008
Je l'avais promis alors je le fais : ce soir je vais
à mon premier cours de Stretching comme me
l'avais conseillé mon kiné. Bon c'est bien mais
si je veux bien faire des efforts, il ne faut essayer
de me faire avaler des couleuvres, ça ne remplacera
jamais une bonne séance d'entraînement. Alors
qu'est-ce qu'on fait quand on n'aime pas choisir ?
On fait les 2 ! Voilà pourquoi je me lève à 5h30 pour
faire ma séance de nuit ... le matin. Je pars avec
la ferme intention de faire un fractionné sévère mais
au bout de 20mn je me rends compte que je n'ai
pas la gouache pour supporter un 20x400. Pas de
problème pour courir non, mais de là à m'arracher
alors que mon corps n'est pas réveillé et surtout
correctement alimenté ... Tant pis je dois transformer
cette séance pour qu'elle ne soit pas inutile et ne
me pèse pas psychologiquement. Donc le fractionné
sera pour demain soir et la séance est transformée
en séance de côtes et de changement d'allures.
C'est vraiment le pied et quoi de mieux que
commencer la journée par une séance de course
à pied ... si ce n'est une bonne séance de nuit ?
Et ce soir me voici donc à mon premier cours de
Stretching. Bon j'y vais vraiment pour faire ce que
j'ai dit et pour découvrir, mais j'ai le préssentiment
que je vais trouver ça gnan-gnan. Quelle surprise
alors de me voir en gouttes, jambes tremblantes
tantôt les mains à 10cm du sol quand tout le monde
les met à plat parterre, tantôt les jambes péniblement
écartées à 90° quand les nanas sont entre 150 et 180°,
tantôt les jambes en l'air à 45° du sol quand les autres
font le double, ... 1h que je ne vois pas passer durant
laquelle j'étire mon corps des doigts de pied aux oreilles.
Il ne m'aura fallu qu'une heure pour me raviser sur la
réelle intensité de ce sport, pour cerner à quel point
je manque de souplesse et pour me rendre compte
à quel point je ne peux pas me passer de cet axe
de progression. Essayé et adopté !

17 septembre 2008
J'ai beau avoir pris ma décision, je n'arrive pas
à me dire que je ne vais faire "que" 42km à Millau
même si je ferai les 60km suivant à vélo pour
accompagner Jacky qui participera à son premier
100km. Il faut vite que je m'inscrive avant de changer
d'avis. D'autant plus que bonne nouvelle, je n'ai
absolument plus du tout mal aux quadriceps. Il ne
me reste plus que mon pied à soigner et mon dos
à protéger car hier lors des accélérations en côte
j'ai senti que j'étais à la limite de la douleur dorsale.
Ce soir je ne rate donc pas mes étirements avant
d'aller courir 1h en travaillant les côtes, les descentes
et les changements d'allure sans pour autant fractionner.
Je suis vraiment heureux car je retrouve une foulée
qui ressemble à quelque chose, à moi désormais
de pousser fort sur mes prochains entraînements
pour courir avec l'aisance qui était le mienne.

16 septembre 2008
La bonne ou la mauvaise nouvelle d'abord ?
Allez la mauvaise en premier : je vais voir
mon médecin pour faire signer mon certificat
médical spécifique pour la Diagonale des Fous
(ça ça sent bon ...) et j'en profite pour lui parler
de ma douleur au pied que je traine depuis l'UTMB
(décidément ... mais bon tellement moins douloureux
que mes quadriceps à l'époque). Il me palpe le pied
et réussi à me faire sauter à l'horizontale. En fait
j'ai un tendinite sur le dessus du pied et à droite.
Inutile de dire qu'il est hors de question que je
m'arrête, il me donne donc un traitement, on verra
bien. Et la bonne ? Ce soir c'est l'entraînement du
club. J'ai prévu un fractionné long : 3x3000m. J'ai
horreur de cette séance et pourtant je sais à quel
point elle est importante, alors je la fais à fond,
et je découvre avec joie que je ne ressens plus la
moindre douleur aux quadriceps tout en retrouvant
quelques sensations. Je ne suis pas au top mais
c'est vraiment bon de retrouver quand même des
sensations de vitesse. Avec Fred (mon suiveur
à la Réunion) qui suit à vélo évidemment ça
facilite car sa présence se motive.

15 septembre 2008
Aujourd'hui c'est repos car je dois laisser mon
corps se régénérer pour mieux me donner sur
mes prochaines séances et progresser rapidement.
Ce n'est pas l'envie qui me manque pourtant d'aller
faire du vélo ou de nager, mais je tiens. Deviendrais-je
raisonnable ? J'en ai peur, je me suis même convaincu
de ne faire "que" le marathon à Millau puis le reste
à vélo pour ne pas me sacager. Comment j'ai fait ?
Fastoche, je me suis lancé un "t'es pas cap", d'aller
à Millau et de faire la petite distance. Je me suis
dit que j'avais toujours proclamé que le mental
était le plus important, je vais bien voir si j'en ai
suffisamment pour faire ce que j'ai dit.

14 septembre 2008
2h du mat, il est temps d'aller me coucher
après ma course nocturne car je me lève à 6h20
pour ma sortie longue prévue dans "mes" bois de
la Gaudinière. En piste avec mon chien je pars
pour 21km à repérer un nouveau parcours pour
le Raidnight41 que nous organisons en février.
Carte en main je me laisse promener au gré
de mes émotions suivant les sections de bois.
Parfois même ce sont les chevreuils et les biches
qui attirent mon attention qui me font prendre
tel ou tel chemin. Parfois un peu trop facile, ok
je taille dans le dur en quitant toute voie. Le
grand bonheur et si je n'ai pas retrouvé ma vitesse
je me sens un peu mieux au niveau résistance.
Et l'instinct il n'y a rien de mieux car j'arrive au
km près comme prévu alors que je suis parti
totalement à la découverte.

13 septembre 2008
Ce soir je refais ma première course depuis
l'UTMB et depuis très très longtemps une "simple
course" qui n'ait rien à voir avec l'extrême. Je suis
super content, d'autant plus que c'est Eric, un
coureur au long cours comme moi, qui l'organise
et surtout qu'elle a lieu de nuit dans les bois.
Malheureusement j'ai toujours mal aux quadriceps,
du coup je file dans la piscine pour quelques
longueurs dans la piscine. Si ça ne change rien
à mes jambes, mentalement cela me soulage.
Le soir enfin, les copains du club et des alentours,
houlala ça sent bon. 21h15 c'est parti, je laisse
d'entrée filer mes habituels compagnons de course
car je connais mon potentiel actuel et faire 29km
dans les bois nécessite un minimum de condition
et je n'imagine pas une seconde ne pas terminer.
Je suis pas trop mal, j'arrive à tenir 13km/h, ce
qu'il y a bien longtemps que je n'ai pas fait,
malheureusement au bout de 40mn c'est la fin
du sursis, je sens mes quadriceps se durcir.
Je lève aussitôt le pied, m'hydrate et mange du
sucre. Alors même si cela me fait du bien, je
sais désormais que je suis parti pour ne plus
faire que "tenir". Je me surprends à ne toujours
pas être vexé de me faire poser par des coureurs
habituellement loin derrière moi. J'ai vraiment pris
cette course pour une sortie longue qui doit me
ramener à mon niveau. Et quelques temps plus
tard malgré mes quadriceps, je prends un pied
fabuleux. Je suis seul, pas une frontale devant
ni derrière et j'avance seul dans ces bois que je
ne connais pas. Rien que pour cela, cela en valait
la peine. Je me projette à la Réunion et me laisse
submerger par les souvenirs de mes nuits là bas.
Tellement d'ailleurs que passé le seul et unique
ravitaillement de cette course, je rate une bifurcation
porté par mes pensé. C'est 500m plus loin que
je comprends en arrivant sur une route à fort
passage que je me suis gauffré. Alors là oui je
l'avoue, je suis vexé et je trouve le jus pour relancer
la machine et remettre quelques coureurs qui ont
profité de mon km supplémentaire pour me doubler.
Finalement j'en termine (après un dernier km au
taquet) avec ses 29, pardon 30km en 2h35.
Que du bonheur !

12 septembre 2008
De retour chez mon kiné pour faire un point sur
mes problèmes de dos, nous constatons que
si j'ai toujours mal tous les matins, j'ai grâce à lui
trouvé le moyen de m'étirer pour gérer la douleur
et ma journée. Comme c'est un sportif nous parlons
de mon bout d'UTMB et finalement la séance se
transforme en massage de récup des quadriceps.
Il m'apprend alors que ce qui m'est arrivé s'appelle
dans leur jargon, un Tétanos. En fait contrairement
aux contracutures et aux crampes, le muscle se
bloque en extension et il est alors impossible de
bouger. Je lui confirme et hallucine quand je lui
explique que j'ai fait 65 de mes 78km ainsi. Il me
dit même qu'il est possible si l'on insiste trop
que le muscle cède. J'en prends des gouttes sur
le front et je me sens obligé de lui expliqué qu'à
mon arrêt je me suis retrouvé avec de grosses
tâches sombres sur les quadriceps. Je comprends
que je l'ai probablement échappé belle. Aussitôt
rentré je pars pour un petit jogging. Je ne l'avais
pas prévu, mais c'est plus fort que moi juste pour
me libérer. Me voici parti pour 30mn avec mon chien.
C'est toujours aussi dur, je suis toujours en mode
frein à main tiré avec mes cuisses, mais bon je
prends l'air c'est bien là l'essentiel. Aussitôt rentré
je file dans la piscine comme prévu pour 30mn
de longueur. Ca au moins ce n'est pas trop
douloureux même si je sens bien malgré tout
que je ne peux pas me servir de mes jambes
en nageant à fond. Sinon j'ai reçu mon road-book
officiel avec le parcours détaillé de la Diagonale
des Fous 2008. Encore allongée, encore plus haute
mais ce n'est pas grave. J'ai déjà commencé mon
travail pour repérer les points où je suis susceptible
de gagner du temps par rapport à ma prestation 2006.
Dernier point, je suis obnubilé par les 100km de Millau.
Kiné, médecin, amis, coureurs pros, ... me le disent
et je me le dis moi-même, il n'est absolument pas
raisonnable de courir les 100km de Millau sous risque
de me générer de grosses lésions et un fort manque
d'entraînement pour la Réunion. Ben où est le problème
me direz-vous ? Je vais à Millau ça c'est sûr et je me
suis toujours dit que ça fait vraiment "petit joueur" de
faire un marathon quand les 3/4 du peloton part pour
100km. J'en ai déjà mal au ventre de me dire que je
vais regarder tout le monde partir pour le long. Même
en cachant mon dossard, ma fierté, mon appétit du
défi et être si proche du 100km le plus dur d'Europe
me rend malade d'avance. Je vais attendre le dernier
moment pour me décider, si des fois j'étais sûr de ne
pas me blesser en faisant les 100km ...

11 septembre 2008
Mon dieu que c'est dur l'entraînement quand
on joue sur ses anciens repères mais pas avec
son ancien potentiel. Ce soir j'ai prévu un fractionné
long. Déjà quand j'étais en forme je n'aimais pas ça,
alors là dans mon état ... Mais bon, comme je le dis
souvent il faut se donner les moyens de ses ambitions.
Alors je le fais quand même et je me colle les plus
belles côtes de Vendôme histoire de corser l'affaire.
J'ai mal partout : souffle trop court, quadriceps qui
brûlent à l'effort, abdominaux qui couinent et relance
type bloqué sur le frein à main. Heureusement une
chose ne m'a jamais quitté : mon mental. Et j'ai
décidé que je serai au top pour la Diagonale, alors
je fais le dos rond, j'essaie d'oublier mon niveau
actuel qui me vexe un peu quand même et je
travaille tout ce que je sais vital pour réussir.
La preuve ? Après 1h15 en surrégime je rentre
et me fais souffrir un peu sur la machine pour
me remuscler et retrouver ma masse musculaire.

10 septembre 2008
Il fait très lourd ce soir, du coup ça tombe bien
je dîne en famille, puis je pars courir, il est 21h.
Mais est-ce la conséquence de mon entraînement
intensif de la veille, la chaleur, mon manque de
fond, ... je n'en sais rien, mais toujours est-il que
je ne décolle pas. Je me sens lourd et surtout je
m'agace, alors je force le destin : j'accélère et me
voici enfin à une allure bien plus raisonnable. Je
me laisse guider par mon instinct pour le parcours,
quand tout à coup je vois le dernier lampadaire.
Derrière c'est un bout de bois avec une belle côte
bien raide. Allez en avant. Dans la seconde
je m'imagine la nuit à la Réunion. Mes yeux
n'ont plus le choix, il leur faut faire confiance à
mes oreilles et à mes pieds pour courrir dans une
obscurité totale. Je surveille même mon chien
que je ne vois plus, juste en écoutant ses pas.
Ah c'est bon. Tellement bon que je récupère une
minute, puis refais la descente au taquet toujours
dans le noir bien sûr, puis je remonte une nouvelle
fois à bloc. Ca y est j'ai débloqué la machine, même
si objectivement je suis encore à des années lumière
de mon niveau d'avant. En tout cas ça m'a donné du
punch du coup cette sortie d'1h en endurance se
transforme en course de côté. Tiens là, une aussi raide
et plus longue. Un coup en montant à fond, en
descendant ... à fond, en remontant ... à fond,
en redescendant ... à fond. Le pied ! Je n'ai même plus
envie de rentrer, même s'il le faut pour être bien demain.
Allez retour au calme et retour chez moi après 1h10.
Je fais mes étirements, car maintenant j'ai compris.
Mais surtout je me décide à faire une séance intensive
de musculation. J'ai horreur de ça car je n'aime ni la
gonflette, ni les sports d'intérieur. Mais je sais aussi
à quel point j'ai besoin de mettre les bouchées doubles
pour rattraper mon retard sur ma préparation. Ca y est
je sens le sel de vanille, le rhum et la joie de vivre, je
suis à la Réunion ... C'est certain, j'arriverai à bloc !

9 septembre 2008
Que c'est dur, mais que c'est bon ! Non non ne
vous affolez pas je ne dérape pas et n'ai pas viré
ma cutie. Je me lance dans un fractionné court,
chose que je n'ai plus faite depuis ... mars 2008 !
Et oui ! Si j'ai toujours le mental, inutile d'être un
spécialiste pour comprendre que j'en ch... Alors
rarement j'ai trouvé si longue la séance de 30-30,
et que dire du 10x400m que je fais à suivre. Je
m'arrache avec l'impression d'avoir la poitrine
dans un étau et les jambes bloquées par le
frein à main. Ouille ouille ouille, que de boulot
pour retrouver mon niveau. Dire que j'enfilais
les 30x400m sans broncher et à des vitesses
folles, me voici redevenu un débutant. Ca ne
me vexe pas une seconde car j'ai toujours
trouvé mieux d'être un débutant qui se donne
qu'un bon qui surestime. D'ailleurs c'est génial
le challenge pour la Réunion me paraît encore
plus immense et du coup encore plus attirant.
Seule ombre au tableau, mon fameux 100km
de Millau car c'est clairement pas du tout idéal
vu mon état actuel et je risque vraiment de le
payer. D'ailleurs après renseignement auprès
du doc, il faut 1 à 2 mois pour regénérer les
fibres après une telle course, beaucoup trop
puisque cela voudrait dire que je viendrai
de récupérer après la Diagonale. Je n'ai pas
fini de retourner le problème je crois, mais
je vais faire le bon choix c'est promis.

8 septembre 2008
Ce soir c'est entraînement allégé comme prévu
pour faire un peu de jus avant mon fractionné
de demain soir. En fait ma journée tourne toujours
autour de "que faire pour Millau ?". Non franchement
je ne me sens pas d'arriver petit joueur et de ne pas
faire les 100km. Le marathon me semble ridiculement
facile pour ma préparation, 70km équivaudrait à
abandonner même si c'est programmé, enfin 100km
représente un risque réel pour mes fibres musculaires
et pour capacité à récupérer vite, même si je n'ai pas
le moindre doute sur ma capacité à encaisser un
100km, même avec mon faible entraînement. Et
puis de me dire que je dois être raisonnable me
fait mal. Pourquoi devrais-je commencer maintenant ?
J'ai un peu l'impression en me disant ça que je pars
à la retraite ... Non vraiment il me faut une solution.
Peut-être passe t-elle par un entraînement très
intense qui me permettra d'arriver avec suffisamment
de forces pour les faire sans éprouver la moindre
fatigue musculaire ? Ca c'est sûr je n'ai pas
fini de tergiverser sur le sujet !

7 septembre 2008
Bon OK je travaille du ciboulot pour arriver avec
toutes les chances possibles à la Réunion en
octobre prochain, mais c'est pas pour ça que je
vais me laisser abattre, pas plus par mes cuisses
qui sont toujours raides comme la justice dès le
levé. Je tourne et retourne dans la maison espérant
comme un bon vieux diésel que le moteur veuille
bien donner le signal qu'il est chaud et prêt à monter
dans les tours. Allez j'ai une idée je vais aller à vélo
jusqu'à mon village, La Ville Aux Clercs à 17km et
j'irai ensuite courir dans mes bois. Si si j'ai bien
dit mes bois. Non je ne les ai pas acheté mais
tellement arpenté de jour comme de nuit dans tous
les sens que je m'y sens comme chez moi. Je pars
et au bout de 10km seulement je crève. Ca commence
fort. Mais ce n'est pas grave, je vais aller jusqu'au
village en courant car je n'ai pas envie de me lancer
dans une réparation. Me voici courant vélo à la main
et chien à ma droite. Est-ce que l'incident m'a énervé
ou le vélo échauffé, je n'en sais rien mais je n'ai pas
mal et je file à plus de 12km/h sans peiner, ce qui
ne m'est plus arrivé depuis 1 semaine. J'arrive à
La Ville Aux Clercs, je pose le vélo et je pars retrouver
mes bois. Je pense que je suis plus fou encore que
mon chien lorsque je croise mon premier sanglier
puis un chevreuil. Aahhhh je respire, c'est le bonheur
extrême. D'ailleurs coup d'oeil sur le cardio et je suis
à 14km/h dans les racines, comme quoi la tête.
D'ailleurs cela me dope vraiment car à peine sorti
et revenu sur la route qui nous ramène au village
je ressens mes quadriceps hurler à la mort. Ce n'est
pas grave, j'ai dit que j'aurai le dernier mot sur mon
corps, alors je tiens le rythme, même s'il est toujours
bien trop modeste pour mon niveau. Pari tenu, j'ai
couru 20km en plus de mes 10km de vélo. Bon
allez maintenant et si on faisait la paix ? J'aimerai
bien retrouver mon corps et refaire des séances à
15km/h pour méchauffer, puis 18, 19, 20 , 21 et 22 km/h.

6 septembre 2008
Allez franchement ? J'ai peur ! Toute la nuit j'ai
rêvé des 100mk de Millau et toute la nuit j'ai eu
mal aux jambes (psychosommatique ???). Si bien
que le matin je me lève avec les jambes comme
lorsque j'ai arrêté l'UTMB : des poteaux ! Moi qui
voulais faire 20km je suis mal parti. Je prends des
cachets et je tourne en rond pour retarder l'heure
du départ. Je tente des étirements en pensant aux
bons conseils de mon kiné, mais rien à faire c'est
un supplice. Bon allez tant pis je me lance, je pars
avec mon chien comme prévu. J'ai tellement mal
que j'atteins dans la douleur 10km/h et j'ai encore
plus mal à l'âme car si je veux bien me battre contre
mon corps au bout d'un moment ça devient ridicule.
Mais le ridicule ne tue pas, alors je continue en
m'arrachant pour un tout aussi ridicule 11km/h.
Rien à faire ça ne veut pas bouger. Alors j'ai hâte
de me retrouver dans un bois quelconque. Ah là
bas au loin j'en vois et je ne le connais pas, c'est
parti. Je me perds volontairement juste pour le
découvrir et pour tester mon sens de l'orientation.
Mais mentalement cela ne me lâche pas : quand vais-
je pouvoir recourir ? Ne me suis-je pas profondément
blessé ? Ne vaudrait-il pas mieux que j'abandonne
l'idée de faire les 100km de Millau pour ne pas être
blessé et fatigué à la Réunion ? Oui mais si je fais
le marathon de Millau, ça fait petit joueur et je suis
capable de me chambrer tout seul à voir les autres
partir sur un défi que j'adore quand moi je mettrai
le clignotant au bout de 42km ... Bref ça va pas
mieux dans la tête que dans les cuisses aujourd'hui.
Heureusement je finis par me retrouver et je termine en
étant parti au hasard complet avec pile 20km au
compteur. La mauvaise nouvelle c'est qu'il m'aura fallu
2h pour les faire et ça rien que de l'écrire ça me fait
mal. Demain il va falloir que ça passe car je pars pour
un semi et je ne vais pas me contenter 2 jours de suite
de seulement prendre le dessus sur mon corps blessé.

5 septembre 2008
A peine arrivé du travail ça me démange. Et si
je refaisais le coup d'hier? D'autant plus que mes
quadriceps ne m'ont pas épargné aujourd'hui et
que va savoir pourquoi j'ai repris mal au dos toute
la journée. Ca mériterait bien une petite défoulade.
Allez un petit coup de pouce et me voici fin prêt.
J'arrive à embarquer pour une fois ma fille qui me
suit à vélo, c'est d'autant plus motivant pour tenir
le rythme et reprendre l'habitude de causer tout
le long de ma sortie. Si mes jambes sont toujours
des poteaux, je me surprends à tenir 12 km/h sans
souci malgré la douleur. Et bien si c'est bien bien
loin de ma vitesse habituelle, je suis particulièrement
heureux de cette progression. D'ailleurs je ne sais
pas si je vais moins mal ou si ma fille me motive
(peut-être les 2 ??), en tout cas je chope le 13 km/h.
Cette vitesse ridicule me semble aujourd'hui un
exploit vu mon état. Dans l'euphorie je me lance
à l'attaque d'une longue montée que je réussis
à bien gérer, malheureusement la descente me
rappelle bien vite ma blessure et m'oblige à ralentir
car comme à l'UTMB je sens la brûlure arriver.
Il faut tenir Ludo, elle s'arrêtera avant que tu ne
cèdes. Quand me voici de nouveau sur le plat
je regoûte enfin de ma première vitesse. Les
minutes se font pourtant de plus en plus longues
aussi je décide après avoir atteint mon objectif
d'une sortie plus que la veille, de m'arrêter après
55mn de course. On bavarde puis tout à coup je
suis pris de remords : "55mn c'est mieux qu'hier
mais c'est tellement rien que tu aurais dû marquer
le coup vis à vis de ton corps avec un temps qui
lui fasse voir que c'est ta tête qui commande !".
Et me voici reparti sur le bitume avec ma fille
pour une petite extension. Voilà avec 25mn de
plus au compteur, soit 1h20 de course, la victoire
est nette, enfin cherchez pas c'est dans ma tête ...
Et comme je suis bien, direction la piscine avec
mon fils pour 45mn à nouveau de dépense en
s'amusant. Cool, demain j'attaque les 20km
malgré mes poteaux pour retrouver du fond.

4 septembre 2008
Têtu et heureux ! Voilà le résumé de ma soirée.
Delphine est à nouveau venue me chercher car
je suis toujours incapable d'aller au travail seul.
Je m'accroche comme je peux pour sortir de la
voiture. Je suis agacé car je devais courir hier
et ce soir aussi, mais vu mon état ce n'est pas
possible. Je file aussitôt dans la piscine pour
changer d'exutoire et me défouler avec mon fils.
Après 45mn je me sens psyschologiquement
mieux mais je ne suis pourtant pas complètement
serein. Je dîne en famille puis je craque. "Delphine
viens me mettre mes baskets STP" car je n'arrive
toujours pas à mettre mes chaussures. Et me voilà
parti pour un entraînement de course à pied avec
mon chien. C'est compliqué et physiquement
difficile mais je vais gagner, je ne m'arrêterai pas.
Foulée rasante et à un pénible 10km/h j'ajoute les
km avant euphorique de dévier vers un bout de bois.
Il n'est pas éclairé, je n'ai pas de lumière, c'est parfait
ça fera un point de plus pour ma tête. 50mn plus tard
je mets fin à cette séance avec l'aide de Delphine
encore une fois pour me déchausser. J'espère
que demain je serai en mesure de doubler la mise.

3 septembre 2008
J'ai bizarrement toujours les jambes comme des
échasses. J'en suis rendu à recourir aux médicaments
bien que j'ai horreur de ça car je les supporte plus.
Ca tombe d'autant plus mal que j'avais prévu de
recourir aujourd'hui, alors quand on arrive pas à
marcher forcément ça se complique. Mais heureusement
j'ai une idée de génie car j'ai bien l'intention d'avoir le
dernier mot sur mes douleurs. Il est presque 22h et
comme j'ai beau retourner le problème dans tous les
sens, il ne m'est pas possible d'aller courir, je décide
de remplacer cette séance par un entraînement natation.
Il fait nuit noire, je file dans la piscine et pas de bol la
lampe de fond vient de tomber en panne. Raison de
plus pour aller nager, je n'ai pas l'habitude de lâcher
quand tout est contraire. Je prend une frontale que je
fixe à l'échelle du plongeoir et voilà je peux nager.
J'ai l'impression d'être au départ de l'Embrunman
avec une lumière au loin et à ne voir que des ombres
lorsque j'ai la tête sous l'eau. C'est bon, c'est bon,
c'est bon ! Tellement jouissif que je m'embale :
je passe de la brasse tranquille au crawl à la force
des bras, puis par miracle mes jambes se mettent
à battre sans même que j'y ai pensé et me voici à
faire des longueurs au taquet à faire la course contre
mon chien qui me suit sur le bord. Et dans l'euphorie
je me lance dans des séries de papillon. Incroyable
mes jambes suivent toujours. J'aimerai ne plus sortir
tellement je suis bien, alors je m'invente de nouveaux
objectifs : 25m sous l'eau, dos crawlé, sur le dos juste
avec les cuisses, ... Mais bon il me faut m'arrêter au
bout d'une heure. Et comme toutes les bonnes histoires
ont une fin, mon mal de jambes se rappelle à moi dès
ma sortie du bassin. M'en fout ce round, il est pour moi !
Allez 1h15 d'électosimulation et voilà une belle journée
complète. J'espère quand même que demain je vais
pouvoir rechausser les baskets.

2 septembre 2008
Je suis toujours incapable de marcher correctement
mais désormais j'arrive à lever le pied jusqu'à
presque 20cm. Ce n'est pas tant le manque de mobilité
qui me gêne mais la douleur toujours vive que je ressens
au niveau des quadriceps. Allez cachets, piscine et ...
électrosimulateur car je l'ai dit je suis sur motivé pour
la Réunion. C'est parti mon kiki, cette fois tu vas arriver
fin prêt sur cette montagne !

1er septembre 2008
Je ne suis toujours pas autonome et heureusement
que j'ai une femme formidable qui me masse, m'habille,
et m'emmène au travail. Rien que pour elle je sais que
je vais tout péter à la Réunion car je ne suis pas le
seul à consentir des efforts pour vivre ces belles
aventures. Tous les potes se moquent de moi car
je ne peux toujours pas marcher, alors autant en
rire avec eux. Je fais rapidement un petit tour dans
la piscine avec mon fils, non sans mal, mais cela
me permet déjà de me soulager un tout petit peu.

31 août 2008
La nuit est terrible avec des draps qui rien
que posés sur mes cuissent mie brûlent. Je sens
une chaleur comme jamais je n'ai connu ça au
niveau des quadriceps si bien que Delphine sans
me toucher ressent la chaleur à mes côtés. Aucune
position n'est possible, malgré les cachets. Je suis
si raide au niveau des quadriceps que j'ai besoin
d'aide pour m'habiller, me déplacer, prendre des
affaires, ... Je mesure plus que jamais le handicap
de mon père, et dire que moi ça m'agace au bout
de 2 jours ... Je réussis tout de même à me rendre
(très lentement) jusqu'à la ligne d'arrivée pour accueillir
et féliciter les copains qui viennent de passer une 2ème
nuit et franchir cette difficile ligne. Je ne cesse de me
demander si je n'aurai pas dû continuer. J'ai beau me
dire et savoir que c'était le plus raisonnable pour
envisager de courir la Diagonale des Fous, je suis
tout de même chiffonné d'avoir été raisonnable. C'est
tellement beau de remporter un défi sur son corps et
sur la nature. En attendant j'ai joué, j'ai perdu. Plusieurs
fois alors que je courais je me suis dit que si j'y arrivais
ça serait quand même dégueulasse pour tous ceux qui
s'entraînent, j'y ai quand même bel et bien cru. Finalement
heureusement, les lois de la nature ont été respectées,
et toute ma volontée n'aura pas suffit à compenser une
absence totale d'entraînement. Et puis tout le soutien
des amis que j'ai eu derrière moi durant cette aventure
m'a renforcé encore un peu plus pour être à la hauteur de
celui-ci lors de mon prochain défi à la Réunion. MERCI !

30 août 2008
Les km se suivent et se ressemblent. Ils se
classent en 2 catégories : les montées et les
descentes. Ce n'est pas une surprise quand
au parcours et à sa folle dénivelée, c'est une
catégorisation selon mon état physique. A la
moindre montée ma tête prend le dessus sur
mon corps et je double 100 à 200 coureurs.
Au mental et aux abdos je n'ai aucun souci,
mieux j'ai l'impression d'avoir tous mes amis qui me
poussent dans le dos, c'est vraiment trop facile,
puis vient la bascule et là c'est une autre histoire
car ma tête ne me sert plus qu'à m'éviter de pleurer
tellement je souffre en m'accrochant à tous ceux
qui me soutiennent d'autant plus que même pendant
la nuit je reçois des SMS. Et dans la descente se
sont 100 à 200 concurrents qui me doublent. Je me
surprends à ne pas être du tout vexé comme je peux
l'être habituellement car la douleur est tellement
insupportable que je me demande bien comment
je vais pouvoir voir le bout, même si je vais voir le
bout de cet UTMB. Je vais tellement lentement en
descente que de nombreux coureurs m'interrogent
sur mon état et sont surpris de me voir à tel point
affaibli, comme François qui me redouble dans la
descente et 5 ou 6 coureurs qui m'ont reconnu
malgré la nuit et me lancent "Hein Ludo le Fou,
mais qu'est ce qui t'arrive ?". J'en suis presque confus
car je n'ai pas les moyens d'être à la hauteur de ma
réputation, je voudrai tellement leur faire plaisir même
si je sais que je ne suis pas là pour la perf et uniquement
pour tenter de rallier l'arrivée. Mais mes quadriceps me
brûlent comme jamais de ma vie je n'ai eu mal. En
attendant je suis dans la montagne et il faut que
j'avance. J'arrive enfin à l'arrête du Mont Favre et là
commence la pire des galères que je n'ai jamais
vécue. Une nouvelle piste de ski de 8km à descendre
pour arriver à Courmayeur en Italie. Je touche le fond
en étant obligé de m'arrêter tous les 10m environ.
Rien que retenir mon corps pour m'arrêter m'est
insupportable alors courir 10m ... J'arrive enfin à
Courmayeur en m'étant en plus rallongé car j'ai
loupé une partie du balisage tellement occupé à
serrer les dents. J'ai du coup descendu la piste de
ski jusqu'au bout alors qu'il fallait la quitter environ
1km plus tôt. Ma femme, mes enfants et Valentine
m'attendent, cela me fait un bien terrible de les
revoir même si la mécanique ne fonctionne pas
mieux. Je mécroule par terre retenu par toute ma
famille pour me faire masser tout en demandant
à recharger mon sac pour poursuivre l'aventure.
Les larmes me montent aux yeux tellement j'ai
mal, j'aurai préféré souffrir caché plutôt que les
inquiéter. Delphine me dit que je dois arrêter mais
il en est hors de question. Au bout de 20mn avec
l'aide de tout le monde je me remet debout pour
tenter de simplement marcher sur une dizaine de
mètres mais je n'y arrive plus. Je demande alors
mes bâtons et fais ces 10m dans le gymnase
comme avec un déambulateur. Delphine et un autre
concurrent m'expliquent que je dois abandonner, mais
il en est toujours hors de question. Je demande à ce
que l'on m'emmène sur un banc pour essayer de
dormir avec l'espoir de me réveiller et sortir de ce
cauchemar. Malheureusement au bout de 15mn
mes jambes ne fonctionnement plus du tout. Je
tente le tout pour le tout car je veux repartir : je
vais voir les kinés. Il faut qu'ils me portent pour
monter sur la table et me déshabillent. A peine
ont-ils mis les mains sur mes cuisses que je
fais des bons à l'horizontale. Avec la plus grande
précautions ils me massent pour tenter d'atténuer
la douleur car je leur ai dit que j'allais repartir. Mais
au bout de 10mn ils m'expliquent que je n'ai pas
le choix, je dois abandonner car je ne serai pas
en mesure de faire la moindre descente dans cet
état et qu'outre une grave blessure musculaire je
risque un accident grave en chutant. Des dizaines
de têtes, de mails, SMS, coups de fil ... défilent
dans ma tête, je vois tout le monde me demander
d'être raisonnable et d'arrêter. J'essaie de m'expliquer
que je ne suis pas raisonnable donc que je veux
continuer, puis je pense à la Diagonale des Fous.
Oui celle là je n'irai pas pour "Finir" mais bien pour
tenter d'y faire une performance et vu que je souffre
aujourd'hui de n'avoir fait absolument aucun entraînement
je ne veux pas risquer de prendre le départ dans le même
état à la Réunion. Alors tant pis je vais être raisonnable
et abandonner après 78km. Je me console en me disant
que cela m'aura fait un bout d'entraînement et surtout
que cela m'aura suffisamment vexé pour mettre les
bouchées doubles à l'entraînement dès mon retour.
Je rends mon dossard et désormais j'ai besoin de vivre
la course de mes amis que je tente de suivre jusqu'à
leur arrivée. Maintenant c'est dit, je reviendrai, entraîné
et je règlerai mes comptes avec cette montagne !

29 août 2008
Dernier message avant le grand départ. J'ai reçu
les derniers conseils de ami François, refait tout
mon sac, expliqué à Delphine tous mes choix de
matériels et ce qu'elle devait prévoir pour où, pour
quoi, pour quand. Toujours sans surprise je réussis
à me gaver avant un ultime dodo de principe parce
que dans ma tête je cours depuis bien longtemps ...
Bon et bien maintenant je vous dis à dans 2 jours,
tout du moins j'espère car si je vous écris avant
cela voudra dire que je n'en ai pas vu le bout de cet
UTMB. Allez vous êtes tous dans mon sac, je pars !
17h30 j'ai retrouvé comme convenu François sur la
ligne de départ. Ultime bisous à toute la famille.
Ca y est j'y suis, je suis terriblement serein et
bien, j'adore cette effervescence avant le grand
saut dans l'inconnu. 18h00 les coups de fil et SMS
des amis pleuvent, cela me regonfle encore un peu
même si je suis déjà particulièrement décidé à voir
le bout de cet UTMB. 18h30, ça y est c'est parti.
Nous marchons 5mn le temps que le peloton s'étire
et c'est parti à petite foulée. Nous partons prudemment
avec François ce qui ne nous empêche pas de remonter
une bonne centaine de concurrents jusqu'au premier
ravitaillement. Nous voici aux Houches où François
retrouve ses enfants et où le public est déjà nombreux
pour nous encourager de part et d'autre de la route.
Sortie du village, la première vraie côte se présente.
François me dit de partir devant car il ne veut pas
courir dans les montées alors que moi même si je
ne fais pas la course je vis mal les montées où je ne
cours pas, alors j'y vais petit train mais en courant.
Cela suffit à me faire remonter beaucoup de monde
car la quasi totalité du peloton marche. Au sommet
je me sens bien et pas du tout entamé. Nous basculons
alors sur une piste de ski qui descend vertigineusement
sur St Gervais. C'est tellement raide que je me bloque
sur mes appuis pour retenir mon corps qui n'envisage
que de débouler, mais sur l'herbe il est encore plus
difficile de se retenir. Je sens une vive douleur me prendre
au niveau des quadriceps. Nous ne sommes qu'au 13ème
km et j'ai déjà mal, ça sent le roussi ... Plus j'avance dans
la descente, plus je pigne intérieurement car cela me brûle.
Je m'écarte pour ne pas gêner les autres concurrents
tellement je suis lent. J'ai tellement mal qu'à chaque foulée
je suis à la limite de me casser la figure. Il fait désormais nuit
et bien que courant dans les bois je me refuse à mettre ma
frontale, uniquement par défi. Je sais bien que je risque de
me vautrer et tout perdre, que tous mes amis me diraient
que je prends des risques inutiules mais j'ai besoin de
cette pression qui me tient attentif. Arrivé à St Gervais
je retrouve Delphine et les enfants, non sans avoir pesté
de les voir 2km plus loin que prévu. Je sais que cela va
être très dur mais je suis prêt à tenir, d'autant plus que je
viens de passer 1h avec un terrible mal de ventre jusqu'à
ce que je comprenne que c'était mon appareil photo dans
ma banane ventrale qui me tiraillait au point de me bloquer
sur place comme un bon coup de pied dans les roubignoles...
A peine parti je retrouve François qui vient de me rattraper et
nous voilà partis dans la nuit noire. J'adore cette ambiance
même si je ne suis pas seul dans la montagne. 10km
plus loin me voici aux Contamines où je retrouve ma petite
famille pour la dernière fois de la nuit. Un casse-croûte,
de gros bisous et c'est reparti même si désormais je
souffre terriblement de mes quadriceps. Je reçois toujours
des SMS et des coups de fil des amis, ça me galvanise
aussitôt et aux diables les douleurs, je veux être à la
hauteur pour eux comme pour les miens.

28 août 2008
Bon et bien ça y est j'y suis ! Qu'il est beau ce
Mont-Blanc, un vrai aimant. Retrait des dossards
sans problème, bisous et conseils de Valentine,
lecture des mails, SMS et messages téléphoniques
des amis, ouais ouais ouais, j'aime ça. Ca monte
gentillement comme un gateau qui va réussir. Il me
reste plus que quelques questions à élucider calmement :
quelle tenue pour la nuit ? quel temps je vais bien pouvoir
mettre même si je pars sans objectif et tranquillement ?
Ben oui parce que tout le monde me demande ou alors
lance les paris quand moi je n'ai pas la moindre petite
idée. Et dieu sait si j'aimerai en avoir une pour savoir
que mettre dans mes sacs intermédiaires et pour dire
à ma famille à quelles heures je pourrai bien passer
aux différents points de passage. Bon demain j'ai
rendez-ous avec François qui l'a déjà fait, je compte
sur ses bons conseils pour y voir plus clair. L'opération
gavage de pâtes s'est sans surprise bien passée avec
700g de pâtes crues au menu, il faut dire que je n'étais
inquiet ... Delphine me masse pendant que j'écris ces
quelques lignes, tout est vraiment parfait. Espérons
qu'il en soit toujours ainsi demain après un ultime
gavage et un gros gros dodo. J'ai l'impression que
demain c'est noël : j'ai hâte d'y être maintenant !

27 août 2008
Ca y est c'est le jour, le jour du départ. Et comme
d'habitude je ne change pas mes habitudes pour
me sentir bien : je fais mes affaire à la dernière
minute parès le boulot en espérant que je n'ai
rien oublié et que j'aurai bien tout ce que je
souhaite. En fait j'en ai toujours la profonde
assurance et ce premier petit stress me fait
du bien et me met dans l'ambiance. Mine de
rien il me faut 2h le temps de prendre toutes
mes affaires. Dire que je me moque des nanas
qui mettent un temps fou pour faire leur valise
avant de partir ... Heureusement je fais ma
valise avec mes effets personnels en moins
d'une minute, l'honneur est sauf ... Je file dans
la piscine pour un petit délassement rapide,
une gamelle de pâtes, la lecture des mails
de mes amis qui me font rire et hop en voiture
pour rouler de nuit en direction de Chamonix.
Je n'ai jamais été aussi prêt et jamais été aussi
motivé pour en venir à bout quel qu'en soit
le prix à payer.

26 août 2008
Bon là ce n 'est plus possible, il faut que j'aille
courir juste pour savoir si je suis bien dans
mes chaussures, si mon dos va me laisser
tranquille et surtout me refaire le pied, c'est
à dire retrouver ces sensations du trail qui
font que mes pieds deviennent mes yeux
pour me lire le terrain. Je pars avec mon
chien à travers champs pour aller jusqu'à
l'étang. Je m'emploie à passer dans tous
les trous que je trouve pour me tester. Et
malheureusement j'ai mal aux quadriceps, au
ischio-jambiers, un peu au dos mais surtout
je n'ai rien dans le gilet. Je me fais peur, du
coup je force pour accélérer le rythme. Je finis
par y arriver mais dans la douleur. Du coup
après 30mn j'arrête et je suis énervé car cela
ne me rassure pas comme j'aurai aimé l'être.
De rage je saute dans mon maillot de bain
et enquille les longueurs dans la piscine pour
me défouler. Là au moins ça va ... Bon sinon
la bonne nouvelle vient de la météo puisque
à priori nous ne devrions pas avoir de pluie
ou de grand froid ce qui aurait compliqué
un peu plus encore la tâche. Et la bonne
nouvelle du jour ? Ca y est je l'ai fait :
Embrunman 2008

 

25 août 2008
Ca y est je le connais par coeur ce parcours.
Du moins les noms et les 9 cols où je vais
certainement regarder mes chaussures en
m'accrochant à toutes celles et tous ceux pour
qui j'ai envie d'aller au bout et probablement
en me demandant pourquoi je suis là ... Ah c'est
sûr que j'aurai préféré avoir reconnu le parcours
avant plutôt que m'imaginer des efforts, mais ce
n'est pas grave je pense avoir assez bien travaillé
la carte pour gérer raisonnablement l"effort. En
attendant si je n'ai jamais eu aussi peu de
préparation physique avant de prendre le départ
d'un tel défi je n'ai paradoxalement rarement
eu autant envie de de me dépouiller pour aller
au bout et contre dire les lois de la nature qui
voudraient que je ne puisse pas en venir à bout.
Je viens de préparer ma liste de matériel pour
ne rien oublier et surtout prendre le temps de
justifier chaque choix. Y a plus qu'à ...

24 août 2008
8h30 je suis prêt. Prêt ... à partir à vélo avec
Fabrice. Ben oui j'ai un poil craqué, mais je n'ai
pas chaussé les baskets. C'est toujours agréable
de rouler avec un copain, au moins quand on n'est
pas au taquet on discute et les km comme les heures
passent sans s'en rendre compte. Et puis l'avantage
c'est que Fabrice roule bien et donc cela m'oblige à
me pousser un peu si jamais je venais à m'endormir.
Malheureusement si je suis mentalement euphorique,
je suis dorsalement coinçé ! Impossible depuis le
levé de faire passer ce mal de dos malgré tous les
étirements de mon kiné. J'en hésite même à partir
tellement j'ai mal, mais capituler me ferai mal alors
hop en selle. Finalement la sortie est un peu plus
courte pour moi car je sens que faire l'idiot c'est
bien mais qu'il ne faut pas trop pousser quand
même. Je me contente de 55km. D'ailleurs je
découvre que je ne suis physiquement pas
aussi frais que je rêvais de l'être, à croire que
j'ai fait un exercice "un peu conséquent" il y a
peu. Rien de grave, mais c'est clair j'ai encore
besoin de me régénérer. Juste histoire de pimenter
ma sortie je m'amuse malgré les bosses et la
pluie sur la fin à utiliser mon guidon de contre la
montre pour lui faire voir qu'il ne me fait pas peur.
Non mais ! Bon je n'ai rien perdu en route, j'ai
toujours mon mal de dos en rentrant. Ce soir je
me mets le DVD de l'UTMB de l'année dernière
et subitement je me rends compte dans quoi
je me suis engagé : je vais en ch... Quand je
vois le décor et dans quel état sont les gars
qui explosent malgré des mois de préparations
je me demande s'il est vraiment raisonnable
de prendre le départ d'une telle course. 9500m
de dénivelée positive, 4 cols à plus de 2500m,
166km, ... des tas de chiffres me viennent à
l'esprit pour me conforter dans l'idée ... qu'il
faut que je tente le coup juste pour voir.

23 août 2008
La folie en famille ? Ca doit être ça et c'est bon !
Hier avant d'aller me coucher je demande à mon fils
s'il souhaite que je le réveille à 7h du mat pour faire
un entraînement natation tous les 2. Et incroyable
il me dit oui. Alors forcément je suis obligé de
m'entraîner un peu, c'est pas ma faute, il faut bien
lui faire voir comment faire et lui donner l'exemple ...
En tout cas c'est forcément une journée qui
commence bien après une heure de natation au réveil.
Musculairement j'ai l'impression de plus ressentir de
douleurs de mon triathlon mais bon je me méfie, de toute
manière il faut faire du jus maintenant, même si je n'ai
pas forcé, puisque pas entraîné... Je me surprends moi
même à ne pas craquer en regardant mes baskets.
Courmayeur, Bovine, Champeix, Chamonix, ... que
des noms qui sonnent dans ma tête. Je ne sais pas
ce que ces villes et villages me réservent et pourtant,
j'ai hate, j'ai hate, j'ai hate de savoir si ma tête suffira
pour terminer un défi pareil sans m'être entraîné.

22 août 2008
Le 22, la journée des excuses ... Un peu comme
après une connerie à l'école, il faut vite se justifier.
Alors voilà je suis allé nager ... pour perfectionner
le crawl de mon fils et lui faire un entrainement.
Et bon ben j'ai été obligé de lui faire voir le geste
juste, puis lui prouver que l'on pouvait tenir longtemps
comme ça, puis d'accélérer pour lui faire voir qu'on
pouvait aller très vite aussi ... Et la meilleure est pour
le soir, car il fallait bien que je lui avoue à mon kiné
que j'allais faire l'UTMB. Pour l'Ironman il avait eu un
arrêt sur image quand je le lui ai annoncé, mais là
même pas, comme quoi il progresse ... ou s'habitue ?
En fait j'ai trouvé la bonne excuse : je suis inscrit depuis
février alors je viens juste de me dire qu'autant en profiter
pour aller prendre l'air et faire ce que je peux. Aahhhh
promis je m'arrête à la moindre douleur. Et voilà à force
c'est un peu comme pour les heures de colle, on
s'améliore dans les excuses ... En attendant c'est au
dodo avec le parcours à mémoriser jusqu'à ce que je le
connaisse par coeur ! Et le dos dans tout ça ? Et bien
c'est bof, mais heureusement tous les matins je m'applique
à faire la quirielle d'étirements que vient de m'apprendre
mon kiné et quand la bête est chaude on va dire que
ce n'est plus qu'une petite gêne. Et ben voilà, en voiture
Simone, euh pardon, en baskets Ludo !

21 août 2008
J'ai bon espoir que mes plaies me laissent tranquille
pour l'UTMB car elle commencent enfin à sécher.
Maintenant je m'arrange pour casser les énormes
croûtes qui se forment pour éviter d'avoir la sensation
d'un plâtre sur la jambe et le bras. Les baskets me
démangent, mais je résiste : aucun km à pied d'ici
l'UTMB, enfin si je tiens jusqu'au bout ... Musculairement
j'ai l'impression que les traces de l'Embrunman s'effacent
mais je ne vais pas tenter le diable pour autant. En
attendant je sais ce que je fais ce WE : j'apprends par
coeur le parcours car je sais que c'est pour moi une
condition sine qua none de bien être de toujours savoir
où j'en suis et de toujours savoir ce qui m'attend.

20 août 2008
Un petit coup de pression ? Je ne sais pas toujours
est-il que je viens de me rendre compte que je n'ai
toujours pas eu le temps d'analyser le parcours et
je sais que la suffisance n'est pas bonne conseillère.
Alors même si je n'y vais que pour m'entraîner en
vue de la Diagonale des Fous d'octobre prochain et
surtout relever un défi à priori impossible puisque
que je n'ai à ce jour que 42km d'entraînement (mon
Embrunman), je dois absolument me reconcentrer
pour éviter ce qui constituerait une grosse désillusion
pour moi : perdre un "t'es pas cap". En plus je n'ai
plus aucun problème musculaire et marche tout à
fait normalement, mais je sens tout de même que
j'ai des noeuds au niveau des jambes, plus encore
quand Delphine me masse. Est-ce psychosomatique ?
Je n'en sais rien, en tout cas cela ne me rassure pas
plus que cela, même si je suis bien conscient que
je ne peux pas avoir des jambes de jeune homme
de 18 ans, 5 jours après un Ironman. Du coup je me
plonge éperdument dans le règlement ainsi que dans
une première analyse de l'effort à fournir et de la
logistique nécessaire pour réussir. Je suis même au
lit à 22h30 car je vais essayer de me forcer à dormir
avant de passer 32, 33, 35, 37 heures (???) à courir
non stop au tour du Mont-Blanc. Ca y est c'est
parti dans ma tête et ça c'est bon cette pression
qui monte gentiment et qu'il faut savoir gérer pour
arriver avec tous ses atouts le jour J à l'heure H !
Rien que pour avoir le plaisir d'arriver plus serein
que la quasi totalité des autres concurrents je crois
que je serai capable de m'inscrire à n'importe quel
défi. Allez fini de fanfaronner, car si la tête pour
l'instant a tous les voyants au vert, ce n'est pas le
cas des étages inférieurs et il me faut régler ça vite.

19 août 2008
Moi qui adore passer sur le fil je sens que je vais
être servi car il me reste 8 jours seulement pour
me préparer mentalement et tactiquement pour
éviter les grosses erreurs, mais aussi pour me
donner les moyens de récupérer. Heureusement
que ma petite femme a pris des cours de kiné
pour me prodiguer de très bons massages de
récupération. Mon corps aura-t-il le temps
d'éliminer tous les micro-traumatismes d'ici
le départ. En attendant mentalement si je sais
que l'effort sera bien plus difficile que lors de mon
Ironman, je me sens prêt à tout supporter pour
passer en force s'il le faut.

18 août 2008
Musculairement je vais déjà mieux, c'est tout
juste si je n'ai pas déjà oublié que j'ai fait un
Ironman voici 3 jours. Par contre mon dos et mes
plaies se rappellent à moi. Zut mon kiné va jubiler
me dis-je, alors étirements en douceur pour avoir
l'air presque normal. Côté plaies les croûtes se
fendent et me font ressaigner aussitôt. Ca m'agace
car finalement de simples (enfin elles sont belles
quand même) plaies réussissent à plus me pénaliser
qu'une blessure profonde. Enfin pas d'inquiétude
je vais continuer à serrer les dents et ça va passer.
Ce soir je file chez mon kiné. Il est aussi dégoûté
que content. Effectivement j'ai gagné mon défi contre
l'avis médical, mais en même temps c'est un sportif
il est donc particulièrement intéressé par ma journée
du 15 août. Bon si je fanfaronne maintenant que c'est
fait, je dois bien avouer que je n'ai pas dû m'arranger
car sous ses massages je ressens une douleur vive
au niveau L4-L5. Allez j'ai 2 semaines pour me
requinquer et tenter de réussir un nouveau défi.

17 août 2008
Je suis toujours aussi raide. C'est rigolo, ça me
rappelle un peu mes débuts dans l'ultra. Heureusement
il ne s'agit là que de fatigue musculaire et non pas
de blessure, hormis mes plaies. Il va d'ailleurs
falloir qu'elles sèchent rapidement car j'ai prévu
de la natation comme récupération. Aujourd'hui
c'est donc disette. Mais j'ai surtout un énorme
travail à faire désormais pour ma préparation
mentale et tactique, car je n'ai à ce jour toujours
pas eu le temps de jeter un oeil au parcours de
l'UTMB dont je ne connais que la dénivelée et
la distance (9000m positif et 163km). J'adore
arriver juste sur le fil je n'y peux rien ...

16 août 2008
J'ai tellement bien vécu ce défi que je ne sais même
pas les temps que j'ai fait et il me faut patienter
jusqu'au soir pour décortiquer un peu cette course.
Je suis encore plus satisfait qu'hier quand je vois
toutes les marges de progression que j'ai, voilà
dejà de belles carottes comme j'aime. Et puis moi
qui voulais apprendre à gérer l'inconnue, je suis
extrêmement satisfait de mon comportement.
Peut-être même un signe du destin que ce froid
terrible. C'est d'ailleurs une des choses qui m'a
fait tenir alors que je claquais des dents. Pas
question de céder au froid lorsque l'on prépare
l'Himal Race ! En attendant j'ai des muscles
qui poussent, car aujourd'hui je suis terriblement
raide, comme quoi cette petite épreuve représente
quand même un "petit effort" ... Allez maintenant
il faut que je soigne vite mes plaies toujours
saignantes et douloureuses et surtout que je me
repose car dans 15 jours, je jouerai cette fois ci
autour du Mont-Blanc pour 166km de montagne.

15 août 2008
Comme prévu je suis débout à 3h pour un dernier
petit déjeuner à l'image de mon dernier dîner. Pour
autant je prends le temps de manger calmement
pour bien digérer. Dans ma tête c'est parti et tout
compte, je dois donc arriver le plus serein possible.
Et si arriver à 5h15 dans le parc à vélo au lieu de
4h45 pour un départ à 6h n'est pas pour m'arranger
cela ne me procure pas la moindre angoisse, il
faut savoir s'adapter sans perdre ses moyens.
La mauvaise nouvelle c'est le tonnerre, le froid et
surtout les 3cm d'eau au pied de ma chaise. Ma
caisse dans laquelle se trouve toutes mes affaires
dans plusieurs sacs prend ma place sur ma chaise
ce qui complique un peu la tâche. Je m'y perds et
m'adapte une nouvelle fois en changeant de tactique
vu que j'avais prévu d'étaler toutes mes affaires pour
faire des transitions les plus rapides possibles. Je
pars dernier de la natation pour ne pas me mettre la
pression et je sors en 1h13 alors que je visais 1h30.
Je suis surtout très frais car j'ai nagé uniquement
à la force des bras. Perdu dans l'eau boueuse, je
m'empêtre pour me changer, mais peu importe la
journée n'est pas finie et surtout je n'oublie pas que
mon objectif est uniquement de finir. Les km défilent
alors que j'attends le coup de bambou, mais il ne
vient pas. Peut-être aussi parce que pour une fois
je suis raisonnable et que je n'attaque pas à tout va.
Malheureusement ce qui arrive c'est le tonnerre,
la pluie, le froid et la grêle. 90 km comme cela,
ça calme et là je retrouve mes gênes : hors de
question d'abandonner même si j'ai les quadriceps
tétanisés, les doigts bloqués incapables de changer
les vitesses ou attraper à manger et que je claque
des dents sans pouvoir me maîtriser. Mais ma tête
n'est jamais aussi forte que dans la difficulté alors
je tiens en attendant que ça passe. Je monte même
la montée de Champcella sur le grand plateau car
mes doigts ne répondent plus. Autant dire qu'au
niveau musculaire ça m'a remis en marche ... Comme
je roule sans chrono je m'en veux car j'ai fait un temps
lamentable, certainement pas loin de 10h alors que je
visais 9h. Lorsque j'arrive pour ma 2ème transition je
regarde en pestant contre moi ce chrono qui affiche
9h33. Quelle honte ... euh jusqu'à ce que je comprenne
qu'en fait c'est mon temps cumulé et qu'au lieu des 9h
espérées j'ai mis 8h04 dans ces conditions dantesques.
Je merdouille une nouvelle fois sur la transition alors que
je patoge dans la boue et que je cherche mes affaires
dans de grands sacs poubelles. Je vais pour m'essuyer,
mais lorsque je prends mes serviettes qui pèsent chacune
5kg je me dis que c'est inutile et qu'elles sont plus
trempées que moi. Je pars tranquillement pour la course à
pieds en mangeant durant les 5 premiers km. J'ai prévu de
courir le premier semi pour regarder à quoi ressemble le
parcours et le second pour faire un temps si j'ai les jambes.
Je me retiens mais à courir entre 12 et 14 à l'heure je remonte
des concurrents à la pelle sur ce premier semi. J'ai hâte de
lâcher les chevaux sur le 2ème. Malheureusement je fais
une erreur de débutant, totalement incroyable pour moi.
En effet je suis persuadé que je vais m'alimenter et boire
de la St Yorre au 2ème km pour partir chargé sur cette
2ème partie, et en fait lorsque j'arrive au 20km je me
rends compte que j'ai oublié de donner mon ravito ...
Je suis contrarié car c'est vraiment vital et les ravitos
de l'organisation sont vraiment très loin de ce que
j'attends à savoir du sucre rapide et du salé. De peur
de prendre des maux de ventres à manger des bananes
ou des barres de céréales je passe devant chaque ravito
sans rien prendre. Et comme malheureusement je ne
suis pas un sur-homme (je n'en ai jamais douté je tiens
à le préciser ...) je fait une hypoglycémie au 25ème km.
Les étoiles, la vitesse qui chute à 7km/h c'est la grosse
panne. Je cours juste parce que je suis trop fier pour
marcher même si beaucoup de mes camarades du jour
marchent depuis longtemps. J'arrive enfin à un ravitaillement
où je ne trouve rien qui me convienne, même pas un carré de
sucre ! Alors je continue dans ma peine, j'ai au moins pour
moi l'expérience pour tenir ce genre de mésaventure, même
si je passe mon temps à m'en vouloir d'avoir fait une telle
erreur. Je finis par trouver du sucre et du sel au 31ème km.
Je me gave, je bois presque 1 litre tellement j'ai soif. Et je
repars en galère, le temps que le sucre arrive au cerveau.
Mais finalement c'est l'effet dossard qui arrive le premier.
Arrivé au 35ème km je pense aux copains du club qui explosent
régulièrement à ce moment là, alors j'attaque et je repasse de 7
à 12km/h en un clin d'oeil. Au 37ème de multiples souvenirs
de marathons me reviennent à l'esprit et me revoilà à 14km/h.
Je retrouve d'autant plus de jambes que je vois les concurrents
s'effondrer les uns après les autres et les spectateurs stupéfaits
qu'un gars dans mes horaires puissent courir comme je cours.
Eric, Bruno, Delphine, ça y est la pression, la bonne, celle que
j'affectionne, m'envahit. Je termine le dernier km à 17km/h de
moyenne malgré les bosses, juste pour le fun. Je franchis la
ligne, bras en l'air pour ce premier Embrunman (ben oui, il faudra
bien maintenant que j'y alle avec un minimum d'entraînement pour
savoir ce que je vaux vraiment, désolé chérie t'avais raison ...)
en 13h51mn. D'ailleurs je ne le saurai que le lendemain
car j'ai couru sans chrono. Bien en deça de mes espérances,
je suis très satisfait, j'ai juste ma boulette sur la course à pied
en travers car j'ai vraisemblablement perdu quasiment 45mn.
Allez bientôt un résumé un peu plus détaillé avec les photos.

14 août 2008
Nous arrivons seulement 10mn avant la fermeture
du parc à vélo. Une nouvelle fois je passe sur le
fil et j'adore toujours autant ça. Nous filons écouter
les consignes, malheureusement la sono défaillante
ne nous permet pas d'écouter le traitre mot. Bah peu
importe j'aviserai le moment venu, je ne suis pas là
pour une perf. Nous discutons avec des coureurs
rencontrés sur place et partons pour l'hôtel à l'heure
à laquelle nous pensions être en train de dîner.
Dîner qui se passe bien entendu merveilleusement
bien avec un repas gargentuesque pour ma part
comme d'habitude. La mauvaise nouvelle du jour
c'est que la météo annonce la pluie pour demain
mais surtout la neige au dessus de 2200m. Il fallait
bien que cela arrive le jour où je viens ... Mais je ne
reculerai pas c'est sûr. A 23h je décide d'aller dormir
plutôt que préparer mes affaires car je sais qu'il
faut toujours arriver frais sur une épreuve longue,
et 4h de sommeil me semble un minimum. Comme
en plus je n'éprouve, à la grande surprise de Bruno,
pas la moindre inquiétude, je m'endors à une vitesse
supersonique dans la seconde qui suit ma décision
de dormir. Delphine est habituée, Bruno cherche
encore comment c'est possible.

13 août 2008
A coup de fièvre puis de froid je rythme ma
journée. Et au moment d'enlever mes nouveaux
pansements, là je chante car c'est ramoli, suintant
et j'en arrive à me faire saigner. Bon on passe à autre
chose de plus réjouissant. Bruno arrive à la maison,
ça y est ça sent bon, le genre "t'as mis un pied dedans
tu ne peux plus faire demi-tour". Et malgré mes petits
ennuis de santé j'adore ça ! L'ami Bruno sent déjà la
pression monter, moi je sens le bonheur arriver, car
ça sera dur comme j'aime. Un sac vite fait, les vélos
sur la voiture et nous voilà partis pour faire un grand
bout de la route la nuit. En fait j'espère juste que
nous ne nous prendrons pas la pluie, car ça serait
alors un sacré handicap supplémentaire. Sinon
rien à voir, je voudrai juste présenter toutes mes
condoléances aux proches d'Alexandre Poupard,
coureur Loir et Chérien, qui a décidé de quitter
notre monde en ce début de semaine. Lui qui rêvait
souvent de défis, m'accompagnera immanquablement
dans 2 jours et m'aidera comme bien d'autres à
me dépasser. Allez demain les bonnes nouvelles,
enfin j'espère ...

12 août 2008
La fièvre, les frissons toute la nuit et la journée
là ça commence vraiment à faire, il faut que je
réagisse alors direction le médecin. La chaleur
qui envahit mon bras et ma cuisse traduisent
en fait une infection, je me retrouve du coup
sous antibiotiques et avec de nouveaux pansements
pour tenter de stopper le suintement. En attendant
ça brûle et pour tout dire, ça calme la bête ...
Et comme c'est ma journée je vais aussi chez
mon kiné ce soir. Quand il me voit arriver tout
rapé il comprend de suite que j'ai fait une ânerie.
Ca tombe bien finalement comme ça je lui case
que je n'en ai pas fait une mais deux, et que non
seulement je me suis planté en vélo alors que
je suis censé ne rien faire ou presque, mais
qu'en plus je vais participer au triathlon d'Embrun.
Et comme il est sportif il sait tout de suite de quoi
il s'agit, alors forcément il me regarde à moitié
sonné, se demandant s'il a vraiment bien entendu.
Je lui confirme que oui et le voilà dans les cordes,
mais heureusement il fait toujours aussi bien son
travail. Il me donne donc un prochain rendez-vous
en espérant ne pas avoir à trop de boulot ... Sinon
vous pourrez suivre mon Embrunman sur ce site,
mais aussi avec les webcam mises en place par
l'organisation à la sortie de l'eau, sur le vélo et
sur la course à pied, en espérant que vous me
verrez sur la ligne d'arrivée. Vous n'aurez qu'à
cliquer ICI POUR LE LIVE

11 août 2008
Ca brûle, ça couine, ça grince. Je suinte de toute
part et finis par filer à la pharmacie. La pose du
tule gras est tout une expérience, mais surtout
je peine de la fièvre qui m'envahit. Sans plier
le bras et la jambe droite ça va vraiment être
compliqué, mais je crois en ma bonne étoile.
De toute manière c'est une journée sans car
je consulte la météo qui annonce la pluie pour
vendredi, là je crois que cela va vraiment faire
beaucoup si cela se confirme, même si je
serai quoi qu'il arrive sur la ligne de départ.

10 août 2008
Vous connaissez le site internet de l'idiot qui
fait toujours le truc qu'il ne faut pas, juste avant
un évènement important ? Félicitations vous
l'avez trouvé et êtes en train d'en lire les news ...
Avec Bruno nous avons rendez-vous avec
Fabrice pour une sortie vélo d'environ 70km.
Objectif : rien du tout si ce n'est un parcours
où nous pourrons bavarder car il est désormais
trop tard pour l'entraînement de toute façon et une
autre séance pour mieux tenir mon prolongateur.
J'ai mal aux jambes, ça me paraît incroyable car
je n'ai pas fait de sport de la semaine et là j'ai
l'impression que je n'ai pas les moyens de faire
plus de 40km aujourd'hui. En tout cas au niveau
prolongateur je suis devenur à l'aise. Précis et
stable je deviens redoutablement efficace et à
la moindre tentative je m'envole littéralement.
Evidemment la joie m'emporte. Jusqu'au 32ème
km alors que nous sommes tous 3 côte à côte
en train de faire la causererie. Tout à coup je
prends un trou que je n'avais pas vu pour cause
de causerie justement et alors que je me sens
partir sur Fabrice, je corrige le tir sauf qu'avec
un prolongateur il faut être très très doux. Trop
tard et sans avoir le temps d'avoir peur me voici
couché sous le vélo et je glisse sur le bitume
sur 5m. Ouille ouille ouille ça brûle, ça c'est
une véritable gamelle comme on en voit à la
télé. La main qui pisse le sang, le genoux,
le coude, la cuisse, l'épaule, tout y a pris
sauf la tête. Ca brûle et un coup d'oeil sur ma
tenue m'aide à mieux comprende, le cuissard
déchiré et rapé sur 30 cm, le maillot brûlé par
l'abrasion et déchiqueté à l'épaule. Le vélo n'a
pas trop morflé si ce n'est le guidon dont la
cocote droite est à l'équerre. Allez je remonte
sur vélo. Les copains veulent me voir m'arrêter
chez un habitant au prochain village pour me
nettoyer puis écourter la sortie. Alors là non
j'ai horreur de céder face à la difficulté, alors
malgré le sang qui coule sur mon vélo jusqu'à
mes chaussures, je décide que nous ferons la
sortie prévue. Bon j'oublie le prolongateur pour
aujourd'hui mais pas par peur, au cointraire
cela me démange même de me remettre dessus
pour lui faire voir que je vais le mater, mais parce
qu'avec la peur qu'il me manque je sais que cela
va devenir très douloureux de mettre en appui sur
mes avant-bras. Ca me tiraille la peau d'autant
plus que je sens qu'elle fusionne avec mes
vêtements, mais finalement nous allons au bout
de cette sortie de 67km. Allez je ne lui en veux
pas à mon vélo, d'ailleurs je le nettoie pendant
1h dans les moindre recoin avant de le graisser
et le resserrer de toutes parts, le voici fin prêt
pour la semaine prochaine. Lui ... Bon ben voilà
comme d'habitude je me suis rajouté un handicap
et une blessure juste avant une compétition, ça
doit être plus fort que moi. En attendant malgré
les heures qui passent, mes blessures suintent
toujours, je sens déjà que je vais pester le 15 août.

9 août 2008
Ma mission du jour : apprendre à nager à mon
pote Bruno Lacroix qui va faire le Triathlon
courte distance d'Embrun la semaine prochaine
avec moi. Comme quoi je ne suis pas le seul
à aimer les défis car faire 1500m de natation
quand on ne sait pas nager c'est dingue et ça me
plaît. Mais avant d'aller nager nous enfourchons
le vélo pour une minuscule sortie de 25km afin
de tester une nouvelle fois mon prolongateur.
Bordel je zigzague et il me faut 1/2 route pour
rouler. Effectivement c'est efficace pour la pénétration
dans l'air et la position bien à plat bonne pour mon
dos, mais c'est pas facile à manier. Aussitôt rentrés
nous voici en maillot de bas et plouf dans la piscine.
Séries de rigolades car effectivement il ne sait pas
nager. Il n'a pas peur, mais il ne sait pas nager alors
nous décortiquons tout pour le mettre à l'aise et lui
expliquer comment s'en sortir, objectif : limiter les
dégâts. 1h30 dans la piscine, finalement je fais
mon entraînement à nager à ses côtés et à tout
décortiquer. Limite des crampes ...

8 août 2008
J'ai rendez-vous chez mon kiné qui commence
par m'expliquer l'importance de bien me reposer
et de ne surtout pas reprendre le sport tout de
suite. Bon OK et bien je lui dirai plus tard que
je vais faire un Ironman dans une semaine tout
juste. Heureusement il m'enseigne de nouveaux
exercices pour m'assouplir. C'est lent mais déjà
je progresse. Côté sport je résiste : pas de sport
aujourd'hui. J'espère que ça payera car c'est
dur pour moi de me sevrer ...

7 août 2008
Ca commence à sentir bon ! Ce soir je suis allé
récupérer mon vélo, il pris 500g, changé de forme,
mais je l'aime bien quand même. En effet j'avais
commandé des prolongateurs, pas pour faire
comme tous les triathlètes mais parce que j'ai
bien peiné face au vent et il me semble que cet
outil doit m'aider à me coucher un peu plus sur
mon vélo dans une position qui reste confortable
pour y rester longtemps. Et ça tombe bien il fait
comme souvent en Loir et Cher un vent à décorner
les boeufs. D'ordinaire je peste mais là je me dis
chic je vais tester ça tout de suite. Comme on me
l'avait annoncé c'est effectivement casse-g... surtout
avec un fort vent, mais c'est comme tout, si c'est
difficile ça m'intéresse. Et bout de 10mn, c'est bon
je pense avoir compris comment maîtriser la bête.
Bon faut pas rêver je ne vais pas gagner du temps
sur ma sortie vélo grâce à ces prolongateurs,
j'espère juste gagner au niveau fatigue. Mais ça
je ne le saurai que dans 1 semaine ...

6 août 2008
Merci Philippe (un ancien collègue de Tournon et
surtout un triathlète averti) ! Il m'a permis d'éviter
plein d'erreurs et a répondu à des dizaines de mes
interrogations de bleu du Triathlon. Et la dernière
n'est qu'un détail, un détail qui compte énormément
pour moi : mettre du gel douche sur les jambes avant
d'enfiler la combinaison de natation. Pour sentir bon
si des poissons s'approchent de trop près ? Non
parce que cela fait 2 semaines que je m'agace avec
ma combinaison et mon chrono. En effet au prix d'un
effort énorme je me débats dans tous les sens pour
ôter ma combinaison au mieux en 1mn20s. Que c'est
long pour enlever cette combi qui m'aime tant qu'elle
se transforme en ventouse. Alors ce soir, je saute
gel douche au jambe et combi sur le dos dans ma
piscine pour tester cette dernière idée. Bon OK j'ai
l'air bête à nager en combinaison dans une eau à
30° mais ce n'est pas grave j'y crois. Quelques
dizaines de longueurs puis quelques sprints car
tant qu'à être dans l'eau autant en profiter pour me
faire plaisir et top chrono je sors. En 20s et avec
un effort digne d'ôter une peau de banane je me
déshabille avec une aisance qui me donne ...
la banane ! Ce n'est pas tant la minute gagnée
qui compte, juste le fait de ne pas avoir à m'énerver
et me démener pour enlever une simple combinaison.
Je vais certainement découvrir des tas d'autres choses
mais ça au moins grâce à Philippe je me l'épargne.

5 août 2008
Mais non je n'ai pas mal au dos. Mais non je ne suis
pas allé courir ... Bon allez tant pis je le dis, oui j'ai
mal au dos. Et oui j'ai craqué je suis allé courir avec
les copains à La Ville Aux Clercs. Pas longtemps,
à peine 50mn, mais ça fait du bien de retrouver le
chemin des bois et de papoter comme des nanas
qui font les boutiques. En fait ce qui me fait le plus
mal c'est d'avoir toujours mal et surtout au fil des km
de me demander comment je vais bien pouvoir faire
pour courir un marathon dans 10 jours car je n'ai
plus rien dans le gilet et je suis fatigué alors que
nous courons très lentement. Où est passée ma
vitesse ???? Ca serait bête de ne pas devenir un
Embrunman à cause de la course à pieds, non ?

4 août 2008
Je ne dois plus rien faire c'est clair ! Bon d'accord
mais piscine c'est comme rien ? Alors voilà je me
retrouve dans la piscine qui plus est avec ma
combinaison histoire de m'amuser. Ben oui comme
je n'ai plus le droit de m'entraîner je amuse ... Ce
qui m'amuse moins c'est mon kiné car le bougre
se fait un malin plaisir à me faire travailler durement
vu que j'ai l'habitude de forcer. Ils sont où mes 4 ans
quand je prenais mon gros doigt de pied à la bouche ?
Je sais qu'il va falloir faire ça tout les jours et subitement
je pense à ma chérie qui abandonne dès que c'est trop
dur. Je ne vais pas abandonner mais je la comprends
mieux on va dire. En tout cas il me comprend et sait
que j'ai besoin de sport alors il me conseille de reprendre
(ah oui je crois que j'ai dû lui dire que j'avais repris très très
modérément ...) et surtout de m'arrêter au moindre signe
de douleur sans surtout forcer. Je lui dis "oui" bien entendu
car c'est logique, j'espère juste que ma tête s'en souviendra
le moment venu, ça c'est pas gagné. Du coup je me dis
qu'il n'est pas forcément utile de lui indiquer que je vais
participer à l'Embrunman dans 10 jours et à l'UTMB dans
3 semaines. Je sais pas, je le sens pas trop ...

3 août 2008
Après un bon gros dodo suite à une nuit sur la route
du retour, je me tape l'inévitable rangement ... J'irai
bien à la piscine mais non il faut en passer par là.
Et puis si je vais à la piscine, l'eau est à 29° ça ne se
refuse pas. 30mn de nage et au boulot ! La mauvaise
nouvelle c'est que j'ai de nouveau un mal de dos
terrible. Le fait que je reprends le boulot demain ?
Que je vais voir mon kiné et que je ne sais pas ce
que je vais lui dire concernant mon repos total ?
Ou tout simplement le contre coup de la fatigue
emmagasinée depuis 2 semaines ? Peut-être un
peu de tout ça, en attendant faut faire avec.

2 août 2008
De passage dans mon Roannais natal je ne peux
m'empêcher d'aller faire ma sortie récup sur les cols
du coin. Ca n'est pas les Alpes mais ça fait du 8 à 10%
sur 7 à 10 km à chaque fois, ça permet de monter encore
un peu car après dans mon Loir et Cher ça sera fini pour
le travail des côtes. Je pars pour ... je n'en sais rien, on
verra bien. Je commence par le col de la Croix du Sud,
vu qu'il passe bien je m'emmanche sur le Col de la Rivière
Noire pour aller jusqu'à la Loge des Gardes (petite station
de ski locale), avant de terminer pour le dessert par le col
de la Croix Trevingt. 50km déjà il va falloir que je pense à
rentrer car je crois qu'on m'attend. Et fait exprès je prends
un gros coup de fringale. Plus rien dans le gilet. Heureu-
sement comme je sens le froid me travailler au bide avec
l'altitude et l'humidité des bois, j'enfile ma veste d'hiver
que j'avais prise au cas où. Ca commence à aller mieux
au niveau chaleur, mais la panne de carburant est réelle.
Vu que je suis parti avec un bidon d'eau et c'est tout, je
n'ai pas le moindre bout de sucre à me caser sous la
dent. Et pour finir, un souvenir de l'Ardêche : une route
en train d'être refaite et couverte de gravillons sur les
15km de descente qu'elle comporte. Finalement je termine
avec 70km au compteur. Bon et bien voilà une bonne
sortie de récup. Adios les montagnes, maintenant il
me reste à récupérer jusqu'au 15 août.

1er août 2008
J'ai prévu de dormir pour ma dernière nuit ici et me
faire simplement une petite sortie récup de 30 à 50km
selon l'humeur. Mais à 5h nous prenons un bel orage
sur le coin de la figure, à tel point que j'en suis réveillé
c'est dire pour ceux qui me connaissent ... Du coup
je décide que je ferai ma récup autrement qu'à vélo.
Pas besoin d'aller me rincer sur un vélo et risquer de
me prendre une gamelle pour une simple récup. Pour
autant je n'ai pas l'intention de rester les pieds dans
les tongles, alors j'organise une balade sportive et
familiale de 2h00. J'en profite même pour tester les
nouveaux bâtons que je me suis acheté en vue de
ma participation à l'UTMB. Et hop voilà comment on
joint l'utile à l'agréable. Et heureusement que j'ai testé
mes bâtons car finalement ce n'est pas si facile que
ça de sauter des pierres avec ça en main. Et en côte
certes ça aide de pousser sur les bras, mais je sens
vite que pour pouvoir jouer à ça, il faut avoir un peu
muscle autour des os sinon cela devient vite un
calvaire. Bon et bien voilà encore une nouvelle
interrogation avant de partir autour du Mont-Blanc.
En attendant je me focalise sur mon premier
défi : l'Embrunman.

31 juillet 2008
5h10, 5h20, 5h30, 5h40 ... toujours pareil pas moyen
de me lever. Je me sens fatigué et je n'ai pas du tout
envie de me faire 120km ce matin. 5h41m0s : "T'as
vraiment aucun mental, même pas la moelle pour aller
t'entraîner !", 5h41m01s me voici debout droit comme
un i sans avoir eu le temps de passer par la case
étirement. Ben oui même tout seul j'arrive à me chambrer.
6h30 je pars avec mon vélo, finalement dans les temps.
Je commence par me casser la figure en montant sur
mon vélo. En voulant regarder derrière moi j'en ai loupé
ma pédale ... Ca commence fort. Je n'ai pas la gnac pour
me défoncer ce matin alors je roule "pépère" jusqu'à me
faire déposer par 2 cyclos dont l'un me regarde sourire
en coin au passage. Et voilà comment on lance une
journée. Je tombe 2 dents et je m'applique à contenir
l'écart qu'ils ont creusé avant de remonter au détriment
de mes abdominaux qui hurlent à la mort. Tiens il ne cesse
de se retourner celui qui souriait, aurait-il la pression ?
Ils se prennent des relais mais rien à faire je ne lâche rien
pour les tenir jusqu'au sommet. Voilà ça c'est fait ! A cause
de cet effort violent pour moi ou pas je n'en sais rien, en tout
cas ma cale de chaussure gauche flotte totalement dans le vide.
Je descends à fond et m'arrête chez le premier garagiste que je
trouve pour reserrer tout ça. Je pars pour le 2ème col de la journée
où je me sens plutôt à l'aise alors je tiens le rythme que je m'étais
imposé plus tôt. Je manque juste de me faire renverser par une
voiture qui double dans un virage et me passe à quelques
centimètres. Après le Gard et la Lozère, retour en Ardêche
et ses routes défoncées pour l'ascension du dernier col de la
journée : Chap del Bos. Une côte de dingue celle là alors
maintenant que je la connais je change mes rapports pour
passer pus facilement. C'est dur mais je tiens, jusqu'à ce que
je me prenne ma 2ème gamelle de la journée, mon vélo partant
en glissade
sur un tas de gravillons que je n'avais pas vu alors
que j'étais en danseuse. En 1/2 seconde me voici sous le vélo,
guidon tordu, côtes, genou, coude et main en sang. Quelques
doux noms d'oiseaux m'échappent sur l'Ardêche ... Je finis
l'ascension le couteau entre les dents avant de descendre
prudemment en ne pensant qu'à "jamais 2 sans 3". Je me
dis alors que 50km/h c'est largement suffisant pour descendre.
Finalement pas de chute jusqu'à la fin et 122km au compteur
en 5h30. C'est pas terrible comme moyenne, mais bon ça va
je la garde cette journée car je ne ressens toujours pas la
moindre fatigue musculaire. Le dos en revanche ...

30 juillet 2008
Repos comme prévu. Pas la moindre douleur ou tension
musculaire, je suis super heureux. Seul problème lié à la
parité (un jour avec, un jour sans ...) ou à mon effort d'hier,
j'ai un mal de dos carabiné. Ca tombe bien, cela m'oblige
à faire repos total, car je l'avoue au fond de moi je serai
bien allé faire 60 ou 80km de récup. Tant pis, ça sera
piscine pour la détente musculaire et ... 30mn de course
à pieds juste pour faire voir à mon dos qu'il n'aura pas
le dernier mot. Et comme ça je teste mes nouvelles
chaussures de trail (NB) qui vont arriver à l'UTMB avec
seulement 30km au compteur pour pour une petite
balade entre France, Italie et Suisse de 163km et
9000m de dénivelée positive. Mais bon ça c'est mon
prochain défi de fin août, pour l'heure j'en suis toujours
à ambitionner de devenir un "Embrun-Man". J'aurai
ensuite 2 semaines pour me préparer mentalement
à cet UTMB que de toute manière je n'aurai, quoi
qu'il arrive, jamais le temps de préparer physiquement
comme je le fais habituellement. Une merveilleuse
occasion de vérifier la puissance du mental face
au physique (attention je ne dis pas que le physique
n'est pas important ou qu'il est censé de s'engager
sur une course du top 10 mondial sans entraînement).

29 juillet 2008
2h50 le réveil sonne. Je me suis trompé ? Oh que non,
je me suis prévu une super sortie longue aujourd'hui,
alors levé tôt, un gros gros petit-déj et à 4h dans la
voiture pour ... Embrun ! Eh oui j'ai prévu ma sortie de
140km à Embrun pour tater un peu le terrain et voir
ce que je donne dans l'Izoard. 7h20 je suis rendu
(oui je sais, mais à cete heure là c'est autorisé ...)
je redéjeune, me met en tenu et à moi l'Izoard. Dès
que je lève la tête je prend peur, tout est immensément
haut ici et il n'y a que des cols. 10, 20, 30, 40km sans
souci, alors je saute sur mon 1er sandwich avant de
prendre un coup de bambou. 50, 60km tout aussi bien
mais je commence à m'impatienter : il est où cet Izoard,
j'ai 2 mots à lui dire et je voudrai le faire vite ! 70km,
toujours aussi bien et toujours pas de col, alors je saute
de rage et de faim sur mon 2ème sandwich. Il fait très
très chaud. A 8h il faisait déjà 20° alors maintenant je
ne sais pas mais ça me rappelle quelque chose outre
Méditerrannée ... 80km cela fait presque 10km que
je méconomise au niveau boisson et là je n'en peux plus.
Ni col ni fontaine à l'horizon, mais une grosse déshydratation
en vue. J'en suis rendu à zigzaguer sur le route tellement
j'ai soif, quand au 82ème km je vois enfin marqué col de
l'Izoard. Je suis bien heureux de le voir celui-là, mais je
ne suis pas trop fier quand même parce que je ne sais
pas si je vais être à la hauteur et ce que je sais c'est que
si je ne bois pas je vais tomber. J'en suis rendu à regarder
l'eau qui s'écoule dans les fossés et de me dire que si ça
continue ça sera tant pis pour mes intestins. J'arrive à
Arvieux et là ho miracle : une fontaine ! Même Lucky-Luke
n'aurait pu sauter aussi vite de son cheval que moi de mon
vélo. Je me noie dans la fontaine. L'eau est glacée, merveilleuse.
J'en bois 1,5 litre d'un coup et je me stoppe pour le 3ème bidon
car j'ai peur d'avoir ensutie un bon mal de bide avec l'eau glacée.
Izoard me voilà ! 11km et 1400m de dénivelée, je vois laisse
calculer le pourcentage ... Entre 8 et 14% selon les sections.
Ca avance pas vite mais à ma méthode je décompose pour
doucement mais surement gagner mon défi, même si je n'ai
plus une seule dent de secours à l'arrière et que malgré cela
je suis parfois obligé de me mettre debout sur le vélo. J'arrive
enfin au sommet et comme je me l'étais promis tout au long de
la côte, après c'est ta récompense, alors Youhooouuuuuuu dans
la descente. Ce sont d'abord 3 Allemands que je me fais un
plaisir de reprendre en prenant 2 à la corde et 1 à l'extérieur,
puis couché sur le vélo je veux comme mon fils battre mon
record. Malheureusement si la descente est bonne, le vent,
les voitures et ma non connaissance de ce qu'il y a derrière
les virages me plafonne à 80km/h dans les meilleurs moment.
Alors que je pense rentrer tranquillement sur les 20km qu'il
me reste, je me prends un orage aussi violent que rapide
à se déclarer. Je suis mouillé jusqu'à l'os mais pas grave
je continue, ça perturbe juste un peu ma vitesse dans les
descentes car c'est desormais devenu glissant. Tiens une
fontiane, bah pour 20km ton fond de bidon fera bien l'affaire.
Quel idiot je suis ... En fait j'ai suivi des fléchages plutôt que
le parcours que j'envisageais et maintenant c'est un vent de
face violent qui m'accompagne jusqu'à l'arrivée soit 179km
après mon départ. Eh oui j'ai fait 39km de plus. Autant vous
dire que je suis lessivé car 60km sans eau par une canicule
et avec vent de face c'est très long ... A tel point que quand
j'arrive je bois cul sec 1litre de coca avant de me jeter sur la
St Yorre, puis faire une petite transition course de 15mn.
La bonne nouvelle c'est que les jambes et la tête ont tenu,
la mauvaise c'est que le parcours pour ce que j'en ai vu, c'est
pas pour les touristes, alors après 3,8km de natation ...
Au juste à 17h il faisait 32° à l'ombre, je me disais bien ...

28 juillet 2008
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas !
J'ai bien entendu mon réveil, mais il m'est si difficile
de me tourner dans mon lit que j'opte pour la grosse
claque dessus à bout de bras plutôt que de me lever.
J'ai un mal de dos terrible et si j'avais prévu 70km de
récup aujourd'hui avant ma sortie de 140km demain,
je me dis que finalement le repos total sera très bien.
Sauf que mon fils vient me chercher, je lui avais promis
une sortie tous les 2. Je me lève tant bien que mal avec
comme unique objectif : trouver mes médicaments pour
me soulager. Et comme je ne cesse de dire que tout
est dans la tête, ça tombe bien, je dois passer sur mes
douleurs et enfourcher le vélo. A bientôt midi il fait très très
chaud. Tant mieux ça compense la faible distance de ma
sortie. Nous faisons finalement un petit tour de 30km dont
notre belle côte de 11km. Bon ça suffira pour aujourd'hui
car si mes guiboles me surprennent à ne montrer aucun
signe de fatigue, mon dos lui se rappelle bien à moi.
Histoire de ne pas perdre une journée, je consacre
l'après midi à la natation dans l'Ardêche avec ma
combinaison, plus pour apprendre à respirer avec
(car elle me comprime toujours) et pour m'entraîner
à l'ôter plus rapidement (car je mets toujours un
temps fous à m'en extirper) que pour le fond.

27 juillet 2008
Pour changer je me réveille à 5h10 et je suis sur le vélo
à 6h30, précis comme un métronome dans mon timing
matinal. Mauvaise nouvelle je me suis levé avec mon mal de
dos toujours bien présent. La bonne nouvelle en revanche
c'est que je suis motivé comme jamais pour ma sortie du
jour, alors au diable le mal de dos. J'ai trop mal pour faire
quelque étirement que ce soit.donc il faudra que ça passe
sur le vélo. Je me suis prévu à la louche 110 à 120km.
J'adore cette incertitude, ça évite de se mettre la pression
avec le compteur pour savoir où on en est et il faut en avoir
sous la pédale pour le cas où ça serait 120km, voire plus.
Bien heureux d'avoir pris ma veste ce matin car à cette
heure ci dès qu'on prend de la vitesse on le sent vite.
Au bout de 10km, j'ai l'impression d'avoir enfin trouvé
ma posiion sur le vélo pour ne plus me sentir gêné par
mon mal de dos. Je passe lr premier col (le Mas de l'Ayre)
plutôt facilement après 13km de montée à bonne allure.
J'en ai sous la pédale aujourd'hui c'est clair et je vais
en profiter pour bien travailler. Me voici dans le Gard
puis une dizaine de kilomètres plus loin en Lozère.
La différence ? Aucune au niveau paysage cela reste
tout aussi magnifique, en revanche au niveau de la
route on le sait tout de suite. On passe de la route
style chemin pour sangliers à une route lisse façon
billard. Malheureusement je ne profite pas comme je
voudrai de la descente car avec le vent de face j'ai
toutes les peines du monde à attraper un 55km/h
dans les lignes droites. L' ascension du 2ème col
(du Thort) se passe tout aussi bien malgré cette fois
ci 22km de côte. Pour ma 2ème grande descente pas
de chance à nouveau. C'est encore un billard et j'ai
encore le vent de face qui m'empêche d'aller jouer au
dessus de 60km/h. Les paysages sont beaux à couper
le souffle. Parfois j'ai presque l'impression d'observer
Mafate à la Réunion : sauvage, dense et magnifique
parce que l'homme n'y a pas touché (ou n'a pas pu ?).
Tiens me revoici en Ardêche. Un panneau ? Non l'état
de la route. C'est véritablement incroyable, on dirait
que la route n'a pas été retapée depuis l'époque des
Romains tellement il y a des trous et bosses de
de partout, saupoudré de gravillons. C'est son charme
c'est sûr mais qu'est ce que c'est dangereux. A peine
le temps de finir ce constat que je me demande ce qui
m'arrive. J'ai 80km au compteur et je suis presque à
l'arrêt. Un coup de bambou ? Non je suis toujours aussi
à l'aise, mais je me trouve face à un mur. 100 à 150m de
ligne droite qui monte comme au départ de Spacemoutain,
un virage en épingle et on recommence. Je voulais m'entraîner
dans les côtes, là je suis servi. Une seule solution : tout mettre
à gauche, et encore je suis obligé de me mettre en danseuse
pour tenir le rythme. Comme j'ai du jus aujourd'hui je me lance
le défi de ne jamais passer sous les 10km/h. C'est chaud parfois
d'autant plus que dès que je force derrière sur la selle, ma roue
avant se lève. Mais histoire de relever le défi je donne une bon
coup pour atteindre les 14 à 15km/h qu'il me faut maintenant
tenir. Après 9km me voici enfin au sommet du col du Chap
del Bosc. Maintenant il me reste 32km avec quasiment que
de la descente. Dommage vu l'état de la route je ne peux
pas profiter du vent dans le dos. Il est d'ailleurs moins une
que ma sortie ne se finisse aux urgences du coin. En effet
j'arrive à 70km/h dans un virage, je freine bien sûr mais
surprise il y a 1/2 cm de gravillons sur 10m de long. Je
dérape en pensant à Delphine que les pompiers vont
appeler, mais coup de bol j'arrive à récupérer le vélo je
ne sais trop comment en finissant ras le fossé de l'autre
côté de la route sans qu'un véhicule ne passe au même
momentt J'ai vraiment eu chaud, mais ça ne me calme
pas pour autant car maintenant je connais la route et
les 22km qui reste sont mon terrain de jeu pour mes
sorties rapides. Je ne sais pas où sont les 100km déjà
fait, car je ne ressens pas la moindre fatigue. Tant mieux
chaque virage est une occasion de freiner plus tard, de
couper un peu plus à la corde, de relancer plus tôt en
sortie de virage et d'attaquer fesses en l'air. Je termine
finalement ma sortie de 122km en 5h30 tout rond, ce
qui me convient vraiment, je pensais mettre entre 30mn
et 1h de plus. Et comme ça va autant continuer, alors
c'est parti pour une transistion course à pieds. 15mn
sans la moindre douleur musculaire (parce que au niveau
dorsal c'est triple bof ...) à 12km/h. Espérons que je sois
capable de la même chose le 15 août car je pourrai
alors tenter quelque chose sur la course à pieds.

26 juillet 2008
J'avais oublié que j'avais une santé fragile. Je me lève
bloqué du dos et obligé de porter ma ceinture lombaire.
Face à l'urgence j'ai porté à bout de bras une lourde
bassine hier durant l'orage et j'ai bien senti que je n'avais
probablement pas eu une bonne idée. En plus il fait très
très lourd ce matin avec la chaleur que l'on sent sortir du
sol. Du coup j'ai autant envie d'aller pédaler que de me
suicider et je pense que aujourd'hui va être ma journée
repos. Oui, sauf que je sais qu'il faut que mon corps
travaille pour relever mon défi. Alors je me force et après
avoir bien pris mon temps je pars pour une sortie qui
sera courte ... mais bonne. J'ai une idée je vais faire
comme le Tour de France : un contre la montre. Je ne
pars que pour 30km, mais je dois absolument battre
mon record sur la distance et cette fois pas de jeune loup
pour me taquiner et me faire avancer. C'est donc ma tête
seule qui doit relever le défi. Avec mon mal de dos c'est
compliqué, mais je n'aime pas les excuses alors je passe en
force. Je connais cette côte de 11km par coeur maintenant
et j'attaque partout où cela est possible. Une fois en haut il
en est de même pour la descente où j'attaque à tout va
jouant à chaque instant avec la limite pour rester sur le
bitume. Enfin la dernière côte est celle où je ne dois pas
céder pour convertir mon bon départ en bon résultat. Au
final je bats mon record de 4mn, largement au dessus de
la minute que j'espérais. Comme quoi on a toujours des
ressources insoupçonnées. Voilà un bon complément
avec une sortie rapide plutôt que longue.

25 juillet 2008
Place aux jeunes ! 5h10 comme tous les matins
le réveil sonne pour ma sortie quotidienne. Je file une
claque au téléphone et me réveille à ... 9h. Et il a fait si
chaud cette nuit qu'en plus je me réveille avec la bouche
pateuse et un mal de tête carabiné. Ca commence fort.
Je finis tout de même par partir pour une petite sortie de
30km au taquet, avant de revenir chercher mon fils pour
une sortie "entre mecs". A peine sorti du camping je
tombe sur 2 cyclistes, à priori le père et le fils. On
discute 3mn puis je file à mon train. 11km de côte sévère
d'entrée de jeu. Comme j'ai prévu de partir à bon train je
monte grand plateau. Au bout de 2km alors que je me
trouve plutôt à l'aise ce matin j'entends clac-clac derrière
moi. Je n'ai pas changé de vitesse alors je me retourne
et qui vois-je ? Le petit jeune du départ collé à ma roue.
Il a entre 18 et 20 ans et a un bon coup de pédale. Je me
mets en danseuse histoire de reprendre un peu de vitesse
mais voilà pas que l'insolent me double tranquillement les
fesses collées à la selle. Quel insolent ce gamin, on dirait
moi ! Aussitôt je pense qu'il à peine la moitié de mon age
et que la roue est peut-être en train de tourner. C'est peut-
être moi maintenant qui vais me faire déposer par des jeunes
joueurs ? Mais bon je ne vais pas me laisser faire je vais
quand même tenter une contre-attaque. Rien à faire, je suis
au taquet et je ne peux que constater qu'il s'échappe, qui
plus est les fesses toujours sur la selle. Honnêtement
comment je le vis ? Ca m'agace même si je trouve très
rigolo de voir ce que ça fait. C'est précisément ce que je
m'amuse à faire habituellement alors je sais ce qu'il attend
et je ne vais pas lui offrir ce plaisir. Je ne cèderai pas ou ne
trouverai pas une excuse à 2 balles. J'attaque de plus belle
et je suis réellement dans le rouge, mais ça y est l'écart est
stabilisé. Il a tenté un coup de bluf et doit se rendre compte
que ça ne marche pas comme prévu alors je sais que la
roue va tourner, même si je l'avoue je me demande si les
11 km de côte de ne seront pas trop courts pour que j'ai le
temps de le reprendre. Coup de théatre, alors que nous en
sommes à 7km de grimpette le voici qu'il s'arrête, hâletant,
et me demandant si à tout hasard son père m'a dit où ils
allaient (nous sommes sur une route sans croisement
jusqu'au sommet !) ? Ouf l'honneur est sauf, il vient
d'exploser et a cherché une excuse à 2 sous. Mais bon
je me suis fait mal pour le reprendre et surtout j'ai bien
eu le temps de me poser des questions sur la roue qui
tourne et si mon heure n'était pas venue de me considérer
comme un "vieux" du sport. Du coup moi qui voulais faire
30km à fond, je suis servi avec cette entame et du coup
je ne lâche pas le rythme. Le reste de la sortie se déroule
sans encombre et surtout en ayant tombé mon record de la
boucle de plus de 4mn. Merci p'tit ! Aussitôt arrivé, aussitôt
reparti mais avec mon fils cette fois ci. Après l'avoir bien
chauffé hier sur l'attitude qu'il devait avoir face à l'effort, je
lui propose soit une sortie de 30km soit une de 42. La
leçon est bien passée, il choisit comme je l'espérais la
grande boucle. Nous voici partis pour 19km non stop de
côte. Il écoute à merveille et me colle à la roue. Pour que
la sortie soit bénéfique pour tout le monde je monte grand
plateau et avec 2 dents de moins que d'habitude comme
ça nous sommes dans le même effort. Il tient, il s'accroche
et il observe la chance qu'il a de passer par ces endroits
retranchés de l'Ardêche. Après l'ascension, la récompense
c'est la descente bien sûr, alors nouveau cours sur les
trajectoires, la relance et l'assurance pour ne jamais
freiner ou presque. Encore une fois il écoute à la lettre
et nous descendons à vive allure. Et voilà 72km de sortie
en m'amusant. Juste le temps de me dire qu'à 37 ans
tous frais je suis peut-être parti sur la phase descendante
de ma forme et que la jeunesse va désormais me pousser
au derrière, que je repars pour 15mn de course à pieds
histoire de travailler la transistion vélo-course à pieds.
A mon retour mon fils m'attend pour le final, une série
d'exercices de musculation et d'étirements. En famille
c'est moins rébarbatif et certainement bon pour tout
le monde. Il me reste désormais ma séance natation
ratée d'hier. Nous déjeunons et hop en voiture pour un
nouvel étang qui cette fois ci existe bien mais en sale
et rempli de roseaux. Pas facile d'y nager, alors nous
partons pour 1h de route supplémentaire afin d'aller
cette fois-ci au lac de Vallefort. Vu sa taille sur la carte
pas d'inquiétude je pourrai nager. Alors qu'il a fait plus
de 30° toute la journée, voici qu'il pleut dès que nous
stoppons la voiture sur le parking. Je m'en fout, j'enfile
ma combinaison et plouf. Le temps de faire 100m qu'un
violent orage s'abat sur nous. Tant pis je suis dans l'eau
ça ne va pas me mouiller plus. Je fais mes longueurs mais
comme lors de mon premier triathlon je me sens oppressé
au niveau thoracique par la combinaison. Je continue quand
même malgré le déluge, les éclairs et ma gêne thoracique.
Ma séance terminée, le temps que j'enlève ma combinaison
qui me colle à la peau, la route est inondée de 20cm de flotte.
Un truc de dinque comme on n'en voit habituellement qu'à la
télé ... Il était vraiment temps que je sorte de l'eau. Bon et
bien voilà une journée complète au niveau entraînement.

24 juillet 2008
5h10 le réveil sonne. J'ai tellement mal aux cuisses
avec mes brûlures que je fais comme si je ne l'avais
pas entendu. 5h20 j'ai des regrets, si je n'y vais pas
je vais m'en vouloir et surtout je vais compromettre
le peu de chances que j'ai de terminer mon Ironman.
Il fait froid et j'ai autant envie d'aller faire du vélo que
de me pendre, aussi je prends mon temps et je traîne.
A la fin de mon petit déj je me demande même si je
ne ferai pas mieux d'aller me recoucher. Allez un coup
de sang et me voilà en selle, avec 30mn de retard, mais
en selle. A peine 1km de fait que je peste de ne pas
avoir pris mon coupe vent car à 6h30 il fait frisquet dans
les descentes. En plus mon cuissard frotte bien sur mes
coups de soleil. Mais je ne lâche pas, le soleil finira bien
par se lever et je finirai bien par m'habituer à mes brûlures.
Il est long quand même à venir me caresser le dos ce
soleil que j'aperçois sur les cimes des montagnes. Je
suis du coup ravi quand je me retrouve dans une côte
parce que en danseuse et moins vite il fait moins froid.
Au bout d'1h30 le soleil est enfin là et je réussi à oublier
mes douleurs pour ne plus penser qu'à ma vitesse moyenne
et aux côtes que je ne veux monter que sur le grand plateau
parce que ... j'ai envie, voilà ! 30, 40, 50 km plus je me
rapproche de l'arrivée et plus je regrette qu'elle arrive si
vite tellement je suis bien. D'ailleurs ma vitesse moyenne
est bien supérieure à celle de d'habitude. Me voilà arrivé
après 60km. Aussitôt descendu du vélo je me change
en 3mn pour une petite séance course à pied avec ma
femme qui se lève tout juste. Nous partons pour seulement
20mn, le but étant pour moi de travailler la transition. Tout
se passe nickel, je me surprends même à n'avoir aucune
douleur musculaire. 2ème petit déj en famille cette fois ci
puis direction l'étang de Largentière pour une séance de
natation avec combinaison. Malheureusement on perd 2h
à trouver cet étang pourtant clairement indiqué sur une
carte IGN toute neuve mais qu'aucun local ne connaît.
Du coup nous filons à Aubenas où j'ai besoin de m'équiper
un peu au niveau vélo. Tant pis pour la séance natation
comme pour la sortie à suivre de 40km prévue avec mon
fils. Ce n'est que partie remise et involontairement j'aurai
fait ma séance récup.

23 juillet 2008
Il y a des jours comme ça ! J'ai eu l'autorisation
familiale d'aller faire ma sortie l'après midi pendant
que femme et enfants iront sur le plus grand marché
d'Europe puis feront
un peu de sport. Ca tombe bien tout
le monde est content comme ça, vu que les marchés
ça m'intéresse à peu près autant que les magasins ...
Pour la première fois des vacances je dors donc jusqu'à
9h puis nous prenons un long petit déjeuner en famille.
C'est bon, mais en même temps que je prends plaisir
je pense à ce que je vais vivre tout à l'heure sur le
vélo car je suis littéralement brûlé sur les cuisses,
les genoux, les tibias et les chevilles. Recouche de
Biafine puis il me faut près d'1h pour me préparer
tellement je souffre de mes coups de soleil. Me voilà
parti pour 110 à 120km car je n'ai pas pris le temps
de calculer la distance exacte sur la carte, j'ai juste
estimé ça à l'oeil. On verra bien si je me suis trompé ou
pas ... Dès les premiers coups de pédale je comprends
que tout ne va pas aller comme je veux car même en
descente alors que l'effort est faible je couine de mes
brûlures. Mais pas question de revenir au bercail, ça
leur ferait trop plaisir de me chambrer et puis surtout
je n'ai que 3 semaines pour préparer un Ironman, je
ne peux pas me permettre de sauter une séance.
Il fait très très chaud à midi (35°). Tellement chaud
qu'au bout de 20km il ne me reste plus qu'un quart de
toutes les boissons que j'ai emmené pour ma sortie.
Alors je résiste en ne buvant presque plus et en me
déshydratant doucement mais sûrement. Après 20km
de montée, voici enfin une descente où je vais pouvoir
me refaire car avec mes brûlures j'ai du mal à être à
fond dans les montées. Dès que je quitte ma selle c'est
un supplice alors je contrarie mon style et je reste le
plus possible sur la selle. J'attaque donc la descente
couché sur le vélo pour rattraper le temps perdu. Tout
à coup j'écoute Paf ! Je prends peur car je pense avoir
explosé un pneu alors que je suis à 60km/h, mais en
fait j'ai perdu mon pneu de rechange et ma trousse de
secours qui sont tombés sur ma roue arrière. Demi-tour
pour aller rechercher tout ça et je repars. Je repars bille
en tête jusqu'à un carrefour où il y a le choix entre aucun
panneau ... Je pars à gauche, ça monte sec, j'espère ne
pas m'être trompé. Au bout d'1km je demande à un passant
et je me suis trompé. Demi-tour, alors que mon niveau de
boisson baisse dangereusement et qu'il me reste 90km à
parcourir. Je retrouve enfin ma route et j'entame une nouvelle
belle côte. Mais alors que j'admire le paysage fabuleusement
sauvage, j'en oublie de changer de vitesse. Lorsque j'y pense
il est trop tard. J'essaye de changer de plateau et de pignon à
l'arrière et pour la première fois je déraille et bloque ma chaîne
contre le cadre. Impossible de tourner les pédales qui sont
bloquées. Je ne réussis pas à déchausser et me voici à
l'arrêt sur mon vélo dans la côte. Je vais tomber, mais de
peur d'abîmer mon vélo je me jette dans le fossé en faisant
un tour sur moi même. J'ai le vélo sur moi, sans la moindre
rayure, en revanche moi j'ai ramassé au poignet, à l'avant bras
au dos et à la fesse. Pas moyen de remettre cette chaîne
sans y mettre les doigts, et vu que je l'ai graissée hier, elle
est particulièrement grasse. Je repars agacé d'être tombé,
d'avoir perdu du temps et d'avoir les mains dégeulasses.
Du coup j'attaque comme un bourrin pour en finir avec cette
côte, jusqu'à me rendre compte à son sommet que j'ai perdu
un sandwich dans ma chute. Impossible pour mon estomac
d'imaginer manquer de nourriture, déjà que je suis déshydraté.
Alors demi tour, je redescends jusqu'à mon point de chute.
En faisant demi tour, voilà pas que je déraille à nouveau,
sans chuter cette fois. Ca ne m'arrive jamais et là 2 fois
dans la même heure. Je récupère mon sandwich et je
remonte plus vite encore la côte tellement je suis agacé.
Le soleil est de plus en plus gênant car j'ai vraiment très
très soif et je sens qu'il me cogne sur les brûlures. Je
poursuis ma sortie mais il me tarde de trouver un village
avec une fontaine. En attendant il fait si chaud que mon
sandwich au Comté est devenu un sandwich à l'huile de
Comté ... Pas grave je l'englouti même comme ça. Je
trouve enfin un village avec une fontaine où je me noie
sous l'eau et fait le plein. Pour autant j'ai tellement tiré à
sec que je ne me sens pas mieux pour autant. J'entame
mon 2ème col après celui de la Croix de Millet et après
avoir perdu une 2ème fois pneu et sacoche de secours.
Il est long de 21km, mais je n'imaginais pas qu'il serait
aussi dur. C'est le col de la Croix de Bauzon. Ca monte
tout du long entre 10 et 12%, plein soleil et comme
c'est ma journée, sur 12 des 21km ils sont en train de
refaire la route. Je slalome entre les engins de chantier
en m'enfonçant dans le goudron. Déjà que c'est dur
naturellement, alors quand la roue fait ventouse avec
la route et que mes pneus ont pris 1/2 cm d'épaisseur
et frottent de partout ça se complique sérieusement.
Je suis tout à gauche, plus moyen de changer de vitesse,
quel dommage ... Alors je rame et au lieu de compter les
km je compte les centaines de mètres car il n'est pas
question de mettre pied à terre. Alors que j'arrive enfin
au sommet totalement épuisé et sans réserve d'eau à
nouveau, je m'égare une 2ème fois et fait 1km de montée
en rabe. Heureusement je trouve une fontaine sur la route.
Je repars à fond dans la descente et perds pour la 3ème
fois mon pneu et ma sacoche. C'est incroyable ça ne
m'arrive jamais non plus. Mais il faut dire que si l'Ardêche
c'est beau, ses routes sont particulièrement délabrées et
en descente ça s'apparente plus à du rodéo qu'à du vélo.
J'en ai même les dents qui claquent tellement ça vibre.
Cette fois encore l'eau n'est pas marquée comme potable
mais tant pis je bois, le problème c'est que cette fois elle
a un goût de chi... Mes brûlures me font chanter toujours
un peu plus au fil des km, mais pas question d'abandonner,
je ne voudrai pas que mon corps est la main sur ma tête.
Je repars et attaque comme je peux entre les vibrations
et la surveillance de mon matériel qui ne demande qu'à
se faire la malle à nouveau. J'en ai plein mes bottes mais
mentalement je résiste en ne pensant qu'à Embrun qui
sera pire. Je me trompe une 3ème fois de chemin sur une
nouvelle bifurcation sans panneaux indicateurs, mais
maintenant j'en rigole. Je me dis que c'est un test. J'en
termine avec le 3ème col que j'avais prévu, le col de Meyrand.
Lorsque je le redescends, s'offre à moi la possibilité de couper
par une route toute en descente et bien carrossée, mais question
de mental je m'impose le parcours prévu avec 2 dernières côtes
de 6 et 3km et 6 de plus en tout. Au fond de moi je me demande
si j'ai vraiment fait le bon choix parce que cela est devenu très
très pénible dans mon état et avec cette chaleur. Pour me
requinquer je sors mon 3ème sandwich qui n'est qu'à base
de chocolat noir à patisser. Je l'adore car il est gros et croque
bien sous la dent. Malheureusement je le mangerai à la paille
car il a totalement fondu dans mon sandwich. Ca y est j'en ai
terminé avec les montées, maintenant c'est descente jusqu'à
l'arrivée. Je me donne pour me récompenser, mais vu les
ennuis qui me poursuivent depuis le début de cette sortie je
suis obligé de stopper pour récupérer ... mon pneu qui s'est
tiré. Il fait si chaud que le goudron est collant, ce qui ne me
permet pas de tirer le maximum de mon engin. Et comme
mes ennuis ne sont pas finis et bien ils ont mis depuis 2 jours
que je suis passé par là, du gravillon sur 5km pour stopper le
groudron qui dégouline. Là plus possible d'attaquer. Rester
debout sur le vélo est désormais mon objectif. En attendant
je me fais canarder de gravillons au visage, sur les bras et
les jambes durant 5km. Je me dis alors que si tout va bien
je devrais crever, mais non. Je quitte cette route pour les
11 derniers km de descente abrupte. J'en ai terminé avec
les ennuis et bien non, car avec l'ombre des arbres je ne vois
pas un trou suivi d'une bosse en plein milieu de la chaussée.
Les 2 roues de mon vélo décollent et je me vois déjà aux
urgences, coup de bol je retombe droit sans chuter. Mais
la chute n'est que partie remise car 500m plus loin un camion
arrive à toute bringue sur moi alors que je roule à 60km/h.
La chaussée étant large comme le camion je suis bon. Coup
de bol à nouveau il y a une entrée de ferme juste au moment
où nous nous croisons et le chauffeur en profite pour donner
un coup de volant. Là s'en est vraiment trop alors je finis la
descente petit bras à 35km/h. Je termine ces 119km (pas
mal mon estimation, même avec mes erreurs de parcours)
en 6h20 totalement exténué. Il me faudra bien 30mn pour
réussir à me lever de ma chaise. Si si c'est vrai, il y a
vraiment des jours comme ça, mais demain sera meilleur !

22 juillet 2008
C'était prévu de longe date aujourd'hui c'est
descente des Gorges de l'Ardêche en canoë-
kayak, ou comment joindre l'utile à l'agréable.
Parce que 28km de kayak, ça fait travailler le
haut du corps mais aussi tout le reste. Comme ça
cela contribuera à ma PPG (Préparation Physique
Générale) et cela me permettra de passer un long
moment de sport en famille. Mais comme aujourd'hui
c'est également mon anniversaire, je me fais un cadeau
presque surprise : réveil à 5h et sur la selle à 6h du
mat pour 50km de vélo vite fait alors que tout le monde
dort et que la nature s'éveille, presque rien que pour
moi car je dois être le seul imbécile dans la montagne
à cette heure ci. C'est bon, c'est beau, c'est le plus
beau cadeau. Je me fais en plus une côte de 21km.
Je suis si facile que je me demande si c'est normal
avec si peu d'entraînement. En fait je sais : quand tout
va bien dans le cibouleau, le reste suit forcément. Alors
me retrouver seul au milieu de la nature c'est tellement
jouissif que je ne peux que bien pédaler. D'ailleurs il
fait un vent à décorner les boeufs et je l'ai de face dans
la montée. La forêt se couche comme un bambou tantôt
à gauche tantôt à droite, on dirait une Ola. Mais rien ne
peut me contrarier. Je ne cesse de me dire que je vais
lui faire voir à dame Nature de quel bois je me chauffe
et surtout que j'aurai le vent dans le dos dans la desente
ce qui me promet encore un bon moment. Le sommet
avalé, avant de redescendre je m'autorise un dernier défi :
monter à bloc jusqu'à la ferme que j'aperçois tout là haut.
Et comme je ne veux pas être en retard je me mets dans le
rouge pour l'atteindre en moins de temps encore qu'espéré.
La descente est comme prévue rapide mais avec trop de
lacets pour me permettre de dépasser les 70km/h. Avant
d'en terminer je fais mon petit passage quotidien devant la
gendarmerie de Joyeuse. En fait chaque jour je prends un
malin plaisir à la passer en sprint à à peu près 65km/h. La
vitesse y est comme partout limitée à 50km/h, ça me
permet un petit excès de vitesse qui pour une fois ne me
coûte rien ... La douche et hop direction Vallon Pont d'Arc
pour sauter dans les canoë-kayak. C'est bon et rigolo alors
tout le monde part à fond, malheureusement ça ne dure
jamais bien longtemps et me voici désormais seul à
pagayer pour avancer et surtout aller où l'on veut dans les
rapides. En fait je pousse sans cesse Antoine à faire
un effort pour avancer, mais en fait je suis bien content
qu'il n'en peuvent plus car des quadriceps aux biceps tout
travaille en maintenant le rythme seul. Je me fais même
quelques petits sprint dès que je vois des bons arriver en
binôme juste pour voir si je peux tenir. Ben oui on ne se
refait pas ... Après 6h30 à pagayer, j'avoue que tout le
monde est cuit, moi compris, mais à voir le sourire de
mes enfants et de Delphine malgré une fatigue marquante,
je me dis que l'effort pour vaincre quelque chose qui
semble trop dur sera toujours source de plaisir. Bon
en attendant malgré la crème solaire j'ai pris un tel coup
de soleil sur les cuisses que même la Biafine ne me
soulage pas. Je vais chanter demain sur le vélo ...

21 juillet 2008
Récup. Récup ? Oui oui, je vais tout de même
commencer par 60km dont 2 cols de 11km pour
voir ce que j'ai dans le gilet. Départ à 6h car j'ai
une rando d'organisée à 10h et j'ai intérêt d'être
à l'heure ... Non j'ai vraiment envie d'être à l'heure
pour vivre cette rando en famille. Il fait froid ce matin
et les descentes me font peur du coup alors je pars
avec mon coupe vent. Je ne regrette pas car je ne
le quitterai pas de la sortie, bien content de l'avoir
sur le dos. La sortie ? Du bonheur car ça monte
dingue et je me trouve dans des routes perdues
au milieu de nulle part comme j'adore. La vraie
Ardêche est là. Des chateigniers, des torrents,
des pierres, tantôt une maison en pierres qui a
certainement déjà vu 3 ou 4 générations avec son
arrivée d'eau branchée sur ... une rivière qui ruisselle
par là, des vignes, des animaux sauvages et un
calme à vous apaiser pour l'année. Côté pédale,
je me surpends à avoir une gouache du tonnerre.
Alors je me mets des mines tout seul en surveillant
mon compteur pour me mettre la pression. J'ai fait
mes 60km en 3h pile poil comme prévu. Une paire
d'étirements (maintenant j'y pense ...), une paire de
sandwich, puis une paire de chaussures et me voilà parti
en famille pour 2h30 de balades. Je suis bien physquement
alors autant titrer un peu sur bête. Je pars avec mon fils
pour 30km de vélo, dont un des cols de 11km. Voilà
comment on concilie les bonheurs. J'explique à mon fils
comment gérer son effort, la technique, les paysages
à ne pas rater, ... Je le motive comme jamais pour une
descente qu'il ne demandera qu'à battre ... à 59km/h.
Lire son bonheur d'avoir "explosé" son record me fait
penser à quelqu'un. Et me voilà maintenant avec 90km
au compteur pour la journée. En voilà une bien belle
journée de récup ... Je ne sais pas si c'est un feu de
paille ou si ça va durer, mais j'ai bien l'intention de
continuer sur ce rythme.

20 juillet 2008
5h15, je me lève. C'est tôt, mais pour une sortie de
121km + 15 aller-retour pour m'y rendre, ça mérite
de partir tôt. Ben oui c'est sans surprise que je me
suis levé avec la ferme intention de me tester sur
le plus grand parcours d'autant que l'organisateur
m'a dit hier qu'il était sélectif et réservé aux costauds.
Manquerait plus que je rate un défi pareil ! 6h30 je
suis sur le vélo pour les 7,5km qui m'emmènent au
départ. J'ai une patate d'enfer, du moins dans la tête.
A mon corps de suivre maintenant, car je suis sur-
exité à l'idée de commencer par un défi. Je n'ai pas
fait 15km de montée depuis le départ du parcours
que j'entends un énorme coup de tonnerre qui doit
bien durer 8 secondes avec l'écho dans les montagnes.
Je n'ai pas le temps de finir de penser "faudrait pas
que l'on se prenne la pluie quand même parce que
je ne suis pas équipé" que je prends une sauce
façon arrivée à Bergues dans Bienvenue chez les
Ch'tits. Les cyclos commencent à s'arrêter mais
moi pas question "j'ai un défi à remporter !". Je suis
mouillé jusqu'aux os et je dis adieu à mon itinéraire
placé dans ma poche arrière. Je rejoints un cycliste
qui a un maillot de l'Ardéchoise, ça doit être un bon
alors je m'accroche à lui. On discute et on mène
bon train. Après 1h30 à grimper, voilà enfin une
descente. Mais le salaud il me met des mines,
sûrement une revanche des quelques unes que
je lui ai placé dans les côtes pour le tester. On
descend des chemins en lacets remplis de pierres
et de gravillons dont la largeur pour rouler ne dépasse
pas 50cm. Je suis à 50km/h et je le vois filer doucement
mais sûrement, ce qui a le don de m'agacer alors tant pis
je prends des risques pour limiter les dégâts. Finalement
il ne m'aura pris que 300m sur 30mn de descente. Et aussitôt
première côte, je lui en met une façon TGV qui te siffle dans
les oreilles histoire de remettre les pendules à l'heure. Il me
lance alors "m'attend pas je ne suis pas en forme aujourd'hui",
"eh eh eh, bon c'est pas une course mais ça fait toujours plaisir
d'en pauser un", d'autant plus que durant notre bout de route il
me racontait son super plan d'entraînement sans que je ne dise
rien. Je lui met 10mn sur l'ascension de 13km. J'ai vraiment la
patate, mais bon je me demande si je ne vais pas le payer
car au col nous n'avons fait que 50km de la sortie de 121. Je
m'arrête au ravito pour m'alimenter car je suis vraiment vide.
Je mange tellement (6 sandwichs, du fromage, des fruits, de
la rillette, du coca, ...) que le gars me dit "ce n'est pas un
estomac que tu as, c'est un caddie !". Quand j'annonce que
je pars pour la boucle de de 31km en plus, les gars me redisent
"attention c'est vraiment du costaud. Il y a une descente vraiment
dangereuse et une côte finale comme un mur". Allez je pars et
j'enrhume un papy qui a tout de même le mérite de tenter le
grand parcours. Là où je prends les boules c'est quand à 200m
du premier sommet le papy se retrouve dans ma roue alors que
j'ai l'impression de bien tourner. Bon ça remet à sa place. Mais
quand même je lui met une mine pour le tester. Ca va c'est
dégueulasse, mais question de fierté, même si j'admire sa
forme et son mental à son age, je ne peux pas me résigner.
Une superbe descente s'annonce et rebelote, coup de tonnerre
et pluie comme vache qui pisse. La route est dangereuse,
mais tant pis, après tant d'effort j'ai le droit à ma récompense.
Jusqu'à ce que dans une épingle je ne manque de me gauffrer
dans un ravin, ce qui me calme pour le final. Une nouvelle
ascension avant la fameuse descente dangereuse. Quand
je pense que quand ils me l'ont dit je me suis dit "j'ai l'air
d'un Parisien qui est venu avec son v'élib ou quoi ?", je
comprends mieux maintenant et les remercie de leur
précaution. Le chemin fait 1m de large, on descend à
environ 50km/h sur des gravillons et des pierres avec des
lacets tellements serrés que c'est l'incertitude d'être toujours
sur le vélo à la fin du virage qui règne à chaque demi-tour.
Puis voilà le fameux mur. Effectivement c'est costaud. Assis
sur la selle, la roue avant se lève, en danseuse, la roue arrière
patine. Mais il y a plein de monde devant moi, alors une seule
tactique me vient à l'esprit : à l'attaque ! Ca remonte toujours
le moral de laisser sur place ses compagnons de sortie même
si les abdominaux hurlent à la mort.
J'arrive au ravito, où je me
regave avant d'entamer les 40 derniers km. Je rencontre 3
gaillards, tous du coin. Ils connaissent la route par coeur et
m'annoncent les difficultés et surtout les dangers au fur et
à mesure. Comme je ne suis pas la moitié d'un idiot, je les
teste d'entrée de jeu dès la première côte. Ca a l'air de leur
plaire parce qu'ils prennent des relais pour venir me reprendre.
A mon tour je m'accroche car ce groupe me semble excellent
pour moi. On discute tous, c'est vraiment sympa, mais pas
une seconde il n'y en a un qui roule sans relancer tout le
groupe. Je te double, tu me redoubles, il nous redoublent ...
Enorme, quel plaisir ! On tient un rythme à peine croyable
pour moi. Heureusement qu'ils sont là car je ne vois pas
les km passer et pourtant les 100km sont passés depuis
belle lurette. Et pour la 3ème fois de la journée, une gros coup
de tonnerre suivi de pluis limite grêle. A 70km/h dans les
descentes ça passe parfois très proche du bas côté. D'ailleurs
une fois, alors que je tente une attaque, je me retrouve la
roue avant dans l'herbe du bas côté. Ouf je l'ai échappé
belle !
A l'arrivée casse-croute, normal, puis je renfourche
le vélo avant de me refroudir et que mes muscles
se refroidissent. Je remonte avec l'un des Ardêchois qui
habite le village où je campe. Du coup on se tient bien une
dernière fois, même si je sens de plus en plus mes guiboles.
Je finis pourtant fort malgré 136km au compteur. Pour une
première journée c'est parfait pour ma tête. Reste à savoir
si demain j'aurai toujours des jambes. Je vais certainement
récupérer un peu pour ne pas me griller trop vite. Alors que
je raconte ma sortie à ma femme et mes enfants nous nous
apercevons que mon pneu avant est déchiré sur 2 cm.
Certainement l'une des pierres des descentes dangereuses
de la première partie. Je m'en sors bien.

19 juillet 2008
Nous voici rendu en Ardêche pour un programme
intensif de 15 jours de vélo. Il fait 30° et il est trop tard
pour que je parte faire du vélo, alors je saute dans mes
baskets, j'appelle mon chien et nous voici parti pour
12 km de montées et de descentes dignes des Alpes.
Au fil des minutes la chaleur tombe ... à 27° mouais
pour mon chien c'est trop et il traîne. Bon en même
temps pas de quoi faire le fier car je peine aussi et
l'eau ne suffit pas à me faire trouver le parcours facile.
La douleur dorsale se réveille dès le 3ème km, mais
pas question de céder, je passe en force de toute
manière vu ce que je vais faire comme entraînement
durrant les 2 semaines à venir, il n'est plus à ça près.
Je tiens finalement et de peu, la moyenne minimale
que je me m'étais fixée vu la dénivelée, à savoir 12km/h.
Oui je sais pas de quoi pavoiser, mais je reprends tout
à zéro alors je dois accepter de recommencer aussi bas.
A peine rentré au camping je vais voir le tableau avec les
animations du coin. Ouah génial, une randonnée cycliste
de 58, 90 et 121km. Parfait demain j'en serai. Pour une
prise de contact avec la montagne 90 m'apparaît le plus
raisonnable, mais bon 121 ça serait mieux pour mon
mental. Bon je verrai demain au réveil, même si j'ai déjà
une petite idée de ce que sera mon choix ...

16 juillet 2008
Les premiers mouvements du matin sont difficiles,
zut ! Mais pas question de céder je vais passer
outre et surtout je ne veux pas que mon entourage
se doute de quoi que ce soit. Alors je fais sagement
quelques étirements et me voilà presque normal
vu de l'extérieur. Ce midi je vais donc à la piscine
pour tester mon 3ème sport pour le défi d'Embrun.
Je suis fatigué au bout de 250m, mais c'est seulement
de la fatigue, il faut donc que je m'entraîne et ça va
revenir. Pas question donc de lever le pied ou d'arrêter.
Je fais finalement mes 2km comme prévu, me permettant
même quelques pointes de vitesse et changements de
temps de respiration pour passer à 7 temps. Malgré
une pointe que je sens poindre dans le bas du dos,
quel bonheur ! Je mesure à la fois l'ampleur de ce
qu'il me reste à faire comme travail de fond pour
envisager finir mon Ironman et la chance, aussi
minime soit-elle, qui m'est donnée. Allô ma tête ?
Préviens mon corps, ça va couiner dans les
semaines à venir ...

15 juillet 2008
Aujourd'hui c'est l'entraînement du club. Je n'en peux
plus d'attendre et j'ai besoin de savoir où en est mon
corps, alors je prends mon chien avec moi sur la moto
pour 20km de route, direction mes bois de La Ville
Aux Clercs. Le chien semble aussi heureux que son
maître de retrouver ses sangliers et ses chevreuils.
Malgré cette joie, la réalité me rattrappe vite : j'ai
un niveau de gamin de 12ans avec mon manque
d'entraînement et plus les km s'ajoutent, plus mon
mal de dos se rappelle à moi. Je serre les dents
car il faut que je tienne le coup pour rester avec
les copains. Je ne suis pas mécontent que ces
16km se terminent, mais un peu peur tout de même
d'avoir réactivé une douleur que je venais juste de
réussir à atténuer. Tant pis je croise les doigts.

14 juillet 2008
Aujourd'hui la journée est entièrement consacrée
à la course à pieds. Malheureusement pas pour
moi mais pour les autres puisque nous organisons
notre 3ème course de l'année avec les copains
du club. Il fait très beau, j'ai encore plus de regrets
de ne pas courir, mais je tiens : non je ne prendrai
pas de dossard même si la question m'est venue
à de multiples occasions. Comme il faut quand
même que je m'impose un peu de travail physique,
je m'octroie 2h d'électrosimulation intense à minuit
alors que je finalise les divers papiers officiels.

13 juillet 2008
La bonne nouvelle du matin est que j'ai mal
au dos certes mais pas plus que d'habitude.
Alors pas une minute à perdre je saute sur le
vélo dès 8h. Nouvelle maison, donc nouveaux
parcours à inventer. Je pars un peu au hasard
en me fiant à quelques noms de village que je
pense approximativement situer sur une carte.
J'aimerai bien faire 60km à la même allure qu'hier
si ça tient. Sport aidant, j'ai un moral d'enfer
alors
dès le départ j'attaque pour voir. Je tourne à 35km/h
de moyenne environ, ça me semble incroyable (je
saurai plus tard pourquoi ...). Je suis si bien que
je n'ai aucune envie de rentrer. Seule mon chrono
me rappelle qu'une famille m'attend. En fait je suis
bien parce que j'avais le vent dans le dos pendant
pas loin d'une heure, mais maintenant que je suis
dans les faux-plats montants et vent de face, tout
de suite je reviens à la dure réalité du vélo.
Heureusement je reste idiot, même à l'entraînement
et je me suis promis de ne jamais tomber sous les
30km/h de moyenne, alors au fil des difficultés je
me mets dans le rouge pour tenir la cadence.
C'est dur, plus ça va plus je pense que je vais
céder face aux lois de la nature, plus je me dis
que je dois être raisonnable et plus je me dis ...
que je ne serai plus moi si j'étais raisonnable.
Le coeur, les cuisses les abdos, tout est en
rupture, mais heureusement tout tient même j'ai
quand même hâte que ça se termine maintenant.
En fait c'est normal, lorsque j'arrive mon compteur
indique ... 80km. Heureusement, juste à 30km/h
de moyenne, je vais passer une bonne journée.

12 juillet 2008
J'ai pris une décision ! Un Ironman c'est très
dur (3,8km de natation, 188km de vélo et
un marathon pour terminer), il faut donc une
bonne préparation pour prétendre le terminer.
Embrun est le plus dur d'Europe, j'ai donc
encore moins de chance de le finir. Enfin un
entraînement pour un tel défi est de 3 mois
en général et de 2 mois au minimum si l'on
part sur un bon fond et moi je n'ai pas le moindre
entraînement correct depuis le début de l'année
et il me reste moins d'1 mois (la course est
le 15 août et il ne faut rien faire la semaine qui
précède) pour m'entraîner. Ah non j'oubliais aussi
un détail : j'ai toujours mal au dos et un tel effort
me semble plus difficile aujourd'hui que d'aller
marcher sur la lune. Alors oui c'est clairement
impossible que je boucle cet Ironman. J'en ai
la boule à l'estomac. Mais pourquoi je me suis
dit ça ? Rien ne me branche plus que ce qui
n'est à priori pas possible, alors c'est décidé,
je serai sur la ligne de départ pour défendre
mon rêve jusqu'au bout. Et pour m'en persuader
j'enfourche mon vélo de course et me mets à
l'attaque d'entrée de jeu. J'ai mal au dos rien
que pour monter sur la selle, mais c'est pas
grave. Entre avoir mal au dos dans un fauteuil
et avoir mal au dos sur un vélo, mon choix est
fait ! Je finis à ma grande surprise ma sortie
avec 55km au compteur à une moyenne
supérieure à 30km/h. La rage était avec moi donc
demain je remets ça pour voir si cette capacité
à résister à la douleur n'était pas éphémère.

10 juillet 2008
Retour difficile au travail. Non pas le boulot,
au contraire il m'est plus agréable d'avoir un
rythme à tenir que de glander à rien faire, mais
le dos. Il y a tellement longtemps que je ne suis
pas resté assis une journée entière que j'en
avais pas mesuré l'effort que j'allais devoir
consentir. Je suis obligé d'adopter des techniques
de course pour passer sur la douleur en serrant
le dentier. Je ne suis pas là de recourir ...

09 Juillet 2008
Mais non je ne suis pas mort ! Enfin presque ...
Tout d'abord je n'ai plus l'ADSL ce qui explique
ce trou dans les dates, mais surtout je viens de
passer 10 jours allongé la moitié de la journée. Eh
oui après m'être fait faire une infiltration lombaire
radio-guidée je me suis retrouvé forcé à me tenir
à l'horizontale le plus souvent possible pour
m'éviter les douleurs. Je suis tellement contracturé
de partout en réaction que je n'apprécie pas encore
(tout du moins je l'espère) l'effet de l'infiltration.
Plus les cachets qui détendent ... et font dormir
me voilà comme une lavette à ne plus supporter
aucun effort. Mon nouveau kiné est un ancien
coureur à pieds, chic. Malheureusement après
consultation de tous mes examens et quelques
palpations il m'annonce que ce n'est pas demain
la veille que je recourirai, que j'étais interdit de
tout sport et que je devais envisager le fait
d'abandonner les courses d'ultra. D'un coup je
l'aime moins, même si je le trouve aussi bon.
Alors quand même je lui dis "OK alors je ne
fais plus que du vélo en attendant", "J'ai dit
plus de sport !" me répond t-il. "De la natation
au moins ?", "J'ai dit plus de sport du tout, du
tout pendant 2 à 3 mois minimum et peut-être
6 selon comme mon mal évoluera". Bon alors
je ne lui dis pas que je suis inscrit à un Ironman
dans un peu plus d'un mois et que je suis également
inscrit à l'UTMB. De toute manière je ne sais pas
comment mais c'est sûr que je ne vais pas rester
si longtemps sans sport. Déjà que là j'ai largement
dépassé mes limites, il va falloir que je me défoule
avant explosion. En attendant j'ai toujours mal
au dos et je l'avoue, jamais je ne me suis autant
demander comment j'allais bien pouvoir faire et
si mon mental me permettrait d'atteindre malgré
tout mes rêves et objectifs.

26 Juin 2008
La vie Parisienne, épisode 2. Ce midi j'ai envie de
nager car je suis en manque d'endorphines, même
si je suis toujours très fatigué. Alors pour ne pas me
faire avoir, je vais dans une 3ème piscine pas trop loin
du boulot pour m'assouvir. Malheureusement arrivé sur
place je constate qu'elle est aussi fermée pour travaux
comme ma piscine habituelle. Allez c'est pas grave,
il fait beau je vais me faire une heure de marche active
dans Paris, ça changera. Après quelques kilomètres,
me voici rendu près du boulot vers le Printemps et les
Galeries Lafayette, où je découvre les effets "du lâcher de
bonne-femmes". C'est un véritable essaim. Allez je vous
explique la recette : vous prenez des grands magasins avec
plein de marques puis vous criez "Soldes", il vous reste
alors quelques secondes pour dégarpir avant d'être écrasé.
C'est bien simple il y a tellement de monde que ma marche
active se transforme en fractionné-slalom pour avancer et
et il y a tellement de femmes que j'ai presque honte
d'être là, un peu comme si j'étais rentré par erreur dans
le vestiaire des femmes à la piscine ... Elles gambadent
fièrement avec leur sac Chanel, Lafayette ou Printemps,
mais bon je taquinne, on n'a pas l'air plus dégourdis à
marcher fièrement avec les t-shirts des pires raids et des
plus belles courses auxquels on a participé. Je finis par
m'extirper et c'est presque avec soulagement que je
retrouve mon boulot. Bon allez j'aurai au moins pris
l'air en marchant ...

25 Juin 2008
J'ai un vrai problème ! Les journées ne font que 24h,
et entre le boulot et l'organisation du marathon de
ce week-end pour le village (www.tracesduloup.com)
je n'ai même plus le temps d'aller promener mon
chien. Allez je fais un sacrifice, je me dis que c'est
ma semaine de récup après l'Afrique du Sud. Ah
oui j'oubliais, bon anniversaire mon filleuil, 20 ans
c'est à cette age là normalement qu'on veut refaire
le monde ... En attendant moi je me rends surtout
compte que si j'ai toujours autant d'idées en tête
qu'à 20 ans, j'ai pris 20 ans sans le voir ...

24 Juin 2008
Je suis fatigué, il n'y a pas d'autres mots. La chaleur,
le retour des Comrades, le boulot, la préparation du
Marathon ou mes mots de dos ? Je n'en sais rien,
certainement un peu de tout ça. Mais une chose
ne change pas, je n'ai pas l'intention de l'accepter
sans me battre, alors ce midi direction la piscine
pour une séance d'entraînement. Et histoire de
clouer le bec à cette fatigue j'y vais en marche active.
Et là je découvre les joies de la vie Parisienne. J'ai
l'impression d'être dans un film surréaliste et de ne
pas vivre la situation, mais de me regarder la vivre
tellement c'est hallucinant. Ma piscine habituelle
étant fermée pour rénovation je suis allée au hasard
à la plus proche ailleurs. Et me voilà dans un bassin
avec minimum 200 personnes. Je me surprends à être
d'un calme à toute épreuve, ça paraît tellement incroyable
cette vie de Parisien ... Alors je me mets bien entendu
dans la ligne d'eau "nage rapide" comme d'habitude,
et j'y fais 2 à 3 mouvements de bras sur une longueur.
Il me faut même marcher tellement il y a du monde
et qu'ils sont tous lents, sans quoi je coule. Alors
je fais des longueurs et des longueurs à rire de moi.
Moi le pecnaud, qu'est ce que je fous dans cette
piscine où en dehors des gens en maillot de bain
rien ne distingue le lieu d'une rame de métro bondée
un jour de grève. Heureusement le temps que tout le
monde aille se faire beau, se coiffe, se mette sa petite
crème anti-pollution, ... le bassin se vide. J'ai 20mn
devant moi pour nager jusqu'à la dernière minute
d'ouverture, voire en gratter une ou deux en faisant
semblant de ne pas avoir écouté la demande d'évacuation
du bassin. Je mets tellement la gomme qu'au bout de
10mn je suis carbonisé. C'est bon ! Du coup il me reste
10mn à faire chaque longueur en me disant que je n'en
tiendrai pas une de plus. Et comme toujours j'ai l'idiot
qui est en moi qui ne cesse de me dire "Ah ah ah, t'es
pas cap ! hein ? tu vas être obligé de t'arrêter, t'as les
poumons qui te brûlent, t'es vraiment une mauviette
si t'arrives pas à en faire 2 de plus ...", forcément je
tiens ces 10mn, plus 2 discrètement gagnées auprès
des maîtres nageurs qui me sifflent pendant que je
m'emploie à aller le plus vite possible sans sortir la
tête de l'eau. Une bonne marche active pour revenir
et voilà un entraînement rondement mené.

 

 

19 Juin 2008
Je serai bien aller nager, c'était prévu dans ma tête
depuis ce matin, malheureusement je commence
à subir le contre coup de l'effort consenti et du manque
de sommeil cumulé. Alors pour une fois je fais dans le
raisonnable et je saute cet entraînement qui de toute
façon n'aurait pu être réussi sans l'envie qui va avec.
Et voici mon résumé des Comrades comme prévu :
Comrades 2008

18 Juin 2008
Aussitôt rentré, aussitôt MDPV ! Je combine tous
les plaisirs : 3h avec mon pote Fred et mon chien,
à faire du VTT dans mes bois où nous nous trouvons
à mi-parcours au beau milieu d'une meute de sangliers
qui effarés se mettent à courir dans tous les sens.
C'est ferme et définitif, je ne ressens musculairement
absolument rien de cette aventure, en voilà une bonne
nouvelle non ? Sinon j'ai quasiment fini mon résumé
détaillé, demain je vous le mets en ligne.

17 Juin 2008
Vive la France ! Attéri à 6h, il me faut 1h pour passer
la douane quand n'importe où il faut 5 à 15mn, puis
20mn de plus à attendre mes bagages quand partout
ailleurs ils sont sur le tapis avant même que l'on
soit sorti des contrôles et enfin alors que je pense
en avoir fini je prends le téléphone pour consulter les
horaires des trains et apprend que "en raison d'un
mouvement social le service n'est plus assuré".
C'est bon je n'ai plus de doute, je suis bien rentré !
Mes cannes vont bigrement bien, je suis vraiment
surpris de la mémoire à l'effort de mon corps après
2 mois sans entraînement. Seul mon dos fait de la
résistance après m'avoir fait souffrir toute la nuit.
Mais ma tête sait être plus forte encore.

16 Juin 2008
Le corps est fatigué, mais la tête tellement remplie
de bonheur d'avoir à la fois terminé (étant donné mes
petits pépins physiques) et à la fois vécu le mythe
de l'intérieur que cela me permet de passer sans
problème sur les pépins

15 Juin 2008
Départ à 5h30 dans une ambiance de folie par 21°
et 78% d'humidité. Il a beau faire nuit noire nous
courons tous comme des dératés au risque de
chuter. Habitué aux Ultras en tout genre je sais
très bien que "qui veut aller loin ménage sa monture"
est le premier proverbe à apprendre et que j'a toujours
atteint mes objectifs de finir comme chronométriques
en prenant un départ en endurance. Et pourtant je me
retrouve à 14, 15, 16 puis même 17,5km/h au bout de
4 km alors que la route monte déjà raidement. Que
dire si ce n'est que c'est la marque de fabrique des
Comrades et que je ne pouvais pas vivre ce mythe
sans respecter ce qui en a fait un mythe. Les côtes
s'enchaînent toutes plus dures les unes que les autres,
les abdominaux tremblent et la chaleur va grandissante
du lever du jour à 6h30 jusqu'à l'arrivée. A midi il fait 30°,
ça calme ! Mais heureusement l'ambiance de folie nous
suit 90km durant, on a l'impression d'être en train de
gravir le Tourmalet en tête durant le Tour de France
tellement les spectateurs sont proches de nous et nous
acclament. Pour un faible comme moi qui ne marche qu'aux
émotions, inutile de dire que le mal de dos qui me tiraille
depuis le lever n'est plus qu'une anecdote. Je sais que
quoi qu'il arrive je n'abandonnerai pas ! L'effort est si violent
que je suis pris de spasmes qui m'obligent à faire des
arrêts immédiats dans les fossés pour une purge en
règle. Mais je tiens, me délectant de tous les kilomètres
qui diminuent, parce qu'ici ils n'affichent pas les km
parcourus, mais les km restant à faire. A chaque panneau
j'entame un nouveau discours avec l'un des inombrables
visages qui passe dans ma tête. C'est tellement extra-
ordinaire que je voudrai avoir emmené avec moi les
yeux de tout le monde, de peur de ne pas réussir à
transcrire cette folie ambiante. Quand arrive le panneau
"5" je m'arrête le prendre en photo pour Fred qui me prend
toujours le panneau 85 en photo. J'ai souffert comme
d'habitude à ce passage, mais ça y est je l'ai et je
sais encore plus qu'au départ que je le tiens mon rêve
de finir ces Comrades. J'ai eu Delphine au téléphone
peu de temps avant ce qui m'a valu de partir en trombe
comme si elle était à mes côtés à peine nous avions
raccroché. Je sais qu'il ne faut pas, mais je viens de
passer de 7 à 14km/h. J'enrhume tout ce qui bouge
sur le parcours jusqu'à ... exploser à nouveau ! En fait
à 10km de l'arrivée j'ai calculé qu'à fond je devrai arriver
en 9h10 - 9h15. Je me suis donc lancé le pari pour
Delphine et les enfants de finir en moins de 9h. Ca
paraît impossible et surtout irraisonnable vu mon état
de fatigue, vu mon dos et vu mon manque total
d'entraînement, mais justement c'est ce genre de
défi qui me transcende. Si ce n'est pas possible, je
me dois d'essayer. Ca me brûle de partout, et à peine
suis-je en train de rêver que je vais réussir ce pari impossible
qu'une nouvelle côte plus dure se présente à moi. Interminable,
il n'y a pas 100m de plat nulle part. J'arrive enfin dans le stade
d'arrivée où sont massés des milliers de spectateurs qui
hurlent, frappent, chantent, scandent les prénoms des coureurs
qui passent. Inutile de préciser que je fais ces 400 derniers
mètres à une vitesse de folie, les bras en l'air pour passer
la ligne d'arrivée en 8h56 ! Pari gagné juste à temps, le
même plaisir que je prends chaque jour à partir un peu
plus tard pour prendre mon TGV et réussir à l'avoir pour
quelques secondes près. Cette course est un mythe
et je ne réalise pas encore la chance que j'ai de l'avoir
accrochée à mon palmarès, plus encore vu mon état
physiques de ces derniers mois ... Je vous ferai bientôt
un résumé plus détaillé avec les photos car j'ai tout de
même pris le temps d'en prendre pour partager ce rêve.

14 Juin 2008
L'oncle de Delphine est décédé hier. La nouvelle
est évidemment triste, douloureuse mais me permet
de mesurer une nouvelle fois et un peu plus encore
à quel point mes misères ne sont rien. Je cours
toujours pour plein de monde dans ma tête, mais
Alex cette fois tu auras la priorité des priorités parmi
les dizaines de têtes qui défileront en moi. Nous
sentons la fièvre de la course mythique monter avec
les dizaines de coureurs qui se remarquent au premier
coup d'oeil, les barrières qui se montent, les t-shirts
Comrades qui se multiplient et les télés qui préparent
l'évènement, car il faut savoir qu'ici cette course est
retransmise en direct durant 12 heures, c'est dire
l'importance qu'elle revet pour le pays.
Sinon
après une journée particulièrement calme en bord
de mer voici venu le temps des interrogations, car
si nous ne sommes pas du genre à stresser, nous ne
prenons absolument pas ce rendez-vous à la légère.
Tu t'habilles comment ? Tu prends quoi comme ravito ?
Tu prends quoi pour l'arrivée ? Tu penses gérer comment
le chrono et la dénivelée ? ... Et 2h plus tard nous
sommes enfin prêts. Désormais place au grand repos
avant un dernier gavage en sucres lents. Pour l'instant à
ce jeu là j'ai, sans surprise, mis tout le monde d'accord
par KO avec ma double panse ... Mais ce soir chacun
s'y met encore un peu plus. Ce n'est en rien un avantage
pour le lendemain, encore moins une garantie, juste une
précaution indispensable pour éviter le méga passage
à vide que tout coureur de fond redoute. Sinon pour
information, je cours avec mon mobile sur moi et il n'y a
aucun décalage horaire avec la France, alors n'hésitez
pas, si je suis en mesure de le faire je répondrai ou
lirai les SMS.

13 Juin 2008
Un rapide vol intérieur de Johannesburg à Durban
et nous y voilà. Ca sent bon, le soleil est là, la
lumière mais aussi la chaleur dès le matin. Pas
de quoi trembler non plus juste de quoi être bien
et décontracté. Première surprise, la ville de Durban
ressemble à un petit New-York à l'Africaine : une
grande ville, des tours, la mer, ... mais dans une
sérénité toute Africaine, les gens sont calmes et
souriants, le bonheur ! Nous filons à l'hôtel déposer
nos bagages et aussitôt le taxi pour aller retirer
nos dossards. 2ème surprise, un vrai Marathon
Expo de Paris nous attend. On y traîne après
avoir retiré notre dossard. Nous commençons
quand même à nous multiplier les questions
pour préparer au mieux nos stratégies de course
respectives. La pression tranquille. Tellement
tranquille que nous finissons au bord de la piscine
sur le toit de la tour de l'hôtel où ... nous roupillons
comme des bébés durant 1 heure. Nous avons
bien entendu commencé le "régime" pâtes pour
faire les stocks à 2 jours de la course. L'ambiance
est bien entendu à la taquinerie et à la rigolade
permanente, cela contribue également à préparer
sereinement la course, puisque nous n'avons pas
le temps de courir la course trop tôt et trop de
fois dans notre tête avant le départ. En fin
d'après midi, nous craquons et partons baskets
au pied pour un petit jogging de 55mn sur la plage.
Tant pis pour le repos complet, le plaisir n'attend pas.
Malheureusement dès les premiers 500m, la douleur
monte dans mon mollet gauche. Evidemment je ne
veux pas gâcher ce moment alors je poursuis tranquille
sans rien dire. Et certainement par compensation au
bout de 2km j'ai mal au bas du dos. Allez rien de grave
rassurez-vous, dans ma tête je suis déjà prêt et j'ai
la réponse qui convient "plus que 88km à tenir" ...
Sinon il sera possible de nous suivre durant la course
sur le site officiel des Comrades dans la partie Vidéo.
Mon dossard : 48540, je pars dans le sas A, tant pis
pour moi, je devrai être raisonnable. Philippe aura le
dossard 26312 et partira en sas A avec moi, tandis que
Yves aura le dossard 17928 et partira dans le sas F.

12 Juin 2008
Un coucou à Chocho et à Bruno, les amis du
Team Globules restés en France et me voilà
parti avec Philou (Philippe Remond) et Yves
pour représenter le Team Globules comme l'AFSE
et participer à une course mythique supplémentaire.
Oui j'ai bien dit mythique. C'est d'ailleurs ce mot qui
me permet d'être là aujourd'hui, sans quoi vu qu'il
m'est formellement interdit de faire tout sport je
serai probablement assis sur mon canapé. Mais
je suis conscient de ma chance aussi je ne peux
envisager de rater le privilège d'un rendez-vous
avec l'histoire de l'ultra-marathon : les Comrades.
Alors bien sûr qu'en ayant aucun entraînement,
même faible, cela paraît doublement déraisonnable
mais j'ai la ferme intention de prouver à qui
s'interroge encore ou ne veut me croire que notre
tête est capable de faire faire des choses bien
au delà des limites que l'on veut bien s'imposer.
Je dirai même que les limites de chacun sont
les limites que sa tête lui impose. Je me suis
donc préparé mentalement pour ma famille, mes
amis et ces enfants malades car finalement
voilà une occasion rêvée de prouver mes dires.
Je reste bien sûr particulièrement inquiet de ne
pas savoir ce que me réserve mon dos, pour autant
je n'imagine pas abandonner un tel projet pour une
inquiétude. Il me faudra simplement contrarier ma
nature de compétiteur pour ne pas me laisser griser
par le sas Elite dans lequel je vais partir. La foule,
une course mythique, une place en élite, ... rien
qui vaille pour un esprit comme le mien, mais je
vais réussir à me gérer j'en suis persuadé. Sinon
dans l'avion entre 2 rigolades, nous préparons un
petit peu la course pour décrypter les dangers
d'un parcours particulièrement complexe et surtout
nous mettons une gentille pression à notre ami
Philou en lui expliquant qu'il ne peut finir ailleurs
que dans les 10 premiers ... Nous arrivons enfin
à Johannesburg à 22h. Aussitôt l'envie nous prend,
Philou et moi d'aller tater du bitume et nous voilà
à 22h30 partis à l'aveuglette. C'est bien simple
le premier document que nous avons lu dans
l'avion nous précisait de ne pas sortir seuls, pas
dans des endroits peu éclairés et nous voilà partis
je ne sais où en courant à contre sens sur une voie
express totalement dans le noir, le long d'une voie
ferrée. Certes comme paysage il y a mieux, mais
quelle joie de discuter sans voir les km s'enquiller
et surtout jouer à l'interdit. Ben oui, nous sommes
toujours adolescents ...
Oups j'allais oublier :
bon anniversaire ma chérie !!! 15 ans de mariage
aujourd'hui (heureusement que le téléphone existe
pour me le rappeler ...), voilà un beau cadeau que
je t'offre, une journée calme à la maison ...

10 Juin 2008
Pas un poil de sport, j'ai tenu ! Pourtant avec le
beau temps ce n'est pas l'envie qui me manque,
mais je sais très bien qu'il est trop tard pour
rattraper le temps perdu au niveau entraînement
et que la seule chose qui puisse m'arriver c'est
me blesser un peu plus encore. Les amis viennent
tour à tour me souhaiter bon voyage et bonne chance
pour la course, ça fait forcément chaud au coeur
mais surtout moi ça me motive comme jamais
pour m'arracher et leur faire plaisir, car une
nouvelle fois je vais partir avec des dizaines et
des dizaines de visages et paroles en tête, bien
décidé d'être à la hauteur pour eux. Et puis
n'oublions pas que mon malheur n'est quand
même pas grand chose bien que douloureux
en regard de ce que vivent certains, notamment
les enfants touchés par le syndrôme d'Evans.
Alors tous les petits gestes réunis pour aider
ces enfants permettront peut-être que certains
d'entre eux aient le privilège de devenir adultes.
Enfin histoire d'être égal à moi même j'ai attendu
22h pour me mettre à faire mes valises pour demain
matin alors que je n'ai absolument rien préparé.
Quel bonheur de passer toujours sur le fil ...
d'ailleurs je me suis comme d'habitude amusé
à charger ma valise au gramme près de ce qui
est autorisé, juste pour avoir le plaisir de me
dire que c'est passé juste mais que j'ai eu
raison d'avoir confiance en moi, lorsque je
déposerai mes bagages au comptoir.

09 Juin 2008
Rézonabele ! Je découvre ce mot alors pardonnez
moi l'orthographe ... Oui j'ai décidé d'être raisonnable
même si ma tête me pousse à ne pas l'être. Je me
retiens donc d'aller courir, malgré le beau temps
et la beauté enivrante des champs et des bois à
cette saison. Un peu d'électrosimulateur ? Non
plus merci ! Bon alors un petit tour de vélo ? Oui
mais du VTT et juste 1h avec ma petite femme.
En m'étant gavé de Propofan je réussi une nouvelle
fois à masquer la douleur, tout au moins tant que
je reste immobile. J'espère avoir trouvé la solution
pour que les médicaments associés à ma tête
fassent franchir la ligne d'arrivée à mon corps.
A vrai dire je me prépare surtout mentalement
pour cette course. Ce sera bien là l'occasion
de repenser à tous ceux qui me soutiennent
pour me sortir les tripes et de penser plus
encore à la chance qui est la mienne comparée
à ces enfants touchés par le Syndrôme
d'Evans. Allez il faut y croire, rien n'est
impossible quand on le veut vraiment !!!

08 Juin 2008
7h45 de nouveau, je suis prêt pour une longue
sortie à vélo avec mon ami Fabrice. Mais vu
ce que je viens de vivre, je décide de contrarier
un poil ma nature pour atteindre mon objectif
du jour : je prends des médicaments ! Je n'aime
pas cela, c'est dans ma tête assimilable à de la
dopette mais tant pis je tente ma chance, si des
fois cela marchait je reproduirai aux Comrades.
2 Propofan et hop sur le vélo. Bon l'inconvénient
avec ces médocs c'est qu'ils ne sont pas aussi
rapides que mon attente, alors forcément au
départ ça coinçe et ça couine. Mais fort
heureusement au fil des kilomètres dans notre
campagne, je finis par oublier mon dos. Le top !
10, 20, 30, 50, 80, 85km sans le moindre
problème. Oui je sais bien que masquer la
douleur ne guéri pas, voire pire, permet d'aggraver
son cas, mais là quel bonheur, il a fait un temps
parfait, je suis en pleine campagne, je fais du sport,
je suis avec un ami et ... je n'ai pas mal au dos.
Malgré tout durant toute la sortie je reste vigilant
pour ne pas risquer la sciatique. En fait je crois
que sortir avec Fabrice est idéal pour moi car
lui est raisonnable et il roule un poil moins vite
que moi ce qui oblige l'idiot que je suis à ne pas
sans cesse avoir le nez dans le guidon à tenter
de faire exploser mon compteur. Et pour finir
cette journée qui a commencé sous les meilleurs
hospices, lorsque j'arrive Delphine et Antoine
m'attendent avec leur vélo de course (et les
chaussures et pédales look toutes neuves
achetées la veille pour Antoine qui biche).
Me voici donc pour une mini sortie "déroulade"
en famille. Je savais que ce serait une grande
journée ! Et hop 95km au compteur. 95 km
qui sonnent comme un clin d'oeil à mon prochain
défi de 90 km. Bien sûr il s'agit là de vélo mais
vu l'état qui était le mien depuis 2 jours, je
savoure mon bonheur et surtout je reprends
espoir (sans euphorie pour autant) de voir la
ligne d'arrivée des mythiques Comrades.

07 Juin 2008
7h45, je suis en selle pour une sortie VTT
sauvage dans les bois. Bien sûr ce n'est pas
une bonne idée pour mon dos, mais je suis le
seul à connaître le parcours que j'ai tracé pour
le trail que nous organisons dans 3 semaines
et nous devons absolument faire repérer le tracé
à certaines personnes, alors en route. La boue,
les ornières, les glissades, les pierres, ... rien
n'est fait pour mon dos. D'ailleurs j'ai si mal au
dos que je crois que c'est bien la première fois
que j'immerge dans ma forêt sans ressentir le
moindre plaisir. J'ai vraiment hâte que cela se
termine et malheureusement cela dure 2h15.
A peine arrivé je saute sur les médicaments
mais il est trop tard, ma journée complète
sera ... tendue ! Toujours plus loin de la
ligne d'arrivée, je reste pour autant convaincu
que je suis capable de résister pour la franchir.
D'ailleurs demain je m'entraîne sérieusement car
il me faut retrouver mes qualités d'endurance.

06 Juin 2008
J'ai dû faire le c... parce que chaque jour
est pire que la veille. J'ai moitié envie de pleurer
tellement ça me tiraille, moitié envie de rire de
la cocasserie de mes positions. Chaque jour
qui passe m'éloigne de la ligne d'arrivée des
Comrades et pourtant je n'abdique pas. Pire
je vais me battre contre mon corps jusqu'au
dernier moment alors juste histoire d'avoir
le dernier mot je me fais une petite séance
natation de 35mn seulement tout à fond.
Ca tire, mais c'est pas grave ça ne m'arrête
pas. Je nage à 4, puis 5 puis 7 mouvements
pour prendre ma respiration tout en m'accrochant
aux meilleurs du bassin. Malheureusement sorti
du bassin et de la petite compétition que je me
suis organisé dans ma petite tête je fais douter
tout mon entourage. Ce n'est pas faute de vouloir
faire autrement mais n'arrivant pas à me tenir
droit forcément ça ne m'aide pas à faire
comprendre que je ne veuille pas m'abstenir
de participer aux Comrades. En fait c'est comme
le Triathlon de la semaine dernière, j'ai au fond
de moi la flamme qui me dit que je verrai le bout
même si je dois avoir des passages difficiles.

05 Juin 2008
Il y a bien longtemps que je n'ai pas été
aussi mal en point. Mal debout, mal assis,
mal couché, rien ne va. La journée est
forcément extrêmement longue dans cette
situation. Du coup il est inenvisageable
d'aller courir ce soir comme j'aurai aimé.
Mais heureusement mon Cookie va sortir
son maître. Il est sans cesse après moi et je
comprends bien son "bon t'as plus rien à faire
là alors on se tire tous les 2 dehors hein ?".
Et je cède, j'ai besoin d'endorphine mais aussi
de chlorophile, alors je prends le VTT pour un
tour de 10km au taquet avec mon chien. Son
bonheur suffit à me rendre heureux pour la
soirée car je sais parfaitement ce qu'il ressent
lorsqu'arrive l'heure à laquelle nous partons
tous 2 nous oxygéner et nous dépenser.
Du coup au bout de 10km j'ai l'impression
qu'il me dit "et si on allongeait un peu ?",
et bien sûr je lui accorde ce privilège, il n'y a
pas de raison que nous soyons 2 à souffrir
mentalement. Sinon mauvaise nouvelle
pour tous : il est inutile de chercher à me
faire changer d'avis comme vous êtes nombreux
à tenter de le faire parce que je pars c'est sûr
pour les Comrades et même si je ne sais pas
encore comment je vais faire, je veux finir
coûte que coûte cette course mythique.
Mais bon j'ai bien compris je vais laisser
encore un peu de temps à mon corps dès
mon retour d'Afrique du Sud c'est promis.

04 Juin 2008
Journée triple bof ! Je loupe mon train pour
aller au boulot, je fais une sortie course à
pied complètement minable de 45mn
durant lesquelles mon dos ne m'aura pas
laissé une minute de repos, enfin mon
rhumatologue m'a prescrit une infiltration
mais je devrais m'arrêter totalement
après si veux avoir une chance, et
surtout que si avec ça ça ne passe pas
je devrais passer un miello-scanner en
vu d'être opéré. Bouh je veux pas, donc
ça va passer avec l'infiltration j'en suis
sûr ! En attendant je me colle 2h d'électro-
simulation pour compenser mon manque
d'entraînement, car j'ai comme une crainte
énorme : dans 10 jours je devrai courir 90km
et je ne vois vraiment pas comment je peux
tenir la distance pour l'instant car c'est bien
plus éprouvant qu'un triathlon. Je n'ose même
pas me dire que je compte sur ma tête
d'autant plus que tout mon entourage s'acharne
à me faire peur des séquelles que cela pourrait
me provoquer. Bon et bien en attendant je vais
faire "Courage, fuyons !", on verra bien comment
je serai d'ici quelques jours.

03 Juin 2008
C'est l'entraînement du club, j'ai vraiment envie
de prendre l'air, mais je sens bien que ça tire.
Alors je coupe la poire en 2, je sors courir
mais en mode zen et pas longtemps. On
avale nos 10km en un peu moins de 50mn,
vraiment pépère, mais c'est ce qu'il me faut.
La mauvaise nouvelle du jour c'est que la
compagnie locale qui devait m'amener de
Johanesbourg à Durban a fait faillite. J'en
suis donc pour ma poche du billet, et quitte
à trouver une autre compagnie. Bon la bonne
nouvelle c'est qu'il y a des choses plus graves
sur terre et que j'ai un autre billet. L'aventure
continue ...

02 Juin 2008
Même pas mal ! Au dos si bien sûr toujours,
mais dans ma tête c'est grand bonheur toute
la journée. Mieux malgré mon absence totale
d'entraînement je n'ai même pas mal aux
pattes et pourtant hier je n'ai pas chômé.
Ah j'irai bien courir ce soir, mais je fais un
effort pour ne pas gâcher mon plaisir, pas
de risque. Je monte juste sur mon vélo
d'appart pour me délasser. Il me faut
maintenant penser à récupérer comme
il faut et surtout me préparer mentalement
à l'effort qui m'attend au Comrades qui va
être une autre paire de manches ...
En
attendant comme prévu voici le résumé
de mon premier Triathlon.

Tri de Vendôme

 

01 Juin 2008
Je suis HEUREUX !!! J'ai réussi mon pari,
je suis allé au bout de mon premier Triathlon
Longue Distance. A bien sûr la sciatique
était là et elle m'a bien handicapé, mais ma
tête a su prendre le dessus pour lui faire voir
qui commande. Alors j'ai juste fait 500m de
natation avec une jambe totalement bloquée,
puis 10 km à vélo du 67 au 77ème km avec
une seule jambe étant paralysé de la jambe
gauche de la cuisse au mollet. Terrible
mentalement car j'étais dans des dispositions
incroyables, mais peu importe dans ma tête
rien ne pouvait m'arrêter. Les 2 premiers km
de course à pieds ont été difficile car la
transition est musculairement pas facile,
mais alors ensuite ma pauvre sciatique
n'a rien pu faire pour contrer mon plaisir.
Si j'en ai remonté 23 je crois malgré mon
handicap sur vélo, j'ai dû en enrhumer
plus de 50 sur course à pieds. Ils devaient
tous se demander d'où je sortais. Je finis
ce triathlon en 6h01m. C'est bien sûr
fatiguant mais nettement moins éprouvant
que la course à pied longue distance car
il n'y a pas les impacts sur les 2 premières
épreuves, et puis cette variété dans l'effort
ce n'est que du bonheur pour un sportif.
Une expérience qui en appelle d'autres c'est
sûr ! Allez je vous ferai un petit résumé
détaillé demain de ma petite sortie de 3km
en natation, 80km à vélo et 23,6km de
course à pieds. Tout ce que je peux dire
c'est que j'ai vraiment eu le temps en 6h
de penser à tous ceux qui se sont élevés
pour que je me préserve et je suis vraiment
vraiment heureux de leur avoir prouvé que
je ne suis pas fou, que je savais que je
pouvais le faire et surtout que quand rien
ne va il ne faut pas fuir mais se battre.
Ma tête l'a fait c'est le plus important,
mais je reste très touché par toutes
ces inquiétudes à mon égard.

30 Mai 2008
Bon et bien ça y est c'est le jour de l'IRM.
Me voilà dans la machine, je n'ai plus qu'à
attendre le verdict. Pas de surprise bien sûr
il constate une hernie discale comme tout
le monde l'a vu au niveau de L4-L5, mais vu
que le scanner n'a rien vu il cherche et fini
par me trouver une 2ème hernie discale en
L5-S1 plus je ne sais quel terme, bref ça
frotte ! En tout cas dans son charabia il a
visiblement émis de nouvelles pistes pour
le rhumatologue que je dois retourner voir.
Bon quand même il se montre rassurant,
il n'y a pas lieu d'opérer. Et comme je ne
veux pas entendre la réponse je ne lui
demande pas si je vais pouvoir reprendre
le sport ... dans ma tête c'est déjà oui.
A part ça les messages de mes amis
ne cessent d'affluer pour m'inciter à
arrêter encore et à ne surtout pas faire le
triathlon que j'ai programmé ce week-end.
A croire qu'un forum s'est monté sur mon
compte car si je n'ai pas 10 amis qui m'ont
parlé de finir dans un fauteuil si je continue
je n'en ai eu aucun. Je l'avoue ça me fait
réfléchir et encore plus chaud au coeur
de voir à quel point ils sont tous soucieux
de ma santé, mais si je n'ai rien à prouver
(en dehors que c'est toujours la tête qui
commande) je ne veux pas changer d'avis
car je suis persuadé qu'il faut que je me
violente un peu pour reprendre le contrôle
de mon dos. Et puis si je n'étais pas un poil
déraisonnable j'aurai l'impression de ne plus
être vraiment moi. A 22h, je n'en peux plus
alors je trouve une multitude d'excuses
pour justifier qu'il me faut aller courir
même si c'est une erreur de débutant que
d'aller s'entraîner l'avant veille d'un gros
effort juste pour se rassurer. Alors oui,
j'ai besoin de savoir si peux tenir 1km,
j'ai envie de faire plaisir à mon chien qui
ne tient plus, j'ai besoin d'endorphines,
j'ai besoin de savoir si mon dos me
va pas décider d'écourter plus vite que
je n'en rêve mon triathlon ... Alors je pars
et malheureusement au bout de 5mn la
douleur me vient dans la fesse avant de
descendre au mollet avec un dos qui me
tiraille sévèrement. Je ne sors que 30mn
dont je reviens épuisé comme si j'avais
mené un combat, mais le bien que cela
m'a fait à la tête ne peut en aucun cas
être masqué par mon mal de dos. Et
durant ces 30mn j'ai le temps de me faire
encore un peu plus peur sur mes capacités.
Finalement tout va bien car c'est le doute
que je préfère et qui me motive.

28 Mai 2008
2 jours sans rien faire et sans rien pouvoir
faire, c'est beaucoup trop pour ma tête.
Alors direction piscine pour 2,5km de crawl
non stop. Ca commence mal car au bout de
10mn je suis déjà fatigué (le manque d'entraînement
bien sûr) et je ressens déjà des tiraillements
dans le dos. Mais au risque de me répéter
je suis persuadé que c'est la tête qui décide,
alors il faut que la tête s'habitude au dépassement
pour progresser. Et évidemment sans surprise
je ne m'arrête pas. Je ressors bien lessivé
(dans tous les sens du terme ...) et surtout avec
encore un peu plus la trouille pour dimanche,
car c'est décidé, sûr et irrémédiable, je participe
au Triathlon Longue Distance de Vendôme (3km
de natation, 8àkm de vélo et 22 de course à pied).
Ca tourne en boucle dans ma tête : comment vais-je
faire pour aller au bout ? En temps normal ça ne
m'aurait pas plus inquiété que ça, mais vu que je
ne m'entraîne plus depuis des mois et vu la
paralysie de mon mollet gauche, ça risque d'être
compliqué, sauf si ... ma tête reprend le contrôle.
Et clairement je compte sur elle, je veux voir
la ligne d'arrivée, même dernier. Et quand on
a la frousse soit on se terre, soit on redouble
de travail. pour ma part pendant que je prends
l'apéro pour fêter l'anniversaire de ma fille
j'entame une séance de 2h d'électrosimulation
pour tenter de combler la perte musculaire
liée à l'arrêt de mon entraînement.

25 Mai 2008
J'avais fixé rendez-vous à mon pote Fabrice
pour une sortie un peu longue à vélo depuis
le début de la semaine, je ne peux pas revenir
sur ce que j'ai dit maintenant ... Ca ne se fait
pas ! Alors nous voilà parti sur une route que
je ne connais pas. On discute, on admire et
les km s'enfilent. Vu que j'ai mal au dos je
contrarie mon style "tout en force" pour faire
du "souple". Alors je mouline, je mouline,
et à la moindre côte je reste le derrière collé
à ma selle pour ne pas forcer. Au bout de
40 km mon mal de dos se transforme en
pics, mais heureusement nous sommes
loin de la maison, plus moyen de couper, je
suis donc obligé d'aller au bout. Finalement
nous aurons fait une belle petite sortie de
68km à très bon rythme. J'ai juste eu le
temps de prendre peur sur mon niveau
actuel, mes douleurs et l'ampleur de ce
qui m'attend au Triathlon Longue Distance
sur lequel je me suis inscrit le week-end
à venir. En fait je crois que cette frousse
est mon meilleur remède. J'ai besoin de
me motiver pour tenir et ne pas passer
pour une brêle même si j'y vais juste
pour voir avant mon Ironman de cet été.

24 Mai 2008
Je suis cassé d'hier, mais j'ai dit que plus rien
ne m'arrêterai alors je dois montrer à mon
corps qu'il n'aura pas le dernier mot. Vu mon
état c'est vraiment juste histoire de dire que
je l'aurai que je monte sur mon vélo. Une
petite sortie de 40mn en pleine campagne,
au moins pour le bonheur des yeux.

23 Mai 2008
C'est le week-end, mais le boulot et le manque
d'endorphine vont me faire exploser si je ne
vais pas me défouler, alors tant pis au diable
les médecins, j'ai assez eu de repos inutile
comme ça, je pars courir pour voir. Et puis
attention c'est comme hier, je pars avec mon
excuse : je vais promener mon chien qui
va devenir dépressif si je ne l'emmène pas
dans les bois. Ah s'il pouvait parler, ça serait
terrible, tellement il est heureux dans son regard
de me revoir baskets aux pieds. Et moi que
devrais-je dire ... J'ai pris les plus amortissantes
de toutes pour assurer, mais au bout de 500m
je suis quasiment bloqué. Tant pis, je continue.
Il y a tellement longtemps que je n'ai pas couru
que mes sentiers habituels sont devenus couverts
d'orties, mais pas grave si ça me pique jusqu'aux
bras, je suis dans mes bois. Malheureusement
au fil des minutes mon rythme diminue fasse
à la douleur grandissante. J'ai moitié envie de
gueuler après mon chien qui court tête en
arrière comme s'il allait me dire "Il y a un
problème, t'es parti pour une sortie marche
à pieds" tellement je suis lent. C'est dur
mentalement d'être dans cet état mais je
ne vais pas pleurnicher, déjà j'ai couru
30mn, et ce qui est sûr c'est que je ne
cèderai plus. Je vais reprendre et ma tête
finira par reprendre le dessus !!!

22 Mai 2008
Quand on a une excuse c'est mieux pour faire
quelque chose qui est interdit. Alors moi j'ai
une terrible et réelle envie qui me sert d'excuse
merveilleuse : je vais faire du vélo de course
avec mon fils parce qu'il a envie de s'entraîner
et qu'il a autant envie que moi de faire du vélo
avec son père. Et c'est reparti pour une leçon
de tactique "vélo de course". Le "sucage de
roue est acquis", les bons rapports au bon
moment aussi, alors on passe aux explications
un peu plus pointues sur sa position par rapport
au vent et aux termes liés à la course. La
relance Ok, les attaques aussi ... Et pour
voir si tout est bien acquis je l'incite à me
placer désormais des attaques surprises. La
première est nickel, on file alors à 45 km/h.
La 2ème encore mieux car le petit effronté
m'en pose une carrément en côte, et je me
dois de relancer méchamment pour tout juste
lui reprendre la roue. J'ai l'impression de rêver,
je n'arrive pas à reprendre mon fils de 11 ans.
Maintenant je suis en alerte et je me méfie,
et nous filons une nouvelle fois à 45km/h.
A quel bonheur, du sport et avec mon fils.
Il commence à baisser de rythme au bout
de 40mn plutôt intenses, enfin je crois,
parce qu'il m'en replace une à la sortie du
bois, et c'est avec autant de fierté pour le
père que pour le fils que je lui annonce une
fois revenu sur lui que nous roulons à 46km/h
nouveau record pour lui. Nous filons tranquille
jusqu'au village après 1h de sortie où je le
laisse savourer son effort en faisant semblant
de ne pouvoir le reprendre dans une ultime
attaque à quelques encablures de la maison.
Evidemment mon dos m'a fait souffrir, mais
le plaisir est tel que je suis prêt à souffrir
tous les jours pour revivre ça.

21 Mai 2008
Toujours aussi mal, je marche comme un grand
père après un lever à 4 pattes. Ca fait rire
tout le monde mais c'est pas grave. Je mets
ma tenue de course, mon chien se met à
rêver comme moi, mais j'ai bien trop mal
pour aller courir, c'est juste pour me remettre
dans l'ambiance. Au menu du soir, abdos à
me les faire brûler et grosse séance quadriceps.
Cookie, demain je te promets, la tenue ça sera
pas pour me remémorer. De toute façon si ça
doit lâcher autant que ça arrive vite. Dans ma
tête je me remets à rêver : et si je participais
au triathlon longue distance de Vendôme dans
une semaine ? Et si je voyais le bout des
Comrades dans 3 semaines ? "T'as pas
d'entraînement", me répond mon côté lucide.
"M'en fout tu verras", surrenchérit mon côté
irrationnel. En moins de temps qu'il ne faut
pour l'écrire, je me rappelle que j'ai rempli
les minimas pour partir dans le sas Elites des
Comrades, et je me vois déjà à m'accrocher
aux locaux qui voudront m'en imposer. En fait
je sais qu'il faudrait que je prenne le départ
avec mon ami Yves de l'arrière sans quoi
dossard sur le bide, je ne résisterai pas à
l'ambiance de la course. 2ème défi donc :
si je parviens à prendre le départ il me faudra
être raisonnable pour arriver au bout. Un défi
ça ? Non c'est surhumain pour moi ...

20 Mai 2008
Il fallait bien que ça tombe sur moi ! Incohérence
entre les scanner et les constatations médicales.
Mon hernie ne devrait pas provoquer une sciatique
aigue, il y a donc comme les 2 spécialistes me
l'ont dit un risque qu'ils soient passés à côté de
quelque chose. Donc l'infiltration est reportée
et je dois aller passer une IRM maintenant.
Moi qui ne vais d'ordinaire ne suis jamais
malade, là je vais en connaître un rayon
(sans jeu de mot) sur les hôpitaux ...
Mais alors autant le dire, le moral est dans
les chaussettes. J'ai beau relativiser ma
douleur par rapport aux choses bien plus
graves qui touchent des gens que je connais,
la pilule ne passe pas. Du bout des lèvres je
pose tout de même la question pour savoir
si peux reprendre au moins la natation, en
commençant à baisser la tête comme un
chien qui a fait une connerie et qui va en
prendre une sur le coin du museau. Et miracle
j'ai le droit de faire du dos crawlé uniquement.
Bon je vais être honnête, j'ai aussitôt déformé
cette phrase dans ma tête : dans dos crawlé,
il y a crawl, donc je ferai du crawl et pas
trop longtemps, ça veut dire pas plus d'1h ...
Limite si ça ne me rend pas euphorique,
alors je me vois faire du vélo car ça ne doit
pas faire plus mal que la natation et si
j'arrive à faire du vélo je dois bien réussir
à courir, oh pas longtemps, juste 1h30 et
dans les bois pour être sur terrain souple.
Malheureusement Delphine est là et elle a
bien noté la phrase exacte, il faudra donc
que je parlemente ... Et pour finir le docteur
m'annonce qu'il faut aussi apprendre à gérer
et à vivre avec la douleur, qu'il ne faut pas
se laisser abattre dès que l'on est bloqué.
Ah je lui aurai sauté au cou à celui là tellement
je suis content. Je regarde Delphine, qui lui
dit l'air malheureuse "Ah oui mais ça au niveau
mental et passer sur la douleur il sait faire",
l'air inquiète. Dans ma tête c'est clair, je ne
guérirai probablement pas et il faut du mental
pour supporter la douleur, OK je vais reprendre
l'entraînement, yooooohhhooooouuuuuuuuu !!!!

18 Mai 2008
Juste un petit peu ! Quoi ? J'ai juste craqué
un petit peu. 8h je suis à vélo. Quel bonheur,
tout le monde dort et moi je reroule. Promis
c'est juste pour un petit tour. 30mn seulement
mais que c'est bon. J'ai mal au dos bien sûr
mais tellement de bien à la tête que je me
moque totalement de mon dos. Et comme
ça m'a redonné le moral je me fais ce soir
une petite séance de 2h d'électro-simulation.
Il va falloir qu'il se magne à trouver le médecin
parce que je sens le volcan bouillir et je ne vais
pas tarder à reprendre du service même contre
l'avis médical. Ca au moins c'est clair.

17 Mai 2008
Je tiens mais mon entourage va craquer avant
moi je crois. Je suis énervé, je le sais et je vois
bien que je ne suis pas comme d'habitude, mais
c'est plus fort que moi. Le manque devient trop
fort alors tout fuse ... Heureusement ce soir
St-Etienne bat Monaco 4-0 et retrouve la
Coupe d'Europe de mon enfance. En fait c'est
ça qui me manquait car à chaque but je saute
et je n'ai pas mal au dos. Magique ...

16 Mai 2008
J'ai passé mon scanner ce jour. Malheureusement
celui-ci a confirmé mon hernie discale mais n'a
pas permis de déceler le facteur aggravant qui
me paralyse la jambe gauche. Je suis impotent et
désormais courir 500m s'assimile aujourd'hui à un
exploit pour moi. J'ai envie de lui sauter au cou,
même s'il ne peut rien ce brave médecin, car
j'attendais une explication suivie d'une solution
et je repars avec mes douleurs et surtout une
incompréhension totale de sa part qui m'inquiète
encore plus. Il voudrait que je passe désormais
une IRM car je ne devrai pas être dans l'état
qui est le mien au vu du scanner. La machoire
serrée j'attends que ça passe. J'ai envie d'hurler
à la mort. Dans ma tête le combat est reparti :
"bon ben foutu pour foutu, vas-y mon Ludo,
craques et vas faire du sport, ça ne sera pas
pire et au moins tu te feras du bien", "oui c'est
ça et si j'ai une chance sur mille de me rétablir
comme ça je la fout en l'air", ... J'ai envie de
sortir de mon corps pour ne plus entendre ma
tête se disputer toute seule. Quand je pense
que la plupart des personnes se motivent pour
aller faire du sport une fois par semaine alors
que moi je me motive toutes les heures pour
ne pas en faire, j'en ai la rage !!! En attendant
je n'oublie pas les gens vraiment très malades
et ceux qui souffrent bien plus que moi. Alors
courir pour l'AFSE, pour mon père handicapé,
pour mes amis et membres de ma famille
gravement malades ou à la mémoire d'Eric
ce ne doit être des mots quand tout va bien
mais une attitude sincère en toute circonstance.
Je n'ai donc pas le droit de baisser les bras
et encore moins de me plaindre. La tête relevée,
c'est sûr, je vais revenir après ce sale moment.

15 Mai 2008
Tout m'énerve ! Je pense que je viens d'atteindre
mon point de rupture. J'ai l'impression qu'il m'est
plus dur de ne pas faire de sport que de terminer
la Diagonale des Fous avec un genou en vrac.
Je vais craquer, je le sais, je le sens. Et ça
m'énerve car je dois me faire violence sans cesse
pour ne pas craquer et repousser ma faiblesse à
un peu plus tard. J'ai l'impression d'avoir la tête
sous l'eau depuis 1mn et de me débattre pour
retrouver de l'oxygène. Vite des endorphines !!!
Et plus ça va, moins j'ai de temps pour penser
à autre chose car maintenant du lever au coucher
ma tête est dans une dispute continue entre le
bon intelligent, et le bourrin qui veut sa dose.
"Allez juste une petite séance de natation,
personne ne le saura et ça ne peut pas te faire
de mal", "idiot, tu risques de rater des rendez-
vous majeurs parce que tu es bloqué et tu as
encore envie de jouer ?", "oui mais si des fois
en forçant un peu ça te remettait ?", "ça se
saurait !", "et si tu es guéri à temps mais que
tu n'as aucun entraînement comment tu vas
faire ?", "vaut mieux aller doucement lentement
qu'aller nulle part vite !", ... Alors que dire
quand en plus tous mes amis, ma famille,
les médecins, les collègues, ... me
conseillent de faire un break total et de prendre
soin de mon corps. Je sais bien qu'ils ne
pensent qu'à mon bien, ça me va droit au coeur
d'ailleurs, mais ça ne me va pas du tout comme
solution que de m'arrêter et de me reposer. Il faut
bien comprendre que j'en suis arrivé à rêver de
jour comme de nuit que je cours, que je nage,
ou que je fais du vélo. J'en prends mal au ventre
tellement je suis en manque. J'ai déjà envie
d'annoncer "désolé mais j'ai craqué" tellement
je me sens prêt à déraper. Bon je vais essayer
de tenir jusqu'à demain jour de mon nouveau
scanner en espérant une bonne nouvelle, même
si mes violentes douleurs dans les jambes ne
me laissent rien présager de bon ...

13 Mai 2008
Rien ne va plus, faîtes vos jeux ! Courra, courra
pas ? Triathlon fin mai ou pas de Triathlon ?
Ma jambe est de plus en plus difficile à bouger
et je crois de moins en moins au miracle. En fait
si, je crois à un dernier miracle (l'avantage d'être
un enfant ...), celui de remarcher normalement
mercredi prochain. J'ai RDV vendredi pour un
scanner avant de pratiquer une infiltration sur
le nerf sciatique la semaine prochaine. J'espère
me réveiller mercredi avec une jambe qui fonctionne,
un dos qui m'aura oublié et ... une piscine ouverte
pour aller tater du bassin, mesurer ce que j'ai perdu
et me défouler un bon coup. Pouvu que ça marche ...

12 Mai 2008
J'en ai plein le dos c'est le cas de le dire ! En fait
je n'en peux plus de me retenir de faire du sport.
Ce midi alors que j'aurai pu nager une heure je
me suis noyé dans le boulot et ce soir au lieu
d'aller faire une sortie vélo peinard je me suis
épuisé dans les travaux de ma nouvelle maison.
J'aime bien le boulot et les travaux c'est sûr,
mais pas à la place du sport. En fait je crois
que j'ai surtout peur de faire ces efforts pour rien.
Vivement le nouveau scanner et l'infiltration à
suivre pour que je puisse y voir plus clair sur
mes objectifs. Parce que si les résultats ne
sont pas concluants je crois que je vais péter
une durite et ce sera tant pis pour le mal de dos.

11 Mai 2008
Toujours aussi mal. La cortisone ne semble pas
faire son effet. Enfin il faut dire que j'aurai bien voulu
qu'un arrêt de 5 jours et des cachets suffisent à
me remettre sur pied, mais j'ai le sentiment que
l'histoire ne va pas s'écrire comme ça. J'en suis
même rendu à prioriser mes rendez-vous pour
imaginer les courses que je pourrai ne pas faire mais
là c'est trop dur. Bien plus dur qu'une sciatique !
Faudrait pas oublier que j'ai 6 ans d'age mental et
que je n'imagine pas une seconde ne pas tout faire...

10 Mai 2008
J'essaie d'oublier le vélo et mon fils malgré
le beau temps. Tant pis je me contenterai de
l'entraînement natation de ce soir avec le club. Le
quoi ? Pas d'entraînement de quoi que ce soit on
a dit. C'est plus fort que moi j'ai toujours un coin de
ma tête qui me pousse, mais maintenant j'ai appris
à lui dire non, enfin pour combien de temps je n'en
sais rien et une fois guéri j'en doute encore plus

9 Mai 2008
J'ai mon vélo, mon fiston n'attend que de
repartir avec moi pour une sortie plus longue
et plus rapide, il fait bon, et pourtant j'ai
vraiment peur maintenant, alors tant pis
à contre coeur il n'y aura ni vélo, ni PPG,
ni même électro-simulateur. Le calme plat
pour respecter à la ligne les consignes du
doc car en plus je sens toujours une vive
douleur dans le mollet gauche, merci
la sciatique ...

8 Mai 2008
Bien sûr j'ai dit que j'arrêtais totalement
le sport, et je peux vous l'assurer j'ai
tellement peur de la situation dans laquelle
je me trouve que je ne vais pas "oublier" une
fois de plus l'avis médical. Mais comment
résister à l'envie de mon fils qui avec ses yeux
d'enfant me fait craquer lorsqu'il admire son
nouveau vélo de course et sa tenue complète
de cycliste. Comment lui dire que moi à sa
place il y a un mois je n'ai pas pu tenir dans
la même situation ? Alors en selle pour une
sortie tous les 2. Comme ça je n'irai pas trop
vite. J'en profite pour lui donner plein de tuyaux
sur les vitesses, sa tenue sur le vélo, la tactique
pour s'accrocher, anticiper ou relancer et sur
le "sucage de roue" pour qu'il apprenne à se
mettre à l'abri. Le bougre il apprend vite et
surtout il semble déjà aussi idiot que son père :
pas question de se planquer devant l'effort et
encore moins question de se laisser distancer.
Alors dès que je lui annonce la vitesse à laquelle
nous roulons je lis dans son regard l'envie d'aller
toujours un peu plus loin. 25, 30, 32, 35, ...
40km/h. Incroyable et surtout prometteur, je me
vois déjà parti pour 3 à 4h avec lui dans les
Alpes à chercher les cols les plus hauts et les
descentes les
plus rapides. Nos 20 km sont
avalés en un rien de temps. Tant mieux pour
mon dos et vivement les jours meilleurs.

   

 

7 Mai 2008
C'est le grand jour, enfin ... Il est 8h15 je suis
chez le Rhumatologue pour examiner mon
dos. Il ne met pas longtemps à constater
qu'il y a un gros problème avant de m'expliquer
qu'il sait comment réagissent les sportifs
et qu'il ne sait pas faire de miracle, surtout
quand on n'écoute pas l'avis médical. Bon
ça c'est dans mes dents ... Il analyse mes
radios et scanner puis me palpe et m'examine
sous toutes les coutures. Bon OK je ne suis pas
souple et OK je ne fais jamais d'assouplissements.
Le problème c'est que maintenant j'ai une grosse
douleur au niveau du mollet, même sans rien faire.
Mais heureusement pas de sciatique lui dis-je.
Ah bon ? Il appuie sur mes cuisses et me fait
sauter à l'horizontale. Ben m... alors j'ai une
sciatique en plus. Après étude il semblerait
qu'il y ait discordance entre mes examens
radiologiques et ce qu'il constate. Une seule
solution selon lui : le sur-accident, en clair
j'ai forcé sur une blessure. Je lui parle alors
effectivement de ma vive douleur après avoir
voulu déménager un meuble, mais alors
que Delphine me fusille du regard, j'oublie
de lui dire que j'ai couru le Marathon de Paris
et que j'ai pris le départ des 100km de
Steenwerck voici 6 jours. Je sais pas, j'ai
eu comme le présentiment que ce n'était
pas utile de lui dire ... Vu la crise, je suis
donc sous cortisone et anti-inflammatoires
pour un traitement de choc, mais pire je
suis interdit de tout sport. Heu le vélo ?
Niet ! La natation alrs, ça c'est bon ? En
général oui, mais là vu la gravité, c'est Niet
aussi ! Patatrac, tout s'écroule dans ma tête.
Mon triathlon, L'Afrique du Sud, l'Ironman,
l'UTMB, ... Ooohhh Ludo du calme, ça va
revenir mais cette fois promis c'est l'avis
médical à la lettre. La frousse aidant surement
je refuse ma sortie vélo de 70km prévue ce
soir alors que j'ai mon vélo de course sous
le nez. C'est dur, mais je sais que je veux
prendre le départ des Comrades et surtout
que j'ai vraiment de plus en plus mal, il est
désormais trop tard pour jouer les caïds.

6 Mai 2008
C'est pas ma faute mais le parcours est très
long alors rebelote avec les mêmes : les amis,
le chien, les bois, les sangliers, les chevreuils
et ... mon mal de dos. Et comme hier c'est
après 2h30 à tout va dans le plus profond
de la forêt que nous revenons sourire aux
lèvres au village.

5 Mai 2008
Une petite sortie VTT sauvage dans les bois
ce n'est pas raisonnable mais si c'est pour
l'organisation de notre prochaine course
pour montrer le parcours à mes amis du
club, je trouve subitement une merveilleuse
excuse. Les relances sont difficiles, les sorties
d'ornières dures pour mon dos, mais jouer
à saute racines et roules toi dans la boue
m'amuse comme un gamin. Dans les bois
avec amis et chien durant 2h30, c'est le
bonheur malgré la douleur. D'ailleurs mine
de rien j'en reviens bien cuit.

4 Mai 2008
Bien sûr que quand Delphine me voit en tenue
de course au lever du jour, elle grogne. Mais
j'ai besoin de prendre l'air, alors avec la plus
mauvaise foi qu'il soit, je lui explique que notre
chien a besoin de courir et que je sors juste
pour lui faire prendre l'air ... Evidemment elle
ne me croit pas, mais heureusement elle me
comprend. Pas de bol pour le chien, ça ne
va pas plus fort qu'hier et je plafonne à un
misérable 12km/h durant les 35mn pendant
lesquelles je réussis à courir. Oui c'est vrai
je ne suis pas d'un optimisme à toute épreuve
quand je me vois ainsi. Vivement mercredi que
je prenne une décision car je n'aime pas
l'incertitude.

3 Mai 2008
Me voilà 400 km plus bas aujourd'hui pour fêter
en famille les 90 ans de ma grand-mère. Une
fête de famille à 150 personnes c'est toujours un
grand moment car cela permet de se remémorer
nos souvenirs d'enfance, de revoir des visages
perdus de vue au fil des ans et surtout pour
chacun d'entre nous de revoir notre grand mère,
celle qui pour beaucoup d'entre nous fait office
de modèle. J'appris durant mes sejours seuls
dans le désert à apprécier les choses importantes
de la vie, ma grand mère en fait partie, je profite
donc de mon bonheur. Ce matin j'ai malgré tout
essayé d'aller courir pour voir comment mon
corps réagissait. 30mn à 12km/h maxi, voilà
ce que je suis en mesure de supporter. Me
voilà bien bas et j'avoue que l'inquiétude me
prend. Je sais qu'il ne faut pas céder à la
panique pour éviter de faire n'importe quoi.
Les discussions avec mes cousins me
rappellent ce que je sais : je n'ai qu'un dos
et le repos est conseillé, mais je connais
aussi mes objectifs et ce qu'ils m'imposent.
Le dilemme est que je sais tout ça et que
mon récent abandon m'a fait prendre conscience
que ma tête peut beaucoup, mais qu'elle ne
peut pas tout. Très sincèrement je suis perdu
et je ne sais pas ce que je vais faire, l'heure
est trop grave pour prendre une décision à la
va vite. Je me donne jusqu'à mercredi pour
réfléchir car j'ai rendez-vous chez un
rhumatologue. On verra bien ce que ce nouvel
examen donnera. En attendant je tente de
rester optimiste.

2 Mai 2008
De retour à La Ville Aux Clercs, nous organisons
avec les amis du club une après-midi découverte
de l'orientation pour 150 scolaires. Ca me permet
de m'éviter de ressasser mon échec de la veille
même si mon mal de dos est bien là pour me
le rappeler. Les enfants découvrent l'utilisation
de la boussole et la lecture des roadbook et
cartes pour se déplacer dans la forêt. Quel
bonheur de transmettre un savoir. Alors quand
tous les bambins reviennent avec la banane
il faut dire que nous sommes largement
aussi heureux qu'eux !

1er Mai 2008
3h debout pour le dernier repas copieux avant
la course, jusque là le coup de fourchette
est terriblement efficace. 6h le départ est
donné, et il ne pleut pas, le jour est levé,
tout est parfait pour ce petit 100km de
Steenwerck. Je me colle à 13km/h tranquille,
pas de souci. Je sens bien que mon dos
me chagrine mais ça va c'est tout à fait
gérable. Je me surprends même à être
raisonnable pour ne pas remonter sur le
premier à portée de fusil pourtant. Je sens
bien que je n'aurai pas trop matière à être
joueur aujourd'hui alors autant devenir
raisonnable. Je gère vraiment bien je suis
fier de moi, jusqu'à ce que le 15ème km
arrive. Bordel ça fait plus que me taquiner
maintenant ce dos. Pas question d'alerter
Fred, il faut donc que j'ai l'air normal même
si je compense. Mais le bougre il me connaît
et au bout de 20km il me dit "dis voir ça va
pas fort, ça se voit à ta tronche". Je m'arrête
pour une pose "popo" et là les problèmes
commencent vraiment. Je n'arrive plus à
me tenir droit comme avant. Bon de toute
manière il reste 80km, il va bien falloir que
ça passe. Plus ça va, plus je me tords pour
compenser et surtout moins je vais vite.
Fred semble aussi ennuyé que moi car il
me taquine pour voir comment je réagis
mais pas au point de me vexer des fois
que j'attaque et que je casse. Le vent s'est
levé et comme toujours quand ça ne va pas
tout devient gênant. J'essaie de me vexer
tout seul et j'explique à Fred qu'en ce moment
ma tête parle à mon c... pour lui expliquer
que rien n'y fera, j'irai au bout. Ca me relance,
le problème c'est que ça ne me relance pas
longtemps ... Il est loin le 13 km/h facile,
c'est plutôt du 11 km/h difficile maintenant !
Lorsque nous arrivons au 35ème km, je prends
un gros coup derrière les oreilles : plus possible
d'avancer. La douleur au dos est si vive que je ne
peux plus courir. Je marche, je cours à 9km/h,
je marche et surtout je me tortille. Depuis plus
d'une heure Fred me propose de prendre des
Propofan pour la douleur mais je refuse. D'abord
c'est tricher même si ce n'est pas un choix,
mais c'est surtout tricher avec mon corps en
masquant la douleur car le problème sera
toujorus là. Je résiste jusqu'à ne plus pouvoir
supporter les douleurs. C'est pas bon signe
car si je capitule déjà face à mon corps, la
fin de course s'annonce dure.
L'heure est
sérieuse, "Fred qu'est-ce que je dois faire ?".
J'ai le choix entre prendre un coup au moral
et à ma fierté en abandonnant ou alors mettre
le clignotant à la fin du 2ème tour et préserver
mes chances d'aller en Afrique du Sud. On
pèse le pour et le contre pendant un long
moment puis je finis par accepter d'écrire
ABANDON. Dieu sait si j'ai horreur de ce
mot qui est capable de me faire faire n'importe
quoi pour me dépasser, mais là je sens bien
que l'enjeu est trop important. Je n'ai pas le
droit de rater mes prochaines échéances.
J'ai encore plus mal au coeur qu'au dos
de devoir m'arrêter, mais tant pis il le faut.
D'ailleurs si je dois enchaîner les courses
extrêmes il faut bien que j'apprenne avant
de me lancer sur l'Himal Race. Disons que
c'est une épreuve ... Mon Fred me trouve
un médecin et un kiné pour me soigner
mais bon il est trop tard le mal est fait.
En tout état de cause j'ai raté mon objectif
et mon dos ne saurait en aucun cas être
une excuse. Je n'étais tout simplement
pas prêt au défi ! La course et le physique
c'est une chose, la tête une autre j'ai été
suffisant en faisant toute confiance à ma
tête pour passer quoi qu'il arrive.La
suffisance n'est pas compatible avec
l'extrême, cela m'aura au moins permis
de me le rappeler et de me servir
d'avertissement pour ma prochaine course..

30 Avril 2008
Nous partons Fred et moi pour Lille dans
la soirée. Une soirée bière-maroille chez
des amis ch'tits, c'est idéal pour passer
une bonne soirée, un peu moins bon
pour l'éthique vis à vis de l'hygiène
alimentaire du sportif. Bah peu importe
le moment est bon c'est l'essentiel !
Et puis comme nous avons mangé des
pates nous avons bonne conscience
quand même ...

29 Avril 2008
Quelle bande de rigolo chez Météo France,
ils se sont encore gourrés me dis-je à peine
descendu du TGV qui me ramène à Vendôme.
Je saute sur ma moto et la route totalement
sèche me confirme qu'ils se sont encore une
fois joué à la loterie pour annoncer le temps
prévu. "Allô Fabrice, ça te dit une petite sortie
à vélo tous les 2 ce soir ?" ... et nous voici
15mn plus tard en selle. Le ciel est gris mais
il fait toujours sec. A peine 5mn que nous
pédalons qu'il se met à pleuvoir quelques gouttes.
10mn plus tard le vent de face se lève vraiment
alors que la pluie redouble. "Bah, pas grave
nous on a pas peur de la pluie", et 10mn plus
tard c'est désormais de la grosse grosse pluie
qui nous tombe sur le museau, accompagnée
d'un vent qui a également augmenté sensiblement.
Pour être honnête on commence tous les 2
à avoir un peu froid, mais on continue. Inutile
de dire que l'on n'a pas à se motiver pour
tenir la cadence car il meeuuuuule ! Quand tout
à coup la pluie se tranforme en bourrasque. Je
suis obligé de me porter au milieu de la route
sans quoi je risque à chaque instant de sortir
de la roue. Qu'est ce que je le regrette mon
vieux vélo bien lourd, parce qu'avec celui là
j'ai l'impression d'être sur un tapis volant.
Il pleut tellement et si fort que nous sommes
obligé de pédaler tête baissée en regardant
nos sourcils avec une vision à 2 mètres car
la pluie nous cingle comme de la grêle. Mais
nous sommes bien loin. Les cultures dans
les champs sont couchées, les fossés
dégueulent. Désormais sans nous parler
nous trouvons une envie de pédéler, pédaler
et pédaler très très fort. Les doigts ne
bougent plus, du coup je ne change plus mes
rapports et je passe en force. Nos pieds
baignent dans des chaussures remplies au
tiers. Me vient alors un réflexion : "tu vas faire
comment par -30° dans l'Himalaya ?", "Ah la
ferme et pédale". Au final en ayant tenu une
moyenne incroyable cette sortie que nous
aurions pu rapidement écourter aura duré
1h15 dont 5mn secs ... J'ai eu si froid que
la douche me brûle et n'arrive pas à me
faire bouger mes petits petons. "Ah t'as l'air
malin pour un gars qui veut faire l'Himalaya".
Une chose est sûre je n'aime pas me faire
chambrer par ma tête alors je trouverai comment
résister au froid, j'ai bien résisté à la chaleur !

28 Avril 2008
Allez pas de langue de bois ! Encore 2 jours
sans courir et je relance la machine. Ce sera
à l'occasion des 100 km de Steenwerck. Il va
bien falloir que ma tête prenne le pas sur mon
corps car je ne peux plus attendre et je ne peux
encore moins me dire que je repousse, car mon
enchaînement de courses extrêmes n'a pour
seul objectif que de me préparer à l'Himal Race
où je ne pourrai me permettre de flancher.
Il me faut donc commencer dès à présent.
Au passage autant être clair je n'ai pas couru
depuis 1 mois, mais cela ne m'autorise pas à
me cacher derrière une excuse pour masquer
un éventuel échec. Je vais être clair sur
mon objectif : battre mon record ! Donc
mal de dos, pluie, vent, courante, froid, ...
rien ne me servira d'excuse j'aurai simplement
réussi ou flanché. Je compte bien sur mon
pote Fred pour me chambrer juste ce qu'il
faut pour me vexer, ça me fait toujours
avancer. Et même si j'ai toujours mal au
dos j'adore cette pression qui me permet de
me dépasser. D'ailleurs lorsque j'arrive dans
le bassin de natation, rarement je ne me suis
senti aussi motivé pour repousser toutes mes
limites. Lorsque j'arrive à 2,5km non stop de
crawl, je suis obligé de me raisonner pour ne
pas continuer et ne pas me cramer si peu
de temps avant la course, mais c'est net,
ma tête est prête au combat.

27 Avril 2008
8h du mat, rebelote, c'est sortie vélo,
mais cette fois ci je pars avec l'ami Fabrice
nous entraîner malgré nos blessures respectives,
et aussi et surtout parce qu'on peut causer
un bon moment durant tout ce temps là.
Et blablabli et blablabla, vas y que je mouline
en causant. Les km s'enchaînent sans souci.
A 15km du bout, Fabrice prend un coup de
bambou comme c'est arrivé à tout le monde
alors je me transforme en homme-abri pour
lui faciliter le retour, mais par chez nous
le vent je ne sais pas comment on se
débrouille mais on l'a toujours dans le nez !
Bon ça fait tout de même une bonne sortie
avec 67km au compteur, d'autant plus que
mon dos me fait souffrir au moindre coup
de rein et surtout que pour la première fois
depuis que j'ai repris le vélo, mes fesses
ont l'air en froid avec ma selle ... Bon il
va falloir que je leur explique que dans
quelques mois elles auront juste 3 fois
ça à faire. La psychologie pour les fesses,
je n'y avais pas encore pensé ...

Sinon rendez-vous sur ma page d'accueil
visiter ma nouvelle page sur ma prochaine
course : les Comrades en Afrique du Sud.
http://ludo.le.fou.free.fr

26 Avril 2008
8h du mat, l'équipe du MDPV est là,
nous partons pour une sortie VTT dans
les bois afin que je présente à l'équipe le
parcours que j'ai tracé pour notre prochaine
course. La boue, les pierres, les racines, les
feuilles, les flaques, ... ça oblige à mouliner
et à forcer du quadricep. Et puis le meilleur
c'est que je suis dans mes bois, il fait beau,
je suis avec mes amis et mon chien est
heureux comme il y a bien longtemps que
je ne l'ai rendu ainsi. Certes mon dos
m'empêche certains coups de rein, mais
ce n'est rien en regard de mon plaisir.
3h plus tard nous sommes de retour,
voilà une bonne sortie en endurance.
Et ce soir je fais des maths. Bon dieu
c'est quoi ces formules j'y comprends
rien ! 8x100 NL educ et nor ????
Et des lignes il y en a plein comme
ça. Non non je n'ai pas déraillé, je suis
juste en train de vivre mon premier
entraînement natation du club de triathlon.
La vache ça déconne pas : de la vitesse,
les 4 nages et des exercices tous plus
intenses les uns que les autres. Ca c'est
cool, j'en ai bavé mais j'ai adoré, d'autant
plus que je vois toute la marge que j'ai
à combler par rapport aux meilleurs, ce
qui inévitablement me motive. Pour finir
je discute avec 2 Ironman pour me gaver
de bons conseils en vue de celui que je
vais tenter au mois d'août prochain.

25 Avril 2008
Je n'ai toujours pas le droit de courir alors
au moins cela m'évite d'avoir à réfléchir, c'est
vélo. Et ce soir c'est la spécialité locale :
le vent de face. J'ai plus mal mentalement
de me voir à 25 km/h que je n'ai mal
physiquement, mais rien à faire pas moyen
de faire mieux. Je ne me laisse pas abattre
pour autant alors je relance sans cesse
durant une heure. Bon l'essentiel est là,
j'ai pris l'air et bougé mon derrière.

24 Avril 2008
Je suis malheureux comme mon chien.
Tous les jours il me regarde en me suppliant
du regard, et moi je fuis car je ne peux lui
offrir ses 15 à 40km quotidiens de course
à pieds. Déjà que le manque de course
m'obnubile, alors quand je le vois j'ai en
plus des remords. Allez désolé mon Cookie
mais il faut que je compense, alors je saute
sur mon vélo. Il fait gris et venteux, mais
c'est pas grave il me faut pousser un peu.
A peine parti, les gouttes tombent. Pas
grave me dis-je, ça sera l'occasion de
montrer à mon vélo ce qui l'attend, car j'ai
bien l'intention d'aller au bout de cet Ironman
qui m'attend comme défi. Oui, même face
au vent je suis à plus de 30 km/h de moyenne
et pourtant, rien à faire, ça tourne en rond
dans ma tête. Je n'arrête pas de penser que
la course à pieds me manque. Plus ça va,
plus la pluie est intense. C'est cool, comme
ça pas question de faiblir car je suis détrempé
et je sens déjà le froid me tirailler le bide.
Et comme dans ma tête ça va déjà pas
fort, je me mets penser que je pourrai
avoir ce temps pourri durant l'Ironman,
et là seul mon mental m'en sortira car
je sais déjà qu'il sera hors de question
d'abandonner quelles que soient les
conditions. Pour m'en convaincre je pense
à mon père, handicapé physique et qui
pourtant n'abandonne pas ses activités
et se met à courir alors qu'il n'est plus
en mesure de marcher seul 5 mètres.
Paf dans le seconde qui suit, mes jambes
s'emballent et le vélo décolle... Allez Ludo,
plus que 6 jours sans course et tu reprends
l'entraînement ... par un 100 km dans le nord
de la France avec mon pote Fred. C'est limite
si je ne bave pas comme un chien qui miroite
un os tellement j'ai envie de recourir. Pourvu
que mon dos me laisse tranquille et la rigolade
habituelle nous emmènera à l'arrivée. Après
avoir finalement bien travaillé du ciboulot me
voilà déjà arrivé, complètement détrempé.
J'en vide mes chaussures et essore mes
vêtements tellement j'ai pris la flotte.
Demain sera meilleur c'est sûr !

23 Avril 2008
J'ai inventé un nouveau proverbe (c'est ma
période) : " con un jour, con toujours ! ". Je
participe ce soir à mon premier entraînement
vélo avec mon nouveau club, puisque qu'en
plus d'être licencié en course à pieds, je suis
désormais licencié en Triathlon au club de
Vendôme. J'ai l'impression d'avoir 6 ans et
d'arriver en primaire. Ils ont tous l'air affûtés,
ils ont tous l'air grand, et je me demande
si je vais réussir à suivre le rythme. Je pars
humblement en me glissant au milieu du
peloton, le plus discret possible à faire
attention à tout pour enregistrer toutes les
infos qui pourront me faire progresser.
Mauvaise nouvelle, je n'ai pas perdu mes
habitudes de bourrin. Tandis que tout le
monde mouline à tout va, moi je roule
avec aisance, mais tout à droite, dans
le dur quoi avec toujours un gros
développement. Je suce les roues et
prends un plaisir énorme à filer comme
l'éclair sans forcer, voire en me retenant,
en restant à 50cm des roues de mes petits
copains. C'est énorme les sensations car
1/2 seconde d'inattention et c'est la gamelle.
J'adore ces émotions. Coup d'oeil sur le
chrono, la vache, en ne pédalant même
pas en continu, nous filons entre 30 et
35 km/h selon la dénivelée. Et c'est au
bout d'1h20 à sucer de la roue que je me
dis "tu as l'air facile mon Ludo, tu pourrais
peut-être prendre la tête du peloton pour
forcer un peu ?". Quelques coups de pédale
et me voilà devant, nez au vent. La vache j'ai la
gouache, alors j'emmène. 35, 36, 37 km/h, ...
doucement mais sûrement j'augmente l'allure
quand tout à coup je me rends compte que
j'ai fait une connerie. J'ai réveillé l'instinct de
coureurs de gars bien meilleurs que moi
qui rêve d'être bon. Ils collent alors tout à
droite et attaquent à tour de rôle. Nous filons
à 40 km/h de moyenne. "T'es vraiment un
gros malin, comment tu vas tenir maintenant ?".
Je finis par craquer et je les vois me prendre
10, puis 20, puis 50, puis 100m. "Oh qu'est
ce que tu fouts, t'as perdu tes pédales ?". Je
m'agace car je n'avance plus. En fait si, car je
suis toujours à 40km/h, ce sont eux qui en
avaient vraiment sous le pied. Et je n'aime
pas me faire chambrer par ma tête, alors je le
secoue le vélo. 42, puis 45 km/h de moyenne
seul face au vent et pourtant j'ai l'impression
de ne pas revenir. Il me faut finalement 10mn
pour recoller le peloton de tête. Je prends
peur pour la suite car il reste plus de 10km,
ils ont tous l'air frais comme des gardons, et
on dirait qu'ils veulent encore en découdre.
Alors j'ai le choix, soit j'explose, soit je trouve
des ressources très vite pour m'accrocher.
Et comme il est trop tard pour me changer,
je prends le choix 2 : à la moindre attaque
je relance pour me scotcher au gars. Et les
salauds n'auront de cesse de se balancer
des mines à la suite les unes des autres.
Alors le Ludo il tient parole, il s'accroche à
tous ce qui fait que je réalise toute la fin
de la sortie en 2ème ou 3ème position
à m'accrocher à tous les gars de tête.
Heureusement je tiens bon, mais après
2h de sortie, je ne suis pas mécontent
que ça s'arrête, d'autant plus qu'il y a bien
longtemps que je n'avais pas eu mal aux
abdominaux en vélo, surtout sans montagne ...
Une chose est sûre la prochaine fois je ferai
moins le mariole quand j'aurai l'impression
d'être bien en jambes.

22 Avril 2008
Ah et bien voilà le tableau est complet,
mon doc est dépité et me shoote encore
un peu plus pour faire face à mes douleurs.
Il faut que j'arrête, que je me soigne vite
et aussi longtemps qu'il le faudra avant
de ne plus pouvoir courir du tout. Ben
voyons j'avais déjà pas le moral. Bon
puisque ce sont mes dernières heures
d'homme avant de marcher définitivement
comme un singe et que personne ne
m'a hurler "Vas-y", et bien je profite
de mes dernièrs jours. Hop sur le vélo
pour une petite sortie. Avec Fabrice,
un rayon de soleil couchant et les jours
qui sentent bons le printemps, ça passe
durant 1h. Bon pas dans toutes les positions
mais c'est pas grave, parce que j'ai tout de
même le temps d'apprécier mon bonheur
d'être au milieu des champs à faire du sport.
Entre un lapin ici, un faisan par là et de
longs discours comme 2 femmes lâchées
seules dans les Galeries Lafayette, le
temps passe presque trop vite. Bon il va
falloir que les chercheurs trouvent un vaccin
contre le besoin de nature et d'amis sans
quoi je ne m'en sortirai jamais c'est sûr ...

21 Avril 2008
Même pas envie. J'en ai plein le dos
sans jeu de mots d'être dans cet état.
Alors j'écoute bien, ah oui ça pour une
fois j'écoute tout le monde. Je suis
dans mon canapé comme j'en ai
horreur. Je vais me venger, je saute
sur mon électrosimulateur, mais même
1h40 plus tard et avec la plus forte dose
que mes muscles puissent supporter,
rien ! Non rien, aucun plaisir. Et alors
ça, ça me fait sûrement encore plus
mal que mes douleurs. Quelqu'un pourrait
il me dire "Allez vas-y tu t'en fout, recours" ?

20 Avril 2008
3 jours que je vous écoute ! Que l'on ne
vienne pas me dire que je n'écoute que
ma tête, car elle, ele ne manque pas une
occasion de me chambrer en me disant
que je suis out et que je n'ai même pas
la gniac pour sortir quand même. Mais
aujourd'hui je cède aux avances de
Fabrice, lui aussi blessé, alors nous
partons tous 2 pour une sortie vélo.
Même en position classique j'ai mal
au dos, mais ce n'est pas grave nous
ne sortons qu'une heure qui d'ailleurs
a dû passer en 10mn tellement ce fut
agréable de mouliner en causant tout
le long (oui je sais ça ne change pas
beaucoup pour moi). Cela dit je suis
inquiet. Doublement inquiet même !
D'abord je ne vois pas comment je
vais courir 100km dans 10 jours et
encore moins comment je vais résister
à ma tête qui me chambre parce que
je ne vais pas être capable d'aller courir
le marathon d'Azay le Rideau 3 jours
plus tôt comme je l'avais envisagé.
En fait je crois que ma meilleure ame
est également ma meilleure ennemie
tellement elle me fait faire n'importe
quoi ma pauvre tête. Bah je ne lui en
veux pas, elle m'a déjà permis de vivre
tant de choses extraordinaires.

19 Avril 2008
Je suis un petit vieux, mais un petit vieux
heureux ! Bien entendu je suis toujours bloqué
du dos, mais aujourd'hui j'ai tout de même
le moral. Allez je dis tout. Je viens de
payer mon billet d'avion et mon inscription
aux Comrades en Afrique du Sud. D'ici
2 mois, à moi le mythe de l'ultra le plus
vieux du monde. Allez Ludo quelques
concessions vis à vis de ton corps et
l'aventure se passera bien ...

17 Avril 2008
Que vous soyez kiné, amis ou de la
famille, vous me faîtes tous suer à avoir
raison. Non pas que je n'aime pas dire
que j'ai tort, cela ne me gêne pas une
seconde, mais je n'aime pas quand
la solution à mes problèmes est
"arrêter le sport". Bon aujourd'hui
c'est l'anniversaire de mon fils, alors
alcool aidant il m'est moins dur que
les autres jours de ne pas aller courir.

16 Avril 2008
Une journée qui commence mal. En
fait rien de particulier si ce n'est que
je n'ai pas du tout digéré ce qui m'est
arrivé hier soir. Et j'ai plus mal à l'âme
que mal au dos. Ce ne me quittera
pas de la journée d'ailleurs, jusqu'à
ce qu'en fin d'après midi je me mette à
penser à mon pote Fred, dit le Bougon.
En fait il est toujours de bonne humeur
mais il aime bien bougonner. D'ailleurs ça
nous fait tous rire dans son entourage, même
lui. Alors grâce à lui je sais ce qu'il faut faire.
"Bon Ludo t'es gentil mais tu ne vas
pas gâcher ta journée à bougonner que
rien ne va alors qu'il ne tient qu'à toi que
ça aille mieux !". Alors voilà ce soir je rentre
et je chope mon vélo pour une échappée
à 2 dans ma campagne. Et forcément
ça va mieux, ça y est je l'ai mon objectif.
J'arrive à la maison, le bisou collégial
et à nous les bois, les vaches, les côtes.
Tiens j'avais juste oublié, à moi le vent
de face. Je suis à 2 doigts de bougonner
mais je me reprends car mon plaisir
c'est bien d'être là pas de gagner une
course. Alors j'oublie le chrono, je poursuis
mon effort et comme une récompense,
quelques mintues plus tard alors que je
viens de céder à un coup d'oeil sur le
chrono, je suis 10km/h plus rapide que
je ne pensais l'être. En moins de temps
qu'il ne faut pour le dire je me sens dopé.
J'attaque à tout va juste pour me défouler.
La machine tient, alors ma tête s'emballe.
Je me lance des défis sur cette côte,
sur la vitesse moyenne de mon prochain
km, ... et je finis par céder à l'envie d'un
petit sprint malgré le vent pour voir combien
j'ai de km/h dans le coffre. Le compteur
s'affole pour finir à 65km/h, mon adrénaline
s'affole tout autant. Quand je pense que
tout allait mal parce que j'étais simplement
déçu alors qu'il suffisait que je prenne
le problème à l'envers pour voir la même
journée en très bonne journée.

15 Avril 2008
Je n'en peux plus, tant pis pour les
conseils de tout le monde car même
si j'aime le vélo et la natation, la course
à pieds me manque. Alors va pour un
petit fractionné. Malheureusement
l'histoire tourne court. Je n'ai pas couru
200m que j'ai l'impression d'avoir un
sac de 80kg sur le dos. Bon c'est pas
grave, ça va chauffer il suffit juste que
tu t'échauffes un peu plus doucement
que d'habitude. Et bien non rien à faire,
je suis terrassé par mon mal de dos
après précisément 2,1 km parcourus
en 11mn. Sacrée sortie hein ? J'ai un
peu les boules je dois l'avouer, mais
rien à faire je suis cassé. Alors je
me rabats sur mon électrosimulateur
pour solliciter mes quadriceps. Mais
le coeur n'y est pas. J'ai beau me
venger en faisant une séance intense
de 2h40, il me manque les endorphines.
C'est dur d'être drogué ...

14 Avril 2008
Je viens d'inventer un nouveau proverbe :
" con sur terre, con dans l'eau ! ". Oh
c'est facile à comprendre rassurez-vous.
En fait comme je ne vais pas pouvoir
m'entraîner ce soir et que je suis toujours
impotent, j'ai décidé d'aller nager. D'abord
pour me détendre, ensuite pour rêver d'un
dos qui me laisse tranquille puisqu'il paraît
que nager c'est bon pour le dos. J'ai pas
fait 100m que je me rends compte que
je n'ai pas mon rendement habituel et
que je suis lent par rapport aux autres
de la ligne d'eau "Nageurs rapides".
Il n'en faut pas beaucoup plus pour
que je me chambre tout seul et voilà
que je retrouve mon allure habituelle
même si à chaque mouvement j'ai
l'impression de nager avec le t-shirt
trop petit de mon fils sur les épaules
tellement je suis raide à bouger. "Bah
c'est pas grave, forces un peu au lieu
de te plaindre". Alors je force, mais
au bout de 800m je fatigue terriblement
avec mes contractures dorsales. "Ah
ah ah, le naze, même pas foutu de
nager 1 km, t'es tombé bien bas mon
Ludo", "Ah la ferme je vais te faire
voir un peu ce que je vaux". Je m'arrache
pour finir ce km et régler mes comptes
avec ma tête, malheureusement alors
que je pense en terminer avec mon
calvaire, la voici qui me balance " Oui
et bien si tu penses que tu vas pouvoir
finir un Ironman alors que tu n'es pas
foutu de faire plus d'un km à l'entraînement
tu vas vite déchanter". Je me tirerai des
claques dans ces moments là, car je
sais que je suis trop faible pour résister
à une vanne pour me chambrer. Alors
je tire plus loin que ce que je croyais
être ma limite, tant pis si j'explose au
bout de 1500m. Oui mais à 1500m,
rebelote "Eh même en petite forme
tu n'as jamais nagé moins de 2 km".
Allez ça va cette fois je me déchire.
J'ai mal des fesses aux omoplates
et je me motive en décomptant les
longueurs restantes. Je finis enfin par
y arriver à ces 2km. Quelques longueurs
sur le dos pour tenter de me débloquer
mais rien à faire. J'en connais un qui
va encore m'allumer : mon kiné ! Parce
que après la séance c'est kiné. Partout
où il me touche je fais des sauts à
l'horizontale. Il finit malgré tout par me
débloquer après avoir utilisé les grands
moyens et m'avoir déplacer la quasi
totalité de mes vertèbres. "Eh j'ai fait
des efforts, je n'ai pas couru depuis
3 jours". Bon je ne lui ai pas menti,
et même s'il n'est pas dupe, je ne suis
pas obligé de tout lui dire non ?
Je termine la journée par une petite
séance d'electrosimulation de 3h
histoire de ne pas trop perdre au
niveau des cuisses car cela reste
important que tous les muscles
travaillent régulièrement pour se maintenir.

13 Avril 2008
Un vélo c'est magique ! Hier je vivais
Noël au mois d'avril, aujourd'hui je
revis mes 6 ans. Je n'ai pas le temps
et je suis toujours comme un petit
vieux, mais un tour de vélo s'impose
malgré la pluie. "Et oui mon pote le
vélo, c'est comme mon chien, je te
donne tout de suite les règles de notre
relation et tout se passera bien. Une
de nos règles sera donc, le temps n'a
aucune influence sur notre programme".
Alors voilà, le sabre entre mes jambes
est toujours aussi efficace et agréable
à mener. Et au fil des kilomètres je
défile à vitesse grand V dans ma mémoire.
Mes tours dans les Alpes ou dans le
Vercors, un peu plus loin mes 20 ans
et mon insouciance qui me faisaitt croire
qu'il suffisait d'aller à fond pour passer
partout. Un peu plus loin encore dans
ma mémoire et me voici rendu à mes
6 ans. Mon père est parti faire un tour
de 70 ou 80 km à vélo. Un extraterrestre
pour l'enfant que je suis, alors je joue
avec mes petits cyclistes en alu pour faire
une sortie avec mon père. Au hasard je
suis celui qui a le maillot de champion
du Monde, ben oui tant qu'à faire... Puis
après avoir remporté 3 fois le tour de France
je décide d'aller tater du bitume avec mon
vélo. Vite je m'invente un dossard avec
des sponsors, quelques épingles et me
voici rendu à faire des sprints sur mon
vélo autour de chez moi. "Oh mon Ludo
du calme !". Au fil de mes souvenirs que
je revis avec bonheur et intensément,
j'accélère doucement mais surement pour
sans m'en rendre compte me retrouver
à 50 km/h sur le plat. Comme quoi c'est
bien la tête le vrai moteur !

12 Avril 2008
Noël tombe un 12 avril cette année !
J'ai mal dos bien sûr, je cède aux
avances des cachets pour m'aider à
gérer la douleur, puis j'aperçois mon
nouveau jouet : mon beau vélo de course.
J'ai l'impression que ma tête crie " Des
endorphines, on veut des endorphines.
A bas les douleurs, vive la drogue des
sportifs ! ". Bon ils annoncent mauvais
temps, mais peu importe Je ne m'imagine
pas attendre que mon dos veuille bien me
laisser tranquille et que la météo soit clémente
pour essayer l'objet de toutes mes attentions.
C'est comme si j'avais dû attendre que
ma mère ait fait le ménage et que mon
père ait acheté une grande planche avant
d'ouvrir le train électrique que je venais de
recevoir à noël. Je saute dans ma tenue de
course et en voiture Simone. "Promis chérie
je ne fais que 30 mn maxi de vélo vu mon
état, c'est juste pour essayer". L'évolution
du vélo en regard de ce que je faisais voici
15 ans est montrueuse. Le vélo avance
comme un sabre dans l'air : il fend l'air avec
une précision et une facilité incroyables.
Un petit coup d'oeil sur le compteur, un
réflexe incorrigible. "La vache" 30 à 33km/h
sans forcer sur le plat. Je pousse pour voir
et me voici rendu à 40km/h en un rien de
temps. Je me méfie toujours de mon dos
mais j'ai l'impression d'avoir trouvé ma
position justement en position route en
évitant le sprint et les danseuses. Enfin
une côté, allez mon Ludo à toi de jouer
pour voir si tu as toujours les pates de
tes 20 ans. Je monte presque trop vite
pour avoir eu le temps de prendre plaisir,
alors ni une ni deux, demi-tour, une
descente couché sur le cadre puis je
remonte. Soit je n'ai rien perdu, soit le
vélo est terriblement efficace. Je penche
pour la 2ème solution. Et inévitablement
par chez nous au milieu des plaines :
le vent ! Je commence à grogner par
réflexe en me souvenant d'un sprint face
au vent à 15 km/h qui avait sonné le glas
de mes sorties vélo en région Centre. Un
coup d'oeil sur le chrono, je ne tombe
jamais sous les 25 km/h alors que je me
laisse couler face au vent. Décidément
ce vélo est terrible. Oh zut, ça fait 40mn
que je suis parti, il faut que je rentre au
plus vite. Enfin au plus vite par le plus
long chemin car au moment d'écourter
ma sortie à un carrefour, il me semble
impossible de ne pas céder à l'appel
de mon nouveau compagnon, qui me
crie "encore, encore". "Ok pour notre
première je fais une exception, je t'offre
une côte et une descente supplémentaires".
Bref je rentre au bout d'1h, heureux comme
le jour où j'ai découvert mon train électrique.
Je regarde admiratif mon vélo tel un athlète
et me dis "toi mon pote, on va bien s'amuser
tous les 2, fais moi confiance !" Vive le père
Noël, vivent les rêves, vivent les ambitions.

 

11 Avril 2008
Aujourd'hui j'ai 6 ans, j'ai fait une grosse
bétise et ma mère vient de la découvrir.
En fait c'est un peu l'état d'esprit dans
lequel je me trouve au moment de rentrer
chez mon kiné. Au premier coup d'oeil
il voit bien que ça ne va pas. Faut dire
que marcher avec un balais dans le
derrière et avec une ceinture lombaire,
cela décrit tout de suite le contexte.
D'entrée il me rentre dans le lard on
m'expliquant que je ne suis pas
raisonnable, que je vais le payer et
que je ne vais pas pouvoir atteindre
mes objectifs. Bon je ris la tête dans
la table le temps que passe l'orage.
Mais j'ai dû y aller fort parce qu'il ne
me lache pas le bougre. Pas question
de parler sport ou de ma campagne
aujourd'hui. C'est encore pire lorsque
après avoir bien osculté et massé mon
dos, il me dit "que voulez-vous que
j'y fasse, là c'est un champ de mines
votre dos". Heureusement face à ma
douleur et à mon incapacité à me
retourner seul sur la table de massage
il prend pitié de moi et tente le tout
pour le tout pour me rendre un peu
de mobilité. Vas-y que j'expire à fond
et qu'il se couche sur moi de tout son
poids pour que ça craque. Et là je
crois qu'il est vraiment énervé quand
il voit qu'il n'y a rien à faire et que ça
ne donne rien. "Bon là sérieux il faut
tout arrêter, acheter une chaise longue
et prendre des décontracturants toutes
les nuits car tous les muscles du dos
sont contracturés". Bon il a l'air agacé
de mon état alors je garde pour moi
que arrêter ça me semble impossible
vu mon planning et vu que je n'ai pas
envie de faire une dépression. Une
chaise longue, pourquoi pas, mais en
12 ans je n'ai jamais supporté d'y
rester plus de 2 mn à rien faire. Et
alors prendre des cachets à tout va
très peu pour moi. Autant laisser faire
la nature et réserver les cachets aux
urgences. Mais bon je me le garde
pour moi, il n'a pas l'air de vouloir trop
rire aujourd'hui. En attendant ce soir
c'est le week-end, alors je réfléchis
à ce que je vais pouvoir faire comme
sports et activités diverses durant 2
jours et ça, ça me fait du bien.

10 Avril 2008
Ludo qui pleure, Ludo qui rit. Ludo qui
pleure parce que chaque jour en me
levant j'ai l'impression d'avoir touché le
fond et ne pouvoir tomber plus bas et
dès le lendemain je réussi à être dans
un pire état. Vite un défi : une journée
sans les cachets pour défier la douleur.
Et là c'est Ludo qui rit ... jaune. Bordel
c'est dur et ça m'obnubile. Je voudrai
crier "pouce" à mon corps, mais par
fierté je résiste. "Ludo t'es sûr que
pour une fois ton corps ne pourrait pas
vaincre ta tête ?", "Ah ça non jamais,
car accepter une fois c'est accepter
2 fois puis accepter toujours", "tu me
fais suer avec tes principes de vieux
c...". Voici le résumé d'une journée
entière dans ma tête pour un simple
conflit entre ce que j'aimerai faire et
ce que je dois faire. Heureusement
la journée se termine par Ludo qui
rit ... tout court ! Je viens de recevoir
mon vélo pour tenter l'Ironman d'Embrun
en aôut prochain. Il est beau, il est léger
et surtout il me permet de penser à un
défi déraisonnable à relever au lieu de
penser à mes petits problèmes.

Il est pas beau ? Le vélo bien sûr !
 

9 Avril 2008
J'ai l'impression que chaque jour est
pire, j'en ai le moral dans les chaussettes.
Plus ça va plus j'ai mal au dos et vu ce
que j'ai vécu sur le Marathon de Paris,
j'avoue avoir un peu de mal à m'imaginer
relever tous les défis que je me suis fixé
dans l'année si je reste ainsi, car le
marathon de Paris relevait de l'ordre de
l'apéritif en regard des courses que j'ai
prévu pour les mois à venir. De toute
manière même en faisant rien j'ai mal,
alors il va falloir que je tente quelque
chose. Aujourd'hui j'en suis réduit à
conduire tantôt en surrégime, tantôt en
sous-régime pour m'éviter de changer
de vitesse ... Bon il faut rebondir alors
j'ai trouvé, je vais me fixer un nouveau
marathon pour dans 2 à 3 semaines
à courir sous les 3h. Si j'y arrive je
pense que ma tête m'aidera à tout
franchir. De toute manière je ne sais
pas fonctionner autrement qu'avec des
objectifs qui semblent inatteignables.

6 Avril 2008
La journée des F ! Foutue Fièvre
toute la nuit m'obligeant à me lever
pour prendre des cachetons, Folie de
prendre le départ alors que je suis
cassé du dos et que je marche comme
un petit vieux, Faiblesse car je n'ai pas
atteint mon objectif et Fierté qui selon
comme on le prend me rend Fou ou
me permet de Finir un jour de grand
Froid ! Il 8h45 je pars avec le mince
espoir de finir le marathon de Paris
en 2h39mn, mais l'espoir tout de
même car il n'est pas question de
me trouver des excuses telles que "je
n'ai fait que 5 semaines d'entraînement
sur 8" ou "j'ai si mal au dos ...". En
tout cas ma tête elle va bien. Je gère
bien jusqu'au 2ème km où mes 2 mollets
s'unissent à mon dos pour me faire souffrir.
Ca commence mal mais ce n'est pas grave,
d'autant plus que je m'énerve contre mon
cardio-fréquencemètre qui ne fonctionne
pas évidemment juste aujourd'hui. La
douleur va grandissante, alors je pense
à toutes les injonctions d'abandon que
m'ont fait ma femme et mes amis. Vu
que Delphine m'attend au 7ème km,
tant pis je m'arrête dès que je la vois.
Je me conditionne jusqu'à 10 mètres
d'elle où lorsque je la vois je décide
de prendre sa bouteille au vol sans
m'arrêter car abandonner m'écorche
la langue et en plus au bout de 7km
je n'ose même pas l'imaginer. Vu que
je dois la revoir au 21ème km, je
m'arrêterai à ce moment là. Je me
tortille de plus en plus au fil des km
jusqu'à être contraint à m'arrêter au
15ème km face à la douleur. Je me vanne
de devoir maintenant marcher durant 6km
pour rejoindre Delphine. Et comme j'ai
au moins aussi horreur de marcher que
d'abandonner, je décide que je dois me
faire mal pour recourir jusqu'à l'abandon.
Je repense à tous les amis qui ne voulaient
pas que je prenne le départ pour me
réconforter mais ça ne passe pas ! J'en
ai les larmes aux yeux. Pas de la douleur
physique mais de la douleur morale car
je ne supporte pas l'abandon et j'estime
qu'il ne suffit pas de le dire, il faut le faire.
Delphine est en vue, je vais abandonner,
j'ai mal, elle fait la tête car on lit la douleur
sur mon visage et ... je chope la bouteille
au vol sans abandonner. Désolé c'est trop
dur, je préfère souffrir physiquement que
moralement, j'abandonnerai au 30ème km,
au moins j'aurai tenté. Les quais de Seine
sont difficiles car ils nécessitent des coups
de rein pour se relancer à chaque montée,
mais maintenant encore une fois je n'ai plus
le choix. Le 30ème km arrive, la douleur est
au plus fort, je vais abandonner c'est sûr !
sauf que 12 km de souffrance c'est quand
même ridicule par rapport à des gens malades
ou handicapés qui souffrent au quotidien. Aussi
je passe une nouvelle fois devant Delphine en
oubliant de m'arrêter. Désormais ce sont mes
dents et mes points qui courent, mais je me
ressasse en boucle qu'aujourd'hui j'ai rendez-vous
avec ma tête : soit je finis, même très loin de
mes objectifs en assumant cet échec, soit je
laisse la victoire à mon corps en cherchant
des excuses pour me justifier. Forcément
présenté comme ça, mon dos à beau me
lancer ses décharges, rien à faire, je ne
cèderai pas et j'assumerai un niveau que
je n'ai pas aujourd'hui en étant fier de mon
mental et en étant sûr que je reviendrai régler
mes comptes avec ce chrono. D'ailleurs
pour aider ma tête dans sa lutte contre mon
corps j'ai éteint le chrono. Je me bats ainsi
contre tout ce qui me fait mal : la douleur
et ma fierté qui n'accepte pas que je me
fasse remonter dans les derniers km.
Ca marche à tous les coups, alors ça
marche aujourd'hui. Un coup d'oeil sur
le chrono officiel pour un malheureux
2h48, à 9 minutes d'un rêve que je suis
maintenant sûr et certain que j'atteindrai.
Je suis cassé et mon corps finit par gagner
en m'imposant de pleurer. Dommage pour lui
la ligne d'arrivée est désormais franchie ...

1er Avril 2008
La vache j'ai une patate d'enfer,
mon kiné m'a tout remis d'aplomb.
J'ai même couru 10km à près de
20 km/h sans la moindre douleur.
Hé les quelques uns qui ne se sont
pas encore fait avoir aujourd'hui
arrêtez d'y croire, nous sommes le
1er avril. J'aurai tant aimé le dire
pour de vrai mais non. C'est même
pire, je tente une sortie avec les
copains du club et à peine l'échauffement
terminé, me voici obligé de m'arrêter
car en plus de mon mal de dos j'ai
une douleur vive dans le mollet.
Ma petite femme bien qu'elle ait
envie de tout sauf que je cours,
me masse tout de même pour tenter
de faire passer cette douleur, mais
rien à faire. J'ai certainement gagné
le gros lot ce coup ci avec un plan
d'entraînement écourté, un mal de
dos terrible et une blessure au mollet.
Heureusement pour moi, j'ai toujours
5 ans d'age mental, alors je crois
toujours en ma chance sur 1 million
de pouvoir prendre le départ du
Marathon de Paris dimanche.

31 Mars 2008
Il est beau le coq qui chante qu'il a
surmonté ses douleurs. Ah oui il est
beau à rouler pour descendre du lit
et marcher comme un petit vieux de
90 ans. Bon alors, j'abrège mais mon
kiné est vraiment très satisfait de moi
et de mon attitude. Heureusement il
est professionnel. Résigné, mais
professionnel ... alors il se met en
4 c'est vraiment le cas de le dire pour
tenter de me rendre un peu de mobilité.
Il est d'ailleurs extraordinairement doué
car si j'ai toujours mal, je réussi à
faire des gestes que je m'étais presque
résigné à oublier. Et comme je ne suis
pas la moitié d'un idiot, dès que je
rentre chez moi je tente de courir
pour voir si la magie opère toujours.
Malheureusement la magie a ses
limites et ces 45mn de course très
très lente si elle ne m'ont pas plus
cassé, m'ont au moins permis de
prendre l'air car niveau entraînement
ça ou rien c'est à peu près pareil !

30 Mars 2008
VIVE LES ENDORPHINES !!!!!!
On me demande souvent des conseils,
alors je devrai faire ce que je dis. Oui
je le fais, sauf quelques exceptions
comme ne pas être raisonnable. Il
est évident que je ne dois pas courir
aujourd'hui et pourtant nous sommes
le jour des 10km et du semi-marathon
de Vendôme. Bon je fais un effort
je ne m'engage que sur le 10km.
Je n'ai pas fait 500m que je pense
abandonner, il y a juste un problème,
je n'aime pas ce mot et surtout j'ai
à mes côtés un des bons coureurs de
la région, alors je me dis que je vais
pousser pour lui lécher les baskets
au moins 1km, puis au panneau 1km
je me dis jusqu'au 3ème juste pour
voir si je peux l'accrocher sachant qu'il
faut minimum 1mn de moins que moi
sur la distance. Au 3ème je tiens malgré
mon dos qui me fait souffrir, mais c'est
tellement bon de l'accrocher que tant
pis je pousse ave comme objectif
d'arriver au 5ème sur ses talons juste
pour me prouver que j'ai progressé
en vitesse avec mon entraînement.
Et lorsqu'au 5ème je réussi sans
même peiner au niveau cardiaque
comme musculaire, alors je vise
le 9ème car je sais qu'il fini toujours
fort. Au 7ème je suis toujours là,
toujours aussi facile malgré mon
dos qui me tiraille alors tant qu'à
être fêlé, je lui place une attaque
pour voir comment il réagit. 500m
plus loin le trou est fait. Incroyable,
je suis toujours bien en dessous de
ma fréquence cardiaque habituelle
et il ne réussira clairement pas à
revenir. Allez il y a un autre gars
juste devant moi, bon et bien on
va tenter mon Ludo hein ? Ben oui,
et me voilà sur ses talons avant
le 9ème km que je visais. Jamais
personne ne m'a posé dans le
dernier km car je suis capable de
me mettre dans le rouge comme
peu de monde, j'ai une patate d'enfer
et pourtant je décide de me ralentir
pour rester sur ses talons, lui mettre
la pression à me savoir derrière lui
et assurer le coup pour le poser.
J'attends le dernier moment et à 200m
de l'arrivée je place une attaque avec
toute mon assurance qui fait mouche.
Ne pensant pas pouvoir courir ainsi
je n'avais pas mon chrono, alors
qu'elle surprise d'arriver en 35mn02s
en ayant géré et en ayant sous le
pied. C'est bon les endorphines,
ça fait passer sur bien des douleurs.
Enfin pendant qu'on court parce que
après mon dos me présente l'addition
aussitôt la course finie. Mais je dois
le dire ça m'a boosté de voir que mon
entraînement devait être bon même
s'il est trop tard pour le marathon
de la semaine prochaine. Tellement
boosté que finalement j'enfile un costume
de loup avec jean, fourrure, gants et
masque puis me faufile dans le peloton
du semi-marathon. Juste pour 10km,
euh non en fait passé les 10km, je
me dis que je vais faire le semi
complet. Malheureusement ma tête
n'est pas aussi forte que je le voudrai
et au 15ème km la douleur est trop
violente pour que j'aille au bout alors
je coupe pour finir sur une sortie de
17km tout de même. Allez mon dos,
laisse moi 1 chance sur 10.000 que
je la tente la semaine prochaine, STP ...

29 Mars 2008
Bon je ne peux pas bouger normalement,
donc je ne peux pas courir. Et bien ça
tombe bien je vais essayer quand même.
Alors je roule du lit, car il m'est toujours
impossible de me lever, et je pars à jeun
pour déjeuner avec toute ma petite
famille. Rarement j'ai couru si lentement
en étant si fatigué, fatigué de douleurs,
car j'ai l'impression que plus j'avance
plus la douleur irradie tout mon corps.
Tout mon corps sauf ma tête, car cette
victoire sur mon corps vaut tout l'or
du monde. De toute manière je suis
cassé, alors un peu plus ou un peu
moins ... Il n'en reste pas moins que
45mn c'est largement suffisant pour
mon état du moment.

27 Mars 2008
Non je ne suis pas mort, enfin ... si
un peu quand même car c'est la mort
dans l'âme que je dois avouer que je
me brûle la gorge lorsque je me dis
que pour une fois mon corps aura
eu raison de ma tête. Les infiltrations,
massages et cachetons à tout va
n'auront pas eu raison de mon dos
qui s'amuse chaque matin à me
rappeler que pour une fois il a la
main lorsqu'il m'oblige à sortir du
lit à genoux. J'enrage d'autant plus
que même si je n'avais pas suivi une
préparation idéale, j'avais mentalement
l'intention de tenter ma petite chance
à fond pour battre mon record sur
marathon, et s'arrêter si près du but
sans pouvoir me juger m'agace.
Une chance sur mille aurait suffit à
mon bonheur pour m'élancer avec
toute mon énergie. J'enrage surtout
de devoir admettre que ma tête ne
peut pas tout faire face à mon corps.
Et il faut être honnête, si j'accepte
toujours la défaite lorsqu'elle est
légitime, je n'accepte jamais de
perdre lorsque mon ambition est
de vaincre. Ne pas vaincre mes
douleurs est une véritable défaite !
Mais pas d'inquiétude je prendrai
ma revanche, je ne suis pas du
genre à me laisser abattre. Je
reviendrai plus fort et désormais
mon prochain objectif est de
battre mon record sur 100km.
Allez Fred prépares ton vélo
parce que je vais faire couiner
la machine ...

21 Mars 2008
C'est fini ! Les carottes sont cuites,
je dois bien l'accepter même si c'est
dur. Je me lève en roulant du lit,
puis demande à Delphine de m'habiller
et me chausser. J'ai si mal que je conduis
sans changer les vitesse au risque de
me mettre au tas. Ma journée de boulot
se fait allongé tantôt dans une position
tantôt dans une autre. Je finis par céder
et à aller voir mon médecin qui me shoote et
m'arrête une semaine (enfin sur le papier ...).
Maintenant c'est clair. Dur mais clair. J'étais
déjà limite au niveau entraînement alors si
maintenant je suis bloqué à ne pas
pouvoir finir mon entraînement, adieu
mon rêve de record personnel sur
marathon. Adieu même l'idée de courir
une nouvelle fois le marathon de Paris.
Je crois que me dire ça me fait plus
mal que ma douleur au dos elle même.

20 Mars 2008
Il y a des jours comme ça ! Des jours
où rien ne va comme on veut. Et bien
aujourd'hui c'est mon jour. Le matin,
le midi, au boulot, dans le train, ...
rien ne tourne rond. Et ce soir j'ai un
rendez-vous en descendant du TGV
qui ne m'arrange pas pour l'entraînement
car tard, mais tant pis j'y vais. Evidemment
ce n'est pas mon jour, c'est donc avec 3/4h
de retard qu'arrive mon rendez-vous et
les trouvant trop mou à mon goût je me
dis que je vais les aider pour faire avancer
les choses à mon goût. Alors une journée
qui commence mal, se finit forcément
mal et voilà que tout à coup après avoir
porté un lourd carton à bout de bras je
me retrouve bloqué sur place, incapable
du moindre geste. Je suis fou de rage
contre moi, et mes quelques étirements
que j'espèrent miraculeux ne me font pas
récupérer de ma douleur pour autant.
Je suis à genou par terre et rien à faire
sinon serrer les dents. Aussitôt arrivé
je continue à bouillir intérieurement
car je ne vais pas pouvoir faire mon
entraînement pour récupérer de mon
début de semaine. Alors 1h30 d'électro
puis une tentative de vélo d'appartement
pour vaincre mon corps. Je me déchire
et j'hurle intérieurement pour résister
à la douleur mais au bout de 15mn
j'ai dépassé mon seuil de douleur
accpetable alors j'arrête.

19 Mars 2008
Je rentre tard chez moi de ce périple
Espagnol, alors je vais faire du vélo,
euh non de l'électro, bof, ben une marche
avec mon chien. En fait non rien je suis
vraiment cuit et surtout inondé de tâches
à faire après 3 jours d'absence. Je me
convainc même que je fais bien puisque
aujourd'hui c'est mon jour de repos
normalement. En fait quand ça m'arrange
il n'y a pas de problème j'y arrive. Enfin
presque parce qu'au fond de moi j'ai
tellement honte de n'avoir pas couru
que demain je ferai une double séance
histoire de remettre les choses à leur
place. Et puis à 1h, je craque pour un
petit jogging de 15mn avec mon chien,
ben oui le pauvre lui n'a pas couru ces
derniers jours ...

18 Mars 2008
Toujours à Barcelone pour une journée
complète à parler Anglais et Espagnol
(ça use quand même faut pas croire ...),
le voyage en moins mais une soirée très
arrosée en plus et me voilà rendu à
l'hôtel à 3h du mat. Et devinez ? Oui
je sais ce n'est pas vraiment une
surprise, je pars courir histoire de me
coucher serein. Rebelote, cette fois
avec le port, les bateaux, les danseuses
de rue, ... pour 1h d'endurance. J'essaye
de tout enrégistrer dans ma petite tête
au fur et à mesure de mes découvertes
en me perdant dans la ville. Comme
hier pas moyen d'accélérer, mais

ça tombe bien je n'en éprouve
absolument pas le besoin.

17 Mars 2008
Je suis à Barcelone pour le boulot,
donc départ très tôt et blabla boulot
jusqu'à très tard. A 1h du mat ça y est
c'est fini, je saute dans mes baskets
pour un triple objectif : me faire du bien,
décompresser de cette journée et visiter
autant qu'on peut le faire cette ville
qui même à cette heure vit pleinement.
Il fait 18°, ce n'est pas désagréable.
Je me laisse aller au gré des rues,
ruelles et avenues, tournant volontairement
au hasard juste pour visiter en vivant la
ville sans me taper tous les clichés et
pour voir si je suis toujours à même de
de me retrouver. Alors pour ma tête
c'est le bonheur car c'est une totale
réussite, en revanche physiquement
à cette heure ci et en courant au
hasard il ne m'est pas possible de
faire mieux que de l'endurance 1h durant.

16 Mars 2008
Il pleut, il vante, mais c'est pas grave
je pars pour ma sortie longue. Je ne
suis pas fatigué et pourtant je n'ai pas
la grande forme. Je me sens mou.
Bah ça va venir, laisse le temps à ton
corps de se réveiller me dis-je, mais
il est long à voir le jour aujourd'hui.
Alors au bout de 30mn j'essaye de
me vexer comme d'habitude, mais
rien, pas l'ombre d'un sursaut. Bon
alors tu vas t'exploser dans la côté ?
Ben si je monte de 15 puls/min c'est
bien le bout du monde. La prochaine
alors ? Pas plus. Je n'ai toujours pas
la moindre douleur. En fait j'ai tout
simplement pas envie de me faire mal,
il faut être clair. Bon je devais faire
une sortie en endurance, tant pis
je ne réussirai pas mieux. Juste
de faire 20mn de plus que les 2h
initialement prévues, parce que je
n'aime pas ne pas avoir le dernier
mot sur mon corps.

15 Mars 2008
Ce WE j'ai la chance de partir avec la
famille au complet pour me suivre. Alors
on discute dans ce paysage forestier
toujours aussi merveilleux dont je ne
me lasserai jamais. Les km s'enfilent
sans les voir, jusqu'à ce que je décide
de couper dans les bois par une section
vraiment sauvage. Un chevreuil par ci,
un marcassin par là, et surtout de la
boue partout. Alors moi je navigue
dans cet environnement avec aisance
et bonheur. Il n'en est pas de même
pour le reste de ma tribu qui n'est ni
habituée ni heureuse les pieds dans
20cm de boue. Alors je refais sans
cesse demi-tour pour aller les chercher,
porter le vélo, leur donner le chemin à
suivre, leur expliquer les rapports à
utiliser sur le vélo, ... Du coup j'en
laisse mon chien qui ne m'ayant plus
sur le dos en profite pour filer après
le premier animal sauvage passé.
Me voilà désormais en course mais
après mon chien. Pas vraiment ce
que j'avais prévu avec mes runnings,
mais bon en jouant à saute ronce
et tronc d'arbre, je réalise quand
même ma sortie en endurance
d'1h30 au lieu de l'heure prévue.

14 Mars 2008
1h d'endurance au programme, ça tombe
bien je n'ai pas plus de temps pour
m'entraîner. Sans être fatigué, je n'arrive
pas à trouver mon rythme et me retrouve
bien en dessous du rythme que je voudrai
tenir. Puis après 20mn à me traîner je
trouve le moyen de m'agacer pour
élever un petit peu mon rythme. Je
m'imagine dans le marathon final de
mon futur Ironman à la peine et il me
faut trouver les ressources pour finir
dans les délais. Oui je sais il ne me faut
pas grand chose pour me pousser au
derrière, en tout cas ça marche et sans
être parti comme une balle je retrouve
ma vraie vitesse d'endurance. Je rentre
et histoire d'être en paix avec moi même
je me fais 1h30 d'endurance en plus
grâce à mon électrosimulateur histoire
de récupérer de mes 20mn gachées
au départ. Et voilà le moral est retrouvé !

13 Mars 2008
Bon je ne vais pas faire le mariole, je
suis fatigué ! Ca fera plaisir à mon kiné
de le savoir lui qui veut absolument que
lève le pied. C'est bien simple alors que
je dois partir courir, je m'endors comme
une masse durant 1h30. Je me réveille
vaseux et sans aucune envie d'aller
courir. Seulement il y a ce que l'on a
envie et ce que l'on doit faire. Moi je
dois aller m'entraîner si je veux avoir
ne serait-ce qu'une chance de réussir
mon objectif sur marathon. Alors j'y
vais. Pas d'inquiétude aujourd'hui je
suis bien en endurance, pas de surrégime
à l'horizon. Oui mais au bout de 15mn ça
m'agace d'être ainsi et de rester sans
réaction alors ni une ni deux, ma tête
me balance une vanne : "tiens on dirait
que ton chien il marche à côté de toi".
Et comme d'habitude il ne m'en faut
pas plus pour me vexer et relancer
ou plutôt lance, la machine. Je dois
faire 1h, alors je me colle 1h10 juste
histoire de dire que je m'en suis fait
un peu plus. Et dès que j'arrive, j'enfile
mes chaussettes de contention pour
me soulager les mollets et me prescris
1h20 de fractionné avec mon électro-
simulateur. Voilà pour ma tête, le
compte est bon. Maintenant aurais-je
récupéré demain, rien n'est moins sûr.

12 Mars 2008
"C'est mon jour de repos alors je ne fais
rien !", "Eh regarde le l'autre fiote il est
même pas cap de faire une séance
alors il se retranche derrière un c'est
mon jour de repos", ... Et voilà c'est
reparti une fois de plus dans ma tête
entre celui qui voudrait être raisonnable
et celui qui veut toujours plus. J'abrège
mais ça dure un bon moment avant que
je ne tranche par un OK je vais faire
une séance de natation mais de 1,5km
seulement pour ne pas m'épuiser. Je
me rassure ne me disant que j'ai bien
fait de ne pas trop tirer sur la machine
car je suis réellement à plat.

11 Mars 2008
Pour l'entraînement du club je n'ai pas
le choix il faut que je retrouve la forme
pour le fractionné hebdomadaire. Bien
qu'ayant bien mangé le midi j'arrive
totalement vide chez moi. Alors je
m'enfile une banane, 200g de pain,
du gruyère et une tarte aux mirabelles.
Ca va un peu mieux mais c'est pas la
grande forme quand même. Tant pis je
pars comme ça et comme d'habitude
de me retrouver entre amis me fait passer
mes petits problèmes, même s'il pleut
comme vache qui pisse et s'il vente.
Je réussi quand même à boucler mon
entraînement avec un 4x2000, mais
honnêtement je sais que je n'ai donné
au mieux que 80% de moi-même.
Contre mauvaise fortune bon coeur,
voilà dans l'état d'esprit dans lequel
je me trouve car il fallait bien que je
fasse avec ma fatigue latente. Alors
bien sûr cela m'amène à réfléchir
plus que jamais sur mes capacités
à atteindre mon objectif sur marathon.
Je suis conscient que je n'ai pas la
vitesse que j'aurai dû avoir si je m'étais
entraîné comme prévu 2 mois avant
mon plan spécifique marathon. Maintenant
je ne vais pas pleurer sur mon sort et
même objectivement j'ai peu de chance
de tenir la cadence je donnerai tout
sur la petite chance que j'ai d'y arriver
aussi minime soit-elle. Les excuses
c'est pas ma tasse de thé alors c'est
toujours rendez-vous le 6 avril avec ma
tête pour voir qui d'elle ou moi aura raison.

10 Mars 2008
Il est 20h30 j'enfile mon short et mon
maillot pour aller courir. Je taquine
mon chien en lui faisant voir que je
suis en tenue et que ça va chauffer
pour lui parce que j'ai une énorme
envie de me défouler et d'aller prendre
l'air. Je termine mes discussions
familiales et me voilà prêt à partir,
enfin c'est ce que je croyais car arrivé
à la porte je suis pris d'une fatigue
aussi violente que soudaine. Je me
sens tellement à plat que je me
demande si j'arriverai à courir 3km.
Je me donne 5mn pour me requinquer
malheureusement c'est encore pire
une fois ce délai écoulé. Je m'excuse
auprès de mon chien mais la séance
est annulée faute de carburant. Ce
n'est pas dans la tête c'est sûr, mais
je suis vide. Je m'écroule dans mon
canapé où je n'ai ni la force de prendre
mon électro-simulateur ni même celle
de prendre mon ordinateur portable,
c'est pour dire ... Oui mais pour ma
tête cette défaillance est iinsupportable !
"Ah le petit joueur, rien dans le gilet
pour réagir face à un coup de pompe"
me balance le côté chambreur de ma
tête. Il n'en fallait pas moins pour me
faire réagir, alors je saute sur le vélo
d'appartement et je remplace les
45mn de course prévues par 1h de
vélo juste histoire de montrer à ma
tête que j'ai les ressources pour réagir.
Soyons franc, cet entraînement a pour
unique but de me sauver de la taquinerie
de ma tête, parce qu'au niveau efficacité
je suis loin de faire dans le génial. Bon
l'essentiel c'est que j'ai vraiment tenu
1h sans m'arrêter. Ludo 1 - ma tête 0

9 Mars 2008
Après une bonne nuit bien utile pour
m'aider à récupérer de mes derniers
jours, un bon petit-déjeuner en famille,
je retrouve le bitume pour une sortie
de 30 km avec mes enfants pour
m'accompagner à leur grande joie
(hihihi ...). En plus il pleut, mais ce
n'est pas grave. Discuter et se dépenser
sera forcément mieux que regarder la
télé ou MSN, alors tant pis je joue
le vieux con sans le moindre problème.
Et à peine parti, le grogne est déjà
évacuée pour discuter à tout va.
Ca me conforte et comme en plus
j'ai une nouvelle fois une pêche d'enfer
tout commence bien. Les kilomètres
s'enchaînent au fil des paroles et
j'en profite pour m'allumer un peu
de temps en temps. La pluie
s'intensifie mais ce n'est pas ce
qui me gêne, d'autant plus que
Delphine est venue nous rejoindre
à la sortie de la forêt. Non je suis
tout simplement pris de fatigue.
Il fallait bien que ça arrive puisque
chaque jour je m'étonnais d'avoir
autant la pêche. Alors je relance,
je relance et je relance pour tenir
le rythme jusqu'au bout. Je m'imagine
dans le dur sur la fin du marathon
de Paris pour m'aider. Finalement
cette sortie de 30km en endurance
en 2h08 me comble vu ce que j'ai
déjà fait les jours précédents. En
fait j'ai dû pas mal pomper sur
mes réserves je pense car sitôt
la douche prise je me sens à moitié
dans les vapes et il me faut manger
très rapidement pour retrouver mon
équilibre.

8 Mars 2008
C'est pas possible il me faut encore
faire un choix ! Antoine rentre aujourd'hui
de 15 jours au ski avec l'école alors j'ai
le choix entre accueillir mon fils puis
partir courir alors qu'il aura sûrement
plein de choses à raconter, me lever
à 5h20 pour partir courir avant qu'il
n'arrive et avoir tout mon temps
ensuite, ou alors ne pas aller courir.
Oui je sais le dernier choix fait forcément
rire quand on me connaît, c'est donc sans
surprise que je choisis le choix 2. Il est
6h, il fait nuit noire, un brouillard à couper
au couteau, je ne vois pas mes pieds et
même mon chien tente de bifurquer au
premier chemin venu après le village
se demandant bien ce qu'on fout là.
Mais non je confie mes yeux à mes
pieds, ce sont donc eux qui ont la
responsabilité de m'éviter les flaques
et les trous. J'ai un peu peur vu mon
entraînement de la veille, mais
incroyable j'ai de nouveau une patate
terrible. Alors on y va, au bout de 15mn
me voici en résistance douce au lieu
d'une séance d'endurance. Ca tombe
bien car mon programme prévoit 1h
et moi une sortie de 2h ... Le jour
et la faune se lèvent dans un spectacle
toujours aussi merveilleux dont je ne
me lasserai jamais. Durant 2h, pas
la moindre baisse de performance.
Je suis même à l'heure pour l'arrivée
de mon fils, voilà une journée qui
commence comme j'aime. Et la
journée est belle jusqu'au bout puisque
l'après midi je commande mon vélo
pour mon premier Ironman de juillet
prochain. Tout carbone, il pèse 7,8kg.
J'avoue que c'est impressionnant et
il n'y a pas à tortiller c'est considérable
comme atout pour aborder la montagne,
même si rien ne remplacera jamais
le bonhomme qui est dessus ...

7 Mars 2008
Mon programme du jour c'est 1h
de course avec 30mn de résistance
douce au milieu. Le problème c'est
que j'ai une patate comme jamais et
qu'au fond de moi je n'ai pas oublié
que j'ai sauté une séance en milieu
de semaine même si j'ai récupéré
la partie dure. Alors c'est simple
je vais me faire plaisir et remettre
les pendules à l'heure : 2km de crawl
à la force des bras, puis quelques
séances de sprint en crawl toujours
pour me défouler. Je file ensuite
chez mon kiné qui désespère de
savoir ce que je fais chaque jour
alors qu'il se bat avec mon dos pour
m'ôter mes contractures et vertebres
qui sautent. Heureusement il fait
consciencieusement son job bien
que je ne fasse rien pour l'aider.
Et ce soir aussitôt arrivé, j'emmène
Delphine, Anaïs et Cookie pour une
sortie d'1 heure comme prévu. Mais
en fait à peine 10mn d'échauffement
et me voilà quasi inconsciemment
en résistance douce à vouloir
accélérer tellement je me sens
bien et tellement je suis heureux
d'être avec les femmes de ma vie.
Il a beau pleuvoir et faire noir, rien ne
peut gâcher notre plaisir. D'ailleurs
un coup d'oeil sur le cardio et en fait
je suis en résistance dure, le tout
en réussissant à causer. Le pied,
le pied, le pied ! Alors quand tout
va bien et qu'on a mon caractère
on se dit que tant qu'à faire on
à qu'à pousser un peu plus loin
le bonheur. Et me voilà sur le banc
de musculation bien que j'ai horreur
de cet appareil, car ma fille est
décidée à faire des exercices avec
moi et à comprendre comment je
fais, puis je me colle 1h30
d'électrosimulateur histoire d'aller
jusqu'au bout. Reste à savoir si
demain je ne payerai pas l'addition,
mais peu importe il faut savoir
profiter du bonheur quand il est là !

6 Mars 2008
Je suis tellement en manque que je
voudrai aller courir 4 ou 5h dès le
lever du jour. Lorsqu'arrive midi je
me dis que je vais aller nager 2 à 3
km avant de me raviser : ce soir tu
t'es prévu une bonne séance de
fractionné, alors ne va pas t'user
avant pour ne l'a faire qu'à moitié
bien. Lorsqu'arrive enfin la nuit ça
y est je vais enfin refaire chauffer
les baskets. Je suis tellement
remonté que malgré le froid glacial
je décide de partir en short court
et avec un simple maillot fin sous
mon coupe vent. Quand je sors
je suis saisi, mais ce n'est pas
grave, je sais qu'une fois parti
ça va vite être la surchauffe.
Et effectivement dès le premier
tour de mes 5x2000m je n'ai plus
froid. Pour être sûr de donner le
maximum et tirer jusqu'à avoir
les abdos qui brûlent je chambre
mon chien qui du coup cherche
à me battre. Chacun notre tour
nous repassons d'une tête devant.
Quel bonheur

5 Mars 2008
Avec un aller-retour jusqu'à Aix en
Provence c'est une journée de boulot
de 21h qui s'achève pour moi au beau
milieu de la nuit. Une nouvelle fois j'ai
envie de courir mais je sais que je
n'ai pas le droit de mettre en péril
mon entraînement par une fatigue
excessive alors je mange jusqu'à
minuit puis je me couche pour
tout déchirer demain car demain
il n'y aura pas d'excuse autorisée !

4 Mars 2008
C'est à contre coeur, mais travail oblige
je ne peux pas m'entraîner ce soir.
Alors j'ai tout prévu, je mets le réveil
à 5h pour aller courir une heure. Mais
est-ce mon corps ou ma tête qui en
a décidé ainsi, je ne sais pas, toujours
est-il que lorsqu'il sonne, je l'éteins
sans même m'en rendre compte et
fait mon heure d'endurance ... dans
mon lit. Je me lève agacé car je n'aime
pas faiblir, mais au bout de 10mn c'est
passé car je sais bien que si je n'ai
pas pu le faire c'est que mon corps
était trop fatigué et qu'il vaut mieux
récupérer qu'avaler des km coûte
que coûte.

3 Mars 2008
J'ai la patate pour me mettre à table
avec mes femmes, mais lorsque arrive
le moment de partir courir avec mon
chien, plus rien. Ce n'est même pas
un problème d'envie, mais une bonne
claque de la fatigue que je repousse
sans cesse et qui là prend le dessus.
Je aussi vide que livide. Je me mets
en short tout de même pour forcer
le destin, mais je sens bien que si
je pars je vais tourner aux forceps et
faire un entraînement inutile. Du coup
je vais marcher avec ma petite femme
et mon chien pour prendre l'air. Et
l'air de la campagne c'est magique !
Dès que je rentre, je suis décidé à
compenser cet entraînement par
du vélo d'appart et plutôt que courir
45mn, je m'impose 1h de vélo à
bonne allure juste par fierté pour
montrer à ma tête que je n'ai pas
failli et que je suis toujours debout.
La bonne nouvelle de l'histoire c'est
que ce type d'entraînement épargne
grandement mon dos et mes
articulations en général.

2 Mars 2008
J'ai prévu de courir 2 heures avec ma
fille mais bon ce matin je lui fait grâce
d'un peu de sommeil après la frayeur
d'avoir cru partir de nouveau à mes
côtés. Mais ce matin c'est clair je
mange et pour ceux qui me connaissent,
un peu plus que d'habitude, c'est pas
peu dire. Le chien semble plus à l'aise
de partir alors qu'il fait jour et qu'il a
lui aussi cassé la croûte. Je suis
heureux et pourtant le paysage
défile 1h durant sans que je n'y
fasse trop attention. En fait si, je
le vois bien mais pas comme
d'habitude, j'ai l'impression de
devoir prendre des photos car
je me sens moitié déprimé à
l'idée que d'ici quelques mois
ce terrain ne constituera plus mon
pain quotidien. J'ai même l'impression
que les chevreuils, sangliers, écureuils,
chiens des fermes, ... se sont donnés
le mot pour me regarder avec un oeil
attristé de voir ma mine. Puis c'est
l'éclair : je dois faire 45mn à 17km/h
au milieu de ma séance et je me dis
que non, ce coin c'est chez moi et
quoi qu'il arrive je viendrai encore
m'entraîner ici. Et aussitôt me
voilà sourire aux lèvres, les idées
noires balayées. Et je la tiens cette
séance, même mon chien peine
car dès qu'il revient sur moi je lui
remets une attaque. Ca m'aide
à tenir et ça la compétition ça
aide quiconque à se dépasser.
J'utilise depuis 2 jours mes chaussettes
de contention et j'avoue que pour des
sorties longues ça aide quand même,
même si je n'aime pas trop en général.

1er Mars 2008
Je pourrai penser à quel point ma
journée à mal commencé quand mon
réveil a sonné à 5h45 pour aller courir,
d'autant plus que devant faire une prise
de sang je dois partir à jeun alors que
je sais très bien que j'ai horreur de
ça et que je finis toujours à la limite
du malaise. Et pourtant non c'est
une nouvelle belle journée. Mon chien
n'y comprend rien quand je le réveille
me voyant enfiler mes chaussures
alors que pour lui il est encore
la pleine nuit. Pas que pour lui
d'ailleurs. Il fait une nuit très noire.
Si noire que je ne vois pas mes
baskets au milieu des bois avec
ce ciel pluvieux que l'on sent très
bas. C'est une belle journée parce
que je suis conscient de faire partie
des chanceux qui vont voir le jour
ce lever. J'ai pourtant l'habitude,
mais c'est chaque fois un moment
intense de bonheur. Ma première
heure de course est physiquement
pénible car je n'ai rien dans le gilet
mais je me le suis promis pas
question de me plaindre en me
disant que j'aime vraiment pas
courir à jeun. Mais ma 2ème heure
va être toute autre, non pas que
physiquement j'aille mieux, non
j'ai simplement vu le jour se lever
en même temps que les chants
d'oiseaux s'intensifiaient et que les
premiers gros gibiers se faisaient
voir comme s'ils étaient en train
de s'étirer après une bonne nuit.
Bon j'ai dit que je ne me plaindrai
pas, mais tout de même il est
vraiment pas fait pour moi de
courir à jeun, à tel point que j'arrive
à moitié dans le cirage avec la
tête qui tourne

29 Février 2008
Tiens ça fait 4 ans que tu n'as pas
couru un jour comme ça alors il ne
faut pas le louper ... Voici la blague que
je fais à ma fille pour qu'elle m'accompagne
une nouvelle fois ce soir lors de mon
entraînement. Au niveau de la langue
elle dispose d'une endurance hors du
commun alors ça tombe bien ça
m'oblige à parler en même temps que
je cours donc à être vraiment à l'aise.
C'est d'autant plus intéressant que je
me colle 4 fractions de 3km à 18km/h
au milieu de ma séance. Quel bonheur,
ça sent le week-end et l'apéro, je suis
avec ma fille, en plein nature même
s'il fait noir, nous parlons et rions
beaucoup et en plus j'ai les jambes
qui suivent ce jour. En cherchant
bien on trouve toujours des bons
points dans une journée (comme
les pessimistes trouvent toujours
du noir partout ...) et la mienne est
vraiment belle.

28 Février 2008
Papa tu te rends compte le poids que
je fais ? OK très bien prends ton vélo,
ton gilet fluo et nous partons tous les
3 avec le chien pour ma sortie nocture
en endurance. Forcément sur le coup
ma fille se dit évidemment qu'elle aurait
mieux fait de se taire, surtout pour un
sujet qui a le don de m'énerver,
surveiller son poids quand on a
aucune activité. Et finalement elle
a bien fait car ma fille cause encore
plus que moi, c'est pas peu dire, du
coup cette heure d'endurance passe
très vite et me permet de discuter
plus longuement avec ma fille. En
plus ça lui fait du bien de découvrir
ce que c'est vraiment que courir la
nuit sans lumière et la capacité
que nous avons tous à nous adapter
à des conditions difficiles.

27 Février 2008
Il en faut un, tout le monde le dit, pourtant
dieu sait si je ne l'aime pas. Qui ça ?
Le jour de repos ! "Bon tu t'en fout t'as
la caisse tu iras t'entraîner ce soir", "Eh
blaireau, t'as toujours pas compris que
le succès de la progression venait de
la capacité à suivre un plan sans en
rajouter inutilement ?", "Ouais ça va,
je te propose un compromis : OK
il ne va pas courir ce soir comme
ça tu seras content, en contrepartie
tu le laisses aller nager comme ça
pour moi il aura bougé". Et me revoilà
du coup dans le bassin pour une nouvelle
séance de 2,5km de crawl à la force
des bras. Plus ça va plus je suis comme
un poisson dans l'eau. Je me vois déjà
en train d'allonger la distance, disons
jusqu'à 3,8km au hasard ... En tout
cas mission réussie pour ma tête,
je me suis reposé et j'ai malgré
tout bougé ma carcasse pour me
faire plaisir.

26 Février 2008
C'est à nouveau une sortie en endurance
de 45mn qui m'est proposée pour ce soir.
Oui OK sauf que c'est l'entraînement du
club et surtout que je ne vais pas
supporter de ne faire que 45mn.
Alors on va dire que je me suis trompé
et que je n'ai pas bien lu ... En fait
je propose et me fait une double
longue séance de 30-30. 30 secondes
à fond, 30 secondes de récup. 1, 2, 3,
... plus on avance plus on a l'impression
que les 30 secondes de récup ne font
plus que 25, puis 20, puis 15s. C'est
bon j'adore ça. Et comme ce soir j'ai
retrouvé des jambes, c'est d'autant
plus facile pour moi de me mettre
dans le rouge durant toute la séance.
Les abdos temblent, les quadri tirent,
la cage thoracique se resserre et
pourtant je me sens bien. Ce sont
les sensations du dépassement que
j'adore. Ne pas craquer quand on
pense que l'on est à bout c'est ni
plus ni moins préparer les 10 derniers
kilomètres d'un marathon record
par exemple. Ah oui j'allais oublier :
j'ai noté 45mn d'endurance sur mon
plan d'entraînement, chut !!!

25 Février 2008
Le programme du soir c'est 45mn
d'endurance. C'est tout ? J'en ferai
bien un peu plus ... sauf que si ma
tête est prête mon corps non. Je
peine et visiblement je paye mes
2 sorties intenses du week-end et
pour être honnête je suis bien content
de n'avoir que 45mn au menu du soir.

24 Février 2008
Plus long en un poil moins intense,
mais assez semblable quand même
puisque je dois courir 2h et faire au
milieu de ma sortie un 4x3000m.
Ca commence mal, je n'arrive pas
à ma lever à 7h, ni à 8, mais à 9h.
Je suis décalqué et honnêtement
je pense qu'à penser à ce qui
m'attend je ne suis pas pressé
d'aller me faire mal. Je finis par
partir quand même. Je sens bien
qu'hier je me suis secoué la pulpe.
Mais quand il est le moment d'y aller
pas besoin de me chambrer car j'ai
peur d'avoir à me balancer une vanne
si je n'y arrive. Alors j'y vais mais
c'est dur. Pour me faciliter la tâche
je me place mentalement dans le
32ème km d'un marathon pour me
dire qu'il faut quoiqu'il arrive que
je tienne sans quoi je n'atteindrai
pas mon objectif. Clairement je
ne vole pas sur le bitume aujourd'hui
j'ai plutôt les sabots qui râpent le sol
mais c'est pas grave car au mental
j'y arrive. Après mon 4ème 3000m
je suis cuit. Mon dos, mes quadriceps,
mes mollets, mes abdominaux, bref
j'ai l'impression d'une manifestation
générale organisée par mon corps.
Je tente comme je peux de finir sur
un rythme d'endurance haute mais
tout doucement je baisse pour tomber
dans l'endurance classique. Alors
histoire de ne pas arriver perdant
à l'arrivée face à mon corps et bien
que j'en ai ras les baskets, je rallonge
de 10mn ma séance. "T'as vu là haut ?
Je suis cuit mais pas mort et je tiendrai
jusqu'au bout juste pour t'enquiquiner !"

23 Février 2008
Ca va être court mais bon pour un
week-end puisque je n'ai que 1h30
à courir, en revanche j'ai un 5x3000m
à me coller au milieu. Dès le départ
je sens que mes quadriceps n'ont
pas totalement récupéré mais pas
question de trouver une excuse.
Alors j'accélère pour me mettre en
endurance haute assez rapidement
avant ma première fraction de 3000m.
Mentalement je sens que je recule
devant l'effort pour ne pas arriver
dans ce fractionné que je me dois
de réussir. C'est parti, je peine,
mentalement je chute car je vois
que je peine, avant de gamberger
à me demander si j'ai vraiment le
niveau pour faire ça quand ...
"T'es vraiment qu'une petite b..."
comme m'aurait dit Fred pour me vexer
dans un moment dur. "Ah la ferme toi,
et puis je t'enquiquinerai plus".
Une fois de plus j'arrive à me vexer,
tu vois bien que je peine, tu crois
que ça m'amuse ?", "Oui et bien
t'arrêteras de dire à tout le monde que
dans la vie on a ce que l'on se donne
les moyens d'avoir, parce que quand
je te vois je suis mort de rire !", "Je
suis dans un moment creux c'est tout",
"Un moment creux ? Allez abandonne
et annonce que tu n'as pas le niveau
parce qu'il n'y a que la vérité qui
fait mal. Et dès la 2ème fraction me
voici dans mes vitesses et fréquences
cardiaques attendues. Et comme
j'ai peur du feu de paille, je me vexe
en me disant que je ne serai pas
capable de refaire ça dès la prochaine
fraction. Et j'aime pas quand je me
vexe, alors la 3ème fraction est
encore plus rapide que la 2ème, puis
la 4ème encore plus rapide que la 3ème,
avant de finir par un 5ème 3000m de
folie où je me retrouve à survoler le
bitume. La vache, c'est bon !!!
Sinon aujourd'hui est sorti VO2 magazine
du mois de mars. Il y a 4 pages qui
traitent de mon parcours et du Raidnight41.

22 Février 2008
A nouveau 45mn. Vraiment ? Bon vu
l'état dans lequel j'étais hier je vais
mentalement moins contester. Et
bien m'en prend car si je suis moins
fatigué qu'hier, je suis loin de pouvoir
dire que je me sens bien. J'ai vraiment
tapé dedans mardi dernier car mes
quadriceps me brûlent encore dès
que j'allonge. Bah, ça ira mieux
demain mon Ludo, enfin je te le
souhaite car c'est du costaud de
nouveau qui t'attend ...

21 Février 2008
Quoi 45 minutes d'entraînement ? C'est
quoi se plan ? Puis je repense à ce que
m'a dit Bruno Lacroix, dans le plan il
faut savoir le suivre car il est calculé
avec des phases dures et des phases
pour récupérer. Alors je pars pour
45mn d'endurance "seulement".
En fait il est pas con le gars qui a
fait se plan : je suis naze ! Je n'ai
rien dans le gilet comme j'ai l'habitude
de dire, du coup je suis vraiment
content que ça ne dure pas plus
longtemps et je regarde mon cardio
comme jamais. Non pas pour savoir
si je suis dans le bon rythme, non,
juste pour savoir combien de temps
encore je dois tenir ...

20 Février 2008
Aujourd'hui c'est repos. Bon et bien repos
alors. Oui mais même si c'est marqué
et même si j'ai une réunion qui me prend
une bonne partie de la nuit avec l'équipe
du MDPV, je ne peux m'empêcher de
faire quelque chose pour avoir l'esprit
assouvi et serein. Du coup je me
concocte une petite séance de 2h30
d'électrosimulateur. Ah bon c'est du
repos. Oui ça va les mauvais esprits,
je fais comme je peux avec ma
petite tête.

19 Février 2008
L'entraînement du club, c'est un peu ma
messe à moi qui suis pratiquant ... en
course à pieds. Ca ne se rate pas ! Ca
va être dur ce que je leur prépare, mais
finalement c'est bien dans l'effort et avec
les amis que le plaisir surgit. La pluie ne
nous arrête donc pas. C'est du fractionné
long que j'ai prévu ce soir. Pour ma part
peu plus long que pour les autres avec
un 5 fois 2000m. J'ai du mal à me monter
dans les tours. Je ne fais pas une super
séance car c'est intégralement aux
forceps que je fais chaque fraction.
Mon seul objectif car il m'en faut
absolument un : tenir et finir la séance
bien que j'ai une énorme envie de tout
arrêter. Je tiens et même si je n'atteins
jamais mes fréquences habituelles
j'arrive tout de même à accélérer à
chaque tour. Après les jours avec,
voici un jour sans c'est normal.

18 Février 2008
Mon plan du jour est simple : j'ai 1h30
d'endurance à faire et ce soir j'ai une
longue réunion de prévue jusqu'à
minuit avec le club. Il faut donc que
je fasse un choix entre mon entraînement
et mes devoirs. En fait je fais comme
d'habitude car je n'aime pas choisir
donc je prends les 2. Comment ?
45mn de natation la midi et 45mn
de course le soir en rentrant au lieu
de manger en famille pour un dîner
sur le pouce et une réunion à l'heure.
Mais en fait tout commence avant la
natation par mon bi-hebdomadaire
passage chez le kiné. "Diîtes voir,
vous avez forcé ce WE hein ?", "euh
un peu c'est tout", "je pense que c'est
plus qu'un peu. N'oubliez pas que votre
corps m'écrit tout, et vu les tensions
que je ressens sur votre dos vous n'avez
pas dû y aller avec le dos de la cuillère !",
"bon et bien s'il vous écrit tout, écrivez lui
de ma part en réponse que ce n'est que
le début et qu'en plus je n'aime pas les
cafteurs", ... Et au moment de partir
"Bon vous avez compris : plus de sport
du tout pour le laisser se refaire", "Allô ?
ah zut je viens de passer sous un tunnel ...".
Bref maintenant il me connaît, il sait bien
que me dire ça ou pisser dans un violon
donne à peu près le même résultat. Quand
j'arrive sur la bassin, je ressens bien les
tensions de mon dos alors je vais faire
une séance modérée. Enfin ça c'est en
rentrant dans l'eau parce que 50m plus
tard j'en suis plutôt à me dire que c'est
moi qui commande et pas mon dos. En
plus je vois quelques crâneurs jouer les
cadors, il est désormais trop fort pour moi
de résister à une remise en place pour tous
ceux qui n'ont pas les moyens de le faire.
Et puis j'ai une phrase en tête que j'ai
l'habitude de ressasser à tous : dans la
vie on n'a que ce que l'on se donne les
moyens d'avoir ! Et moi j'ai un paquet
d'ambitions pour 2008 et après, alors pas
question de mesurer l'effort, il va falloir
que ça passe. Plus que l'envie certaine
de me donner les moyens d'atteindre mes
objectifs, je suis tellement motivé par le
fait de remettre les kékés à leur place que
je ne ressens plus aucune douleur. Bon je
ne vous cache pas que plusieurs fois j'ai
l'impression de me retrouver dans une course
où il faut jouer tactique et franchement c'est
jouissif. Au moins au bout de 20mn ils se
sont calmés. Le soir j'arrive, j'embrasse mes
enfants tout en sautant dans un short et en
sifflant mon chien pour qu'il se tienne prêt et
me voilà sur le bitûme 5mn plus tard. C'est
forcément dans la tête, mais j'ai une pêche
qui me surprend moi même car je n'ai
même pas eu le temps de grignoter avant
de partir et j'ai des jambes terribles. Plus
que chercher à comprendre, en tout cas
quand ça va bien, il est surtout urgent pour
moi de profiter de l'instant présent. Bref une
de ces belles journées où tourne rond.

17 Février 2008
Rebelote, mais la séance doit faire
1h45. J'en tremble d'avance car vu
mon état hier, je me demande bien
comment je vais bien pouvoir tenir
presque le double. Mais cela fait
aussi partie du mental que de se
lancer alors que le doute nous
emplit en se faisant confiance.
Après mes 15mn d'échauffement
je me lance, quasi certain que ça
ne passera pas et en même temps
que je vais trouver les ressources
pour surmonter ce premier échec.
Et pas manqué, au bout de 2mn
je plafonne sans atteindre le rythme
souhaité, je me sens à la limite du
point de côté et pourtant je me mets
un coup de pied au c... pour me faire
avancer car je sais que je ne peux
compter que sur moi même pour
atteindre mes ambitions. Maintenant
j'y suis mais je vais craquer ...
jusqu'à ce que je me vexe en me
disant que si je ne tiens pas, je n'ai
pas le niveau de mes ambitions.
Et autant je suis totalement blindé
par rapport à tout ce que l'on peut
dire sur moi, autant je suis susceptible
aux vannes que je peux me lancer,
comme si une faiblesse mentale
ne pouvait prendre le pas sur mon
physique. En fait j'ai tellement mal
durant cette séance que je passe
plus d'une heure à jouer à me chambrer
pour tenir, sans plus voir ma campagne
adorée ou mon chien. Mais j'ai tenu
j'ai fait la séance prévue et j'arrive
totalement cuit. Je sais bien
maintenant que ce plan va être
difficile à suivre mais c'est peut-être
ça qui me motive le plus, me dire
que si je lâche je n'ai pas le niveau.

16 Février 2008
Dans l'histoire court mais bon, voici
la sortie du jour du Ludo. Oui je regarde
plusieurs fois mon plan d'entraînement
car j'ai peur de m'être trompé, mais non
c'est bien ça, juste 1h de course, par
contre c'est du super intense. J'ai du
mal à m'y mettre mais je finis par la
trouver cette satanée vitesse. Je me
surprends même à la tenir alors
que toutes les 10s j'ai le sentiment
que je vais craquer. Mes quadriceps
comme mes abdominaux tremblent
mais c'est bon de voir que je peux
tenir alors tant pis pour eux, je
passe sur la douleur. Je réalise
finalement la sortie comme prévu
mais bien content qu'elle n'ait duré
qu'une heure. Ce n'est d'ailleurs
sûrement pas un hasard qu'elle
ne fasse qu'une heure.

15 Février 2008
Aujourd'hui c'est l'hitoire de 2 gars
dans une tête : Ludo le bourrin et Ludo
le rusé. Je pars pour me faire une
sortie au carton car je dois retrouver
de la vitesse, vite, très vite. Alors Ludo
le bourrin lance "bon on y va, tu vas voir
un peu ce qu'on va te mettre !" et Ludo le
rusé répond aussitôt "Il faut toujours dire
peut-être, en tout cas pas question de
sauter les 15mn d'échauffement, t'as
compris ?", "Ca va vieux shnock, mais
pas une minute de plus car le Ludo il
va la bouger sa carcasse", "Oh on a dit
15 mn alors n'essaye pas d'accélérer
en douce", "Bon 15mn allez c'est bon on
y va, à l'attaque mon Ludo", "Eh molo
tu vas nous le casser à démarrer trop
vite, t'es pas à Paris mon gars, faut
rester zen", "T'occupes, il a la caisse
mon Ludo tu vas voir ça va passer
comme une lettre à la poste" et me
voilà rendu à 18km/h, sourire aux lèvres
à les écouter se disputer en moi et à
m'oxygéner avec mon chien. Il fait un
froid glacial mais je suis en short
car je sais qu'à cette vitesse je vais
vite lutter contre le froid. "Eh le rusé
t'as vu un peu s'il est en forme mon
Ludo ? Il lui a réglé son compte à
son dos", "ouais, j'espère pour toi que
ça tiendra car sinon tu vas m'entendre".
Quand survient une descente et fort
d'une envie de tout faire péter je me
lance sur un 20 km/h pour le fun jusqu'à
ce que Ludo le rusé se rappelle à moi :
"Eh le bourrin, arrêtes moi ça tout de suite
tu vas le péter", "Quoi tu rigoles, il vole
sur le bitume à 20 km/h", "Et la douleur
qui lui vient à la fesse tu vas me dire que
tu ne l'as pas sentie ?", "Bah tu parles, il
va passer dessus sans souci", "Je te rappelle
que ce type de douleur ça sent la sciatique
si tu continues, et t'auras tout gagné",
"Bon ok ça va, mais pas moins de 18km/h",
"T'es vraiment qu'un bourrin, il vaut mieux
ralentir pour que ça passe et faire le reste
de l'entraînement correctement, il aura
bien l'occasion de se reprendre, alors
que s'il chope une sciatique il est foutu
pour un moment", "Ouais ça va, regardes
on est à 18km/h". Et effectivement tout
doucement cette douleur qui me fait peur
disparaît d'elle même, alors dès la première
côte je me colle à 16 km/h sur du 10%,
ça vaut largement un 20 km/h en descente.
"Eh le bourrin, t'as vu, c'est ce que je t'avais
dit, hein tu ne la ramènes pas maintenant".
"Ouais en tout cas puisqu'il est chaud et
que ça tient, comptes sur moi pour lui
bouger le derrière dès qu'on arrive sur le
plat", ... Et ainsi de suite je fais tout le
reste de mon entraînement à les écouter
se chamailler. Ils sont vraiment c... ces
2 là ? Non c'est juste moi, je fonctionne
toujours comme ça.

13 Février 2008
Après une petite journée de 16h
de boulot j'ai besoin d'aller m'oxygéner.
Malheureusemen je me sens terriblement
fatigué. J'envisage de m'arrêter au bout de
10mn alors que je suis fatigué. Mais
heureusement je me fais violence pour
en faire le double, puis le triple, puis ...
Au bout d'1h j'en suis rendu à me
forcer à rentrer. Comme d'hab en
fait, c'est toujours le coup de partir.

12 Février 2008
J'ai pas beaucoup de jambe ce soir
mais entraînement du club oblige
je vais les retrouver et puis il faut
que je me bouge le derrière si je
veux retrouver mon niveau voire plus.
Alors ça commence aujourd'hui, même
si je peine : 8 fois 1000m au taquet
ça soulage il n'y a pas de doute.

11 Février 2008
Les enfants sont en vacances alors
ce soir toute la famille s'équipe pour
la nuit et me suit pour ma petite sortie
d'1h en endurance. Entre Delphine, les
enfants et le chien, cette heure passe
très vite, heureusement car au niveau
de mes guiboles c'était plus compliqué
avec une incontestable fatigue générale.
Le plaisir d'être dehors, qui plus est en
famille, me fait classer sans problème
cette journée dans les bons moments
malgré tout. Et pour terminer, rebelote
avec mon équipe formidable du MDPV
pour une séance nocturne, car comme
n'importe quelle manifestation d'importance
quand tout le monde rentre avec ses
souvenirs plein la tête, restent dans
l'ombre les bénévoles qui poursuivent
inlassablement leur travail jusqu'au
bout.

10 Février 2008
Quelques courtes heures de sommeil
et c'est reparti pour un entraînement
peu conventionnel mais efficace.
Au programme musculation et
endurance avec démontage de stands
et autres accessoires forts lourds,
puis heures de marche dans les
bois à débaliser le parcours.
Je peux vous l'assurer il ne m'a pas
fallu grand chose pour m'endormir
la nuit suivante après une journée
de travail finie à 1h du matin ...

9 Février 2008
Ce soir c'est le Raidnight, la course
de nuit que nous organisons avec les
amis du MDPV. Et une course de nuit
ça commence par 10h dehors de jour
à tout vérifier et tout finaliser pour que
la course reste une fête et ne vire
pas au cauchemar, celui d'avoir
égaré une coureur par exemple.
C'est finalement fatigué mais serein
que nous donnons le départ. La nuit
fut longue pour nos coureurs, elle le
fut également pour nous. mais la passion
et le plaisir n'ont pas de prix et font
passer bien des douleurs et fatigues.
C'est tôt le lendemain matin que se
termine la course pour nous les
organisateurs. Une nouvelle fois j'ai
fait un entraînement pas très courant
mais avec près de 18h à marcher et
courir je considère que j'ai fait une
bonne sortie en endurance, non ?
Pour ceux qui ne connaissent pas
cette course : www.raidnight41.fr

8 Février 2008
J'ai beau être en surrégime en
ce moment avec le Raidnight,
je n'en oublie pas pour autant l'une
de mes motivations lorsque je
participe à des raids de l'extrême :
partager mes expériences et émotions
avec celles et ceux qui n'ont pas les
moyens de vivre de telles aventures.
C'est pourquoi aujourd'hui j'ai posé
congé pour aller rendre visite à 2
collèges pour y rencontrer quelques
200 scolaires. Mon but : leur expliquer
que bien avant eu j'ai pensé au foot
et à courir les filles plutôt qu'apprendre
mes cours, mais qu'un jour j'ai compris
que dans la vie qu'elle soit étudiante,
professionnelle, sentimentale ou
sportive on n'avait jamais plus que
ce que l'on s'est personnellement
donné les moyens d'avoir, qu'il ne
faut compter sur personne d'autre
ni sur aucun miracle et que plus on
de l'ambition plus l'on doit se soucier
non pas des évidences mais des
détails qui peuvent, à l'image du grain
de sable entre les doigts de pieds, faire
capoter un projet énorme. Un exemple ?
Pour la Badwater si je ne m'étais pas
inquiété d'analyser la composition de
l'eau aux Etats-Unis, je n'aurai jamais
su que là bas l'eau ne contient jamais
de sel, ce qui bien entendu est vital
pour un coureur qui court 44h. Un autre ?
Comment savoir sans l'avoir testé en sauna
que au delà d'une certaine température
mon coeur ne réagit plus comme
d'habitude moi qui pourtant le connaissait
par coeur. Alors confiance en soi et ses
connaissances , ne veut pas dire pas
de remise en question de soi ou de
ses acquis. L'ambition ne supporte
pas l'à peu près, tout est dans le détail !

7 Février 2008
Je marche sur le fil de la fatigue,
mais je ne tombe pas. Après
une nouvelle nuit de 2h et une
longue sortie nocture je me sens
dans l'ambiance raid "Ludo, ne
réfléchis pas et accroches toi,
plus que 3 jours et 3 nuits à tenir"

6 Février 2008
Cette semaine où l'on prépare
notre course de nuit du WE à venir
est forcément un peu spéciale.
Très intense pour tous, elle m'oblige
pour ma part à tenir avec 2h de
sommeil chaque nuit. Alors une
Lapalissade serait de dire que
quand je dors 4h je dors le double,
mais je préfère plutôt celle là :
2h de temps en temps ça va,
2h toutes les nuits bonjour les
dégâts ! Clairement je sens bien
que je joue une fois de plus avec
mes limites. L'avantage c'est que
j'ai l'habitude et donc que je ne vais
pas la franchir cette limite. Question
entraînement c'est donc : marche et
course de nuit dans les bois pour
finaliser la balisage. Si c'est bien
sûr moins intense, 3h de marche
ça vaut bien 1h de course en
endurance, et surtout quel plaisir
d'être là à communier avec la nature.

5 Février 2008
Il pleut et il vente. Décidement
cela devient une habitude. Mais
c'est bien là une des forces du
club : quand les potes sont là,
pas question de se trouver une
excuse pour ne pas sortir. Et puis
une fois mouillé, on y est et on ne
risque plus rien. Malheureusement
les potes ne font pas tout car sur
ce fractionné long, certes j'avance,
mais je reste bien loin de ma vitesse
habituelle. D'ailleurs ça m'agace,
il va falloir que je me reprenne
sans tarder si je ne veux pas dire
adieu à mon objectif sur marathon.

4 Février 2008
Rebalisage de nuit ce soir donc
pas de séance d'entraînement !
Comment ? Que nenni, ce sera
1h de natation avec 2km de crawl
suivi d'un fractionné à fond en crawl.
Je retrouve des sensations
incroyables. Tellement incroyables
que je m'imagine dans la peau de
Laure Manoudou. Je redécouvre
les plaisirs de la fluidité et du
mouvement efficace. J'en profite
bien sûr pour mettre un peu la
pression aux Anglais qui crânent
à chaque fois dans le bassin en
se prenant pour des bêtes. Mon
jeu ? Je leur laisse 5 à 7m d'avance
et je dois leur toucher les pieds
(en faisant semblant de crawler si
vite que je n'ai pu les voir, d'ailleur ça
me rappelle ma jeunesse lorsque
je m'amusais à choper le bonnet
des mamies qui nagaient comme des
signes avec des bonnets à fleurs en
faisant semblant de nager le crawl
sans les avoir vu ...). C'est clair
ça les agace et moi ça me motive
comme jamais vu qu'il s'agit des
soi-disant rapides de la piscine.
Puis la nuit me revoilà parti avec
les copains pour ... 3h de marche
dans les bois à baliser le parcours.
On discute, on observe, on écoute,
... le bonheur c'est sûr !

3 Février 2008
Comme hier je sais que je vais
marche toute la journée en plein
air. Malgré tout j'éprouve comme
une gêne. La gêne d'avoir lâchement
fait sauter une séance d'entraînement.
Alors pour avoir bonne conscience,
je me lève en même temps que
le jour pour une sortie course
d'une petite heure. Il fait très froid,
je frôle la chute à chaque foulée
sur la route blanche de gel, mais
le plaisir est là, tout comme la
sérénité d'avoir fait ma séance
malgré un emploi du temps bien
chargé. Je rentre, me douche et
me revoilà dehors avec les amis
pour de nouveaux balisages. Un
bon bol d'air qui se termine pour
moi à 19h car j'ai envie de tout
vérifier une fois la nuit tombée.
Un bon apéro et me voilà couché
sur le canapé ... On va dire que
c'était le bol d'air qui était trop
chargé.

2 Février 2008
Aujourd'hui pas d'entraînement et
pourtant je m'endors comme un
bébé. En fait j'ai redécouvert une
autre version de l'endurance : la
marche. 8h à marcher dans les bois,
les prés et à sauter les rivières,
ça aère. Quand en plus il fait
frais, ça aide à bien dormir.
Moi qui n'aime pas marcher
d'ordinaire, j'avoue que j'ai pris
une grand plaisir aujourd'hui.
Allez un peu de mauvaise foi :
il faut dire que c'était pour baliser
la course que nous organisons
le week-end prochain ...

31 Janvier 2008
Il pleut, fait un vent terrible et je n'ai
pas une envie folle d'aller courir.
Je regarde mon chien qui lui n'a pas
d'état d'âme et me décide à y aller
quand même juste pour lui. Je suis
détrempé à peine sorti, alors 20mn
ça ira bien pour ce soir. Mais arrivé
à mon portail je suis tiraillé par ce
que j'ai l'habitude de ressasser sans
cesse à mes enfants, aux collegiens
que je rencontre et aux salariés des
entreprises qui me font intervenir :
dans la vie on a ce que l'on se donne
les moyens d'avoir, il n'y a pas de
miracle. Et alors comment tu vas
expliquer que tu t'arrêtes au bout de
20mn puisque tu ambitionnes de
revenir en forme et préparer un plan
spécifique pour le marathon ? Ah
ça va maudite conscience, je vais
te faire voir que la pluie et le vent
ne m'intimident pas et je vais
courir 40mn, na ! Enfin 40mn jusqu'à
ce que j'arrive devant mon portail
et la même question me tiraille :
pourquoi tu t'arrêtes puisque pour
toi la moindre petite séance dure
1h à part si tu flanches et ne
respectes pas ce que tu rabâches ?
Bon ça va, tais toi tu vois bien que
c'était pour rire, je continue.
Et finalement ma conscience
m'aura permis de courir une heure
malgré un tente exécrable. Pas
de doute dans la vie on a ce que
l'on se donne les moyens d'avoir.
Les bons choix sont donc rarement
ceux qu'on aimerait, mais une fois
fait point de regret possible.
Allez cours N°1 pour tout le monde :
éteignez votre télé et allez vous
promener juste à 20h50 au moment
du film, vous verrez ça se vit très bien.

30 Janvier 2008
Bon faut être honnête moins je dors
moins je me sens irresistible. Il
faut que j'arrive à faire comme dit le
petit Nicolas "Dormir plus pour me
dépenser plus", ou quelque chose
comme ça ... Mais heureusement
mon cou de mou est compensé
par un moral sur un petit nuage
depuis quelques jours, alors j'en
profite. Direction la piscine pour
2 km de crawl à la seule force
des bras avant de m'éclater dans
une multitude de sprint. Chassez
le naturel il revient au galop. Me
voilà exprès à fond à mettre tout
ce que j'ai dans le gilet pour aller
taper les 2 gars qui font référence
dans la piscine. Je commence
par leur mettre la pression en
partant en retard et en revenant
sur eux sur une longueur en leur
touchant les pieds avec mes mains
juste histoire de leur mettre un peu
la pression. Franchement c'est
stupide mais ça m'amusera toujours.
Comme ça moi ça me permet
de me défoncer comme seul je ne
serai pas forcément capable de le
faire et ensuite ça me fait rire de
remettre un peu à leur place ces
cadors qui se la jouent un peu trop
à mon goût dans le bassin. Et
comme le mental est là malgré
la fatigue qui pointe son nez, je
me rajouter une petite séance
de 45mn d'endurance de nuit
avec mon chien. Il fait très très
froid, le sol est blanc et chaque
foulée est une occasion de finir
les 4 fers en l'air, mais je prends
un plaisir incomensurable à être
dehors quand tout le monde est
devant sa cheminée et à prendre
des bouffées d'air qui sont plus
rafraîchissantes que des bonbons
à la menthe fraîche. Le bonheur !

29 Janvier 2008
Pour l'entraînement du club j'ai
envie d'innover pour notre fractionné
du soir, alors j'organise une double
séance de 10 fois 30-30 car il y a
bien longtemps que je n'en n'ai
pas organisé. Une nouvelle fois je
sens que je commence à retrouver
des sensations dans cette sortie.
Plus j'avance, plus c'est difficile
et plus je me sens bien et je
trouve les ressources pour
accélérer quand tout le monde
commence à lâcher. C'est encore
meilleur pour la tête que pour le
corps un fractionné comme celui-là.

28 Janvier 2008
Je ne sais pas si c'est ma
séance réussie d'hier ou si c'est
le fruit du hasard, mais j'ai une
patate d'enfer ce soir. Alors
rebelote, je mets le paquet
et miracle c'est encore une
séance pleine avec une vitesse
au delà de mes espérances.
J'en suis même déçu de devoir
rentrer. Le plaisir de la séance
combiné au plaisir de la nuit
que j'adore me comble. Et puis
depuis 1 semaine j'ai changé
de modèle de chaussure et
miracle, plus de problème de
dos. Peut-être est-il un peu tôt
pour clamer que c'était le problème
mais il y a si longtemps que je
voulais faire ce test, maintenant
c'est fait. Rendez-vous dans
2 semaines on va dire ...

27 Janvier 2008
Je n'ai pas le courage de partir
longtemps. J'ai peur de craquer
sur la longueur en fait. Alors histoire
que ma séance ne soit pas inutile
je la transforme en séance courte
mais intense. Mon fidèle compagnon
toujours joueur me permet de me
pousser plus encore que prévu.
Finalement avec une sortie à
15km/h de moyenne je suis
vraiment satisfait.

25 Janvier 2008
Ce soir j'ai rendez-vous après le
boulot à l'autre bout du département
à Vineuil en tant qu'invité aux trophées
des sports de Vineuil. L'objectif est
d'y récompenser les meilleurs sportifs
de chaque discipline. J'y cotoie avec
plaisir tous types de sportifs, notamment
de formidables handisports ce qui me
permet une nouvelle fois de mesurer
plus encore ma chance. J'ai toujours
le sentiment que je ne mérite pas
cette chance qu'on me regarde comme
si mes expériences étaient exceptionnelles.
Ils sont formidables tous ces jeunes,
alors je fais de mon mieux pour leur
expliquer mon expérience et tenter
de les motiver à vouloir toujours
progresser et prendre plaisir.

23 Janvier 2008
Je me sens envahi d'une irresistible
envie de ne pas faire de sport.
Histoire de me tester j'enfile mon
short et mon maillot en me disant
que une fois habillé j'allais retrouver
l'envie. Mais rien à faire, je suis
fatigué. On va dire que je
rattraperai ça demain.

22 Janvier 2008
Je suis interdit de course car en
plus de mes problèmes de dos
j'ai une déchirure à l'insertion
car je suis allé voir mon médecin
pour décider de ce qu'il me fallait
faire pour soigner mon hernie
discale et pour ... remplir mon
certificat médical pour l'UTMB.
Bon autant être clair il n'est pas
chaud, mais à force il me connaît
il sait que c'est trop tard, je suis
inscrit donc je vais le faire ce "petit"
tour de 163km dans les Alpes.
Finalement je m'en sors pas mal
car normalement il vient à
l'entraînement auquel je suis censé
ne pas participé et que pourtant
j'organise car c'est trop dur pour
moi de ne pas courir. Pour me
donner bonne conscience je me
colle au meilleur groupe et je
fais les 16 x 400m avec eux
sans jamais les abandonner.
J'ai vraiment mal à la hanche
et je joue sur le fil, mais pour
une fois j'ai de la chance, ça tient !

21 Janvier 2008
Là c'est sûr, je ne peux plus courir
du tout avec ma hanche. Le vélo ?
Pas mieux, bon et bien tant pis
ça sera rien du tou. De toute
manière j'ai étudié mon plan
d'entraînement pour mon objectif
marathon et j'ai intérêt d'en avoir
sous la semelle car ça va être
du costaud, donc autant faire
du jus jusqu'au bout.

20 Janvier 2008
Une séance de course à pieds
avec mes enfants qui me suivent
à vélo et mon chien, voilà une
sortie qui s'annonce merveilleusement
bien. Malheureusement je trouve
le moyen de me blesser à la hanche
en sortant de chez moi. La loi des
séries probablement. Bref le plaisir
d'être avec mes enfants me permet
de faire une sortie correcte mais
je souffre vraiment de la hanche.

19 Janvier 2008
Bon j'ai dormi une heure de plus
ça devrait faire l'affaire. Mais
comme je dois travailler je
fais 1h30 de vélo à rythme
soutenu avant de déjeuner
avec mes enfants pour
ensuite partir courir avec
mon chien qui me taquine
durant 1h à un rythme très
soutenu car je suis quand
largement aussi bête que mon
chien et il n'est pas question
qu'il me mette une pilule !

18 Janvier 2008
Je suis pris d'une franche et
irrésistible envie de m'arrêter.
Quoi la retraite ? Non en fait je
pars courir avec mon chien
pour une petite séance tranquille
de 12 à 13km, mais alors que
je n'ai pas encore fait 4km,
me voilà totalement à plat,
courant à la vitesse un marcheur
et surtout avec la tête qui tourne.
Bon j'ai compris, j'arrête car
même si je continue ce sera une
séance de mauvaise qualité.
Je mets quand même 1h à me
requinquer. Oui oui j'ai compris,
je vais bien dormir un peu plus...

17 Janvier 2008
J'ai vraiment trop mal au dos
pour envisager de courir je me
prévois donc natation et vélo
d'appart pour aujourd'hui.
En fait je n'ai pas le courage
que faire plus que mes 2,5km
de crawl. Je pense que je
commence à payer mes nuits
de 3h voire moins depuis pas
mal de jour. Promis je vais
arrêter prochainement, enfin ...

15 Janvier 2008
Il pleut, il mouille, c'est la fête
des andouilles. En fait il pleut
et il vente, du coup l'entraînement
du club se transforme en sortie
à 2 puis 3 pour un fractionné
de bonne facture. Il faut dire que
mouillé on a moins envie de
traîner au vent.

14 Janvier 2008
Comme je suis fatigué et que
j'ai malgré tout bien l'intention
de m'entraîné, j'opte une nouvelle
fois pour la natation. 2,7km de
crawl comme d'habitude avec
de plus en plus d'aisance. Quoi
que ... en fait ce sont des crampes
aux doigts de pied qui me sortent
de l'eau. Tiens il faudra que je
me méfie pour mon Ironman en
juillet prochain ça serait con
de commencer par des crampes.

13 Janvier 2008
L'homme caravane c'est moi !
Aujourd'hui je me suis inscrit au
cross départemental malgré un
manque d'entraînement évident.
J'ai besoin de retrouver un dossard
et cette ambiance de course, même
si je sais que je ne vais pas être
à la fête. Déjà que je n'ai jamais eu
un profil de sprinter ou de crossman,
alors pas entraîné ... Mais c'est
pas grave comme je l'ai dit
l'autodérision est toujours une
bonne chose, alors je vais me vanner
de me voir attaqué de toute part.
Pas manqué ces jeunes sont plein
de jus, d'audace et d'irrévérance
pour les anciens comme moi et
c'est tant mieux, car c'est bien
comme cela qu'il faut vivre la
compétition. J'essaie de m'accrocher
comme je peux mais c'est dur.
Alors je me vanne et me lance
quelques défis pour finir par simplement
en reprendre 2 pour la plus mauvaise
place jamais prise sur un cross :
23ème (selon ma fille). C'est génial
d'abord de voir ces jeunes, ça me
donne envie de m'y remettre pour
leur résister aussi longtemps que
je le pourrai, ensuite parce que mine
de rien ça m'a fait une bonne séance
de rythme. Allez encore 2 semaines
pour revenir en forme avant de tout
mettre durant 8 semaines. J'espère
juste que mon dos me laissera plus
tranquille qu'aujourd'hui (ce qui ne
représente aucunement une excuse
à mon manque de vitesse) par qu'il
est tout de même difficile de se bloquer
à chaque coup de rein ou glissade
qui entraîne un blocage du dos.

12 Janvier 2008
La mauvaise nouvelle du WE ?
C'est qu'en plus d'avoir le bassin
déplacé, 2 côtés qui me pincent
un disque et une déformation due
à une compensation, je viens
d'apprendre que j'ai une hernie
discale ! En fait ça ne me fait
rien, au moins je sais pourquoi
j'ai mal, mais maintenant plus
question de laisser mon corps
commander alors je vais reprendre
mon rythme comme si de rien n'était ...

11 Janvier 2008
Sans rentrer dans les détails,
l'administration me chauffe à blanc
et j'arrive le soir chez moi très
remonté. Une seule solution alors :
partir me défouler. Et pour cela je
choisis ce soir comme arme mon
VTT. Me voilà parti sans lumière
à fond dans les bois avec mon chien.
Je n'y vois strictement rien et
pourtant cela m'amuse beaucoup.
Je glisse, je saute, je mouline pour
me sortir des bourniers car les bois
sont littéralement inondés. Mais
je suis fier de moi car dans des
conditions que je trouve moi même au
delà du raisonnable car dangereuses,
je m'en sors toujours bien et mes
sensations et réflexes me sortent
de tous les mauvais coups. Même
mon chien pourtant si heureux
habituellement dans les bois est
peureux et ne me quitte pas dans
ce noir total. En fait je suis fier de
moi jusqu'à ce qu'une Nième flaque
ne s'avère être un trou où mon vélo
se plante. Rien d'autre à faire que
tomber du vélo avec les pattes
enfoncées dans la boue jusqu'aux
genoux. En fait ça me fait un bien
fou car ça me fait rire, l'autodérision
étant un remède formidable à tout.
Bon au final je reviens calmé,
c'était donc le bon choix.

10 Janvier 2008
Il est 20h, j'ai déjà fini de dîner en
famille, je suis en tenue de course,
le chien est chaud et hop nous
voilà tous 2 dans la rue pour une
séance d'une heure et pas une minute
de plus. Ca se passe bien car je suis
en plein air, mais pour être franc
j'ai la tête ailleurs. Elle est dans mon
chrono interne car je suis parti sans
montre mais pas sans repère.
En fait je dois être à 21h devant
mon ordinateur pour m'inscrire à
l'UTMB (163km autour du Mont Blanc)
qui sera ma "sortie de récup" 2 semaines
après avoir je l'espère fini mon premier
Ironman à Embrun (dans les Alpes
aussi) et 3 semaines avant les
100km de Millau. Ce sera l'occasion
de découvrir cette course extrême
dont on me parle si souvent, de me
faire plaisir dans cette chaîne de
montagnes que j'adore, de comparer
l'effort et la technique avec la Diagonale
des Fous et enfin de me faire un bon
entraînement pour cette fameuse
Diagonale des Fous qui sera MON
objectif Ultra de l'année. 21h01 je
m'exite le doigt sur la touche F5
pour réactualiser et coup de bol
malgré la surcharge constatée
du serveur, je suis sur le formulaire.
J'ai rapidement un N° qui m'est attribué
et 2h pour finaliser mon inscription.
10mn me suffiront pour aller au bout
et cliquer sur "Envoyer". Quelques
dizaines de minutes plus tard, un
beau mail de l'organisation me
confirme que je suis bien inscrit.
D'un coup je sens que je retrouve
la santé, car maintenant ça y est dans
ma tête l'un des comptes à rebours de
ma saison est démarré. Et je le sais,
comme beaucoup de personnes j'ai
besoin d'un objectif concret pour me
faire mal, maintenant c'est fait, je
n'ai donc plus le choix il va falloir
mettre le paquet et retrouver le
niveau qui était le mien voici
quelques mois.

08 Janvier 2008
Ce soir c'est l'entraînement du club
et vraiment c'est bon de reprendre
avec les copains ces petits fractionnés
qui tripotent les abdominaux. Je n'ai
toujours pas retrouvé la foulée légère
d'il y a quelques mois et mes
quadriceps me hurlent que ce n'est
plus un jeu pour eux, mais peu
importe, le moment est si bon.
Et puis je progresse, doucement
mais sûrement, avec 14x400m.
En revanche il y a quelque chose
que je n'ai pas perdu, c'est ma
souplesse légendaire. Je n'ai
vraiment pas à rougir face à un balais
lorsque je fais mes étirements ...

07 Janvier 2008
C'est bon, c'est bon, c'est bon !
Oui le compte du kiné est réglé :
tu fais au mieux de toute manière
désormais je recours tous les jours.
Ensuite je me fais 2,7km de natation
en crawl et les sensations sont bonnes
alors je tire un peu sur la machine
pour voir. Je suis tellement bien que
c'est le maître nageur qui vire du bassin
car il est l'heure de la fermeture. Je
sors et la tête me tourne, chouette,
c'est bien la preuve que j'ai forcé. Et
comme les sensations sont bonnes
je m'octroie une petite séance
tranquille d'1h de course à pied
à 22h. Enfin tranquille 5mn car
mon chien me plante une attaque
dès le départ et comme c'est un
bon jour je n'attends même pas la
fin de l'échauffement pour le reprendre.
Si bien qu'au bout de 10mn je suis à
la limite du point de côté, mais ce
n'est pas grave, je suis si heureux
de recourir que je m'arrache et je
flirte avec la limite sans jamais la
dépasser. Comme avec mon dos ...
Maintenant je me donne 3 semaines
pour revenir progressivement avant
d'entamer un programme de dingue
pour battre mon record sur
marathon en avril prochain.

04 Janvier 2008
Il fait nuit noire, il pleut et hier je
n'ai pas été foutu de tenir 5mn
à faire du sport, alors autant dire
que rien ne m'incite à aller tater
du bitûme ce soir. Et bien justement
c'est juste ce qu'il faut à un petit
esprit comme le mien : quand c'est
à priori impossible et que tout contribue
à ne pas faire quelque chose, j'adore
me prouver que c'est tout de même
possible. Me voilà donc baskets aux
pieds avec mon chien pour un fractionné
car tant qu'à faire autant aller au bout
de ce qui semble impossible vu
mon état. Je suis raide, je m'écrase
comme un mammouth sur le bitûme
et l'idée de pousser mon corps
dans les tours ne m'enflamme pas
plus que ça. Mais j'ai dit que je
partais pour un fractionné, alors c'est
fractionné, il n'y a pas à discuter.
Je pars pour un ridicule 10x400m en
m'accrochant à mon chien pour me
bouger. Au bout de 4 fractions, alors
que je peine, j'ai honte de me dire
que je ne vais faire "que" 10 fractions
quand j'ai plutôt l'habitude d'en faire
20 à 30 voire plus. Et si mon corps
n'est plus au top, ma tête n'a rien
perdu, alors ce sera 12 fractions
et mon objectif sera de battre mon
chien sur toutes les fractions restantes
car il est un sparing partner parfait :
il a horreur de perdre ! Le défi, je crois
que c'est bien ça qui me manquait
le plus, car avec une carotte comme
celle là je retrouve aussitôt des
jambes comme par miracle. Je bats
mon chien d'un mètre puis de 4, de 5,
... j'ai une patate d'enfer. Et car je viens
de retrouver la confiance je finis même
par haranguer mon chien, qui ne
supporte pas d'être battu, il me faut
alors me faire trembler les abdos pour
le battre d'une baskets sur mes 2
dernières fractions. Bon les miracles
ont leurs limites aussi, faut pas rêver,
ma tête et un coup de sang m'ont
permis de faire un fractionné correct
mais je suis loin d'avoir la forme
pour en encaisser le triple et plusieurs
fois par semaine. Mais je reste
confiant car ma tête est prête et je
suis décidé à reprendre en douceur
pour que mon corps revienne
progressivement sans nouvelle blessure.

03 Janvier 2008
Ce soir je fais un fractionné, c'est
décidé car je veux me tester. Le
soir arrive et en fait je décide plutôt
de faire du vélo d'appartement
ça sera moins physique car je
ne me sens pas très bien. Je monte
sur l'engin et je me mets à tripoter
les vitesses car j'ai l'impression
qu'il est réglé trop dur (alors qu'il
est comme d'habitude). Finalement
au bout de 5mn, je descends du vélo
et je décide de faire une simple
séance d'électrosimulation. Que
se passe t-il ? Et bien en fait c'est
clair : je suis fatigué ! Autant
le reconnaître et me repréparer
progressivement à un entraînement
plus intense et à une alimentation
plus riche en sucres lents.

02 Janvier 2008
Faut être clair, ma sortie d'hier m'a
un peu contrarié, alors je repars
toujours avec mes enfants à mes
côtés pour une sortie de 10km
seulement mais que je compte
bien réaliser sur un rythme cette
fois ci soutenu. Les 15 premières
minutes ne me laissent pas augurer
des sensations exceptionnelles
alors je décide de pousser un peu
la machine si elle n'est pas
décidée. Et ça marche, en fait je
le dois surtout à mes enfants que
je suis toujours le premier à charier
et défier, car ils sont décidés à
faire la course et à me poser.
Cela me fait rire car nous avons
même droit aux commentaires
en direct comme à la télévision
et surtout je ne suis pas décidé
du tout à me laisser faire. Alors
j'attaque, je m'accroche, je ruse
même pour ne pas me laisser
décrocher. Même le chien s'y met,
je dois donc gérer les attaques
de tout le monde. En fait c'est grâce
à eux, tout en jouant, que je réalise la
séance que j'envisageais : soutenue.

01 Janvier 2008
BONNE ANNEE A TOUS. Que
la santé soit avec vous pour les
366 jours à venir et le reste ne sera
forcément que bonheur. Pour ma part
j'ai bien terminé l'année, alors je
compte bien la commencer de même.
Même remède qu'hier, un parcours
en campagne et mes enfants à
vélo pour m'accompagner. Si je
suis tout aussi heureux, je n'ai en
revanche pas la moindre sensation
de grand plaisir qui vient. J'ai la foulée
lourde, aucune relance et clairement
je peine comme si j'étais parti frein
à main serré et avec la caravane
attachée. Bon heureusement la
discussion avec mes enfants me
permet de faire passer ce moment
de manière plutôt agréable tout
de même. Allez on va dire que je
n'ai pas assez dormi, trop bu et
trop mangé ...

 

Retrouvez ici les nouvelles du
Marathon des Sables 2007 et
de la Badwater 2007